Séparer l'homme de l'artiste ?

On dit séparons l’homme de l’artiste
on dit qu’il a violé qu’il a tué qu’il a mal fait
et on dit oh oui mais qu’est qu’il écrit bien
qu’est-ce qu’il filme bien, qu’est-ce qu’il réfléchit bien
qu’est-ce-ce qu’il fait bien la messe
on dit ne nous privons pas de ce talent si merveilleux
de cette œuvre irremplaçable
qui réjouit tant notre tête et nos sens
alors je m’avance et je dis
mais la fille mais le petit garçon
brisés liquidés torturés anéantis
gisant dans leur fracas dans leur néant
qu’auraient-ils créé
eux aussi
de beau d’irremplaçable
si on leur avait laissé le temps et la vie et le souffle
si on n’avait pas étouffé leur feu
de quoi étaient-ils féconds
si on n’avait pas dissocié l’objet sexuel
de la personne qu’ils étaient
ou allaient devenir
si un pervers habile créatif consensuel admirable
n’avait pas brisé leur élan
qui sait de quoi une toute jeune fille ou un petit garçon
auraient pu accoucher en mots en musique en danse en autre chose
qui sait ce que le viol le crime la violence le harcèlement
ont éteint ont brisé ont cramé
qui en parle de ces œuvres empêchées empêtrées mort-nées
dans les corps si fragiles
et devenus stériles arides et désertiques
ou morts décomposés
des victimes qui ont été meurtries à jamais
ruinées et saccagées dilapidées et dépecées
et je ne parle pas de celles muettes compagnes
dont on a volé pendant des siècles
les lauriers de leur science de leurs recherches de leur fougue
alors toutes ces victimes à jamais bâillonnées
aux œuvres calcinées
pensez-y avant de vous scandaliser
quand des femmes se lèvent et s’en vont
quand des femmes metoo-isent et racontent
quand des femmes défendent simplement ce qui doit l’être
le droit à réaliser leur vie leurs rêves
ou tout autre œuvre pouvant germer
des entrailles de la tête ou du corps
et qui nous manque terriblement
© dominique cozette le 8 mars 2020

Délation ou dénonciation ? Nuance !

Chère Brigitte Macron,

Je ne doute pas que vous ayez fait le maximum pour que votre petit protégé, lorsqu’il était votre élève, apprenne au mieux à manier la langue. On ne peut pas dire qu’il n’aura pas joui de votre savoir lors de cours particuliers. Très particuliers. Mais alors, chère Brigitte, comment se fait-il qu’il confonde encore délation et dénonciation ?
Tout récemment, à propos des violences faites aux femmes, il a en effet annoncé qu’il ne voulait pas « que nous tombions dans un quotidien de la délation » alors qu’il était question de dénoncer les soupçons de violence commises sur une femme.
Parfois, c’est bien pratique de parler de délation quand on préfère l’omerta sur certaines questions, car elle renvoie immanquablement à la période tristement célèbre de la « dénonciation » des Juifs. Qui est de la pure délation. C’est pourquoi votre époux aurait dû parler de dénonciation, qui participe d’une bonne intention, contrairement à la délation.
Selon l’institut du salarié :
« La dénonciation consiste à révéler l’existence d’une situation contraire à la morale […] On se met dans ce cas à la place de l’autre, victime pour laquelle on compatit, ou bourreau qu’on exècre. La dénonciation est motivée par le bien-être d’autrui que l’on sait menacé, et auquel on ne peut rester indifférent. Faire cesser cette situation en la révélant nous procurera […] la satisfaction d’avoir bien agi. La dénonciation vise à faire du bien. »
« Les leviers de la délation sont différents. C’est la volonté de nuire, ou de régler ses comptes qui amène le délateur à révéler des faits avérés ou pas […] La dénonciation c’est vouloir du bien, la délation vouloir du mal à l’autre. »
A la décharge de votre cher époux, beaucoup de tribuns, journalistes, politiques, confondent ces deux mots, abolissant de fait leur indéniable antinomie. Certains le font sciemment, se sentant peut-être visés en tant que Membres de la Grande Confrérie des Hommes, notamment lors de l’affaire DSK, ou plus récemment Weinstein.
Votre époux, ancien élève et chouchou, qui est aussi notre président à tous, je ne l’imagine pas vicieux au point de vouloir culpabiliser toutes celles et ceux qui tenteraient d’intervenir dans le noble but de sauver une femme (et des enfants) dans ces  affaire de violences, affaires qui, dorénavant, regardent tout le monde. Ne serait-il alors tout simplement qu’un mauvais élève en français ? Ce qui vous mettrait bien dans l’embarras.
Il serait alors intéressant de lui suggérer d’abuser (encore) de vos compétences pour un meilleur usage des mots car nous savons bien comment une utilisation erronée de la sémantique peut nous induire en erreur. Donc nuire à la compréhension de la chose publique en en détournant les intentions, ce que ne souhaiterait pas notre président.
Je vous remercie, chère Brigitte Macron, de transmettre à qui de droit avec tout le respect que je vous dois.

Texte © dominique cozette

La goutte de champ' qui fait déborder la vase…

 

(Post facebook de F. Chauvet) « Apres APATHIE on apprend que Serge RAFFY (directeur du Nouvel OBS) et Alexandre KARA (Directeur de France Info), le reporter du Monde Guillaume DASQUIE, l’écrivaine et journaliste Besma LAHOURIEN, le rédacteur en chef du magazine Capital François GENTHIEL, la présidente du directoire d’Arte France, Véronique CAYLA ou encore le journaliste Patrice ROMEDIENNE, mais aussi la productrice Vanessa DJIAN et le réalisateur Philippe FAUCON; plus Séverine SEVAT de RUGY (« journaliste » à Gala) étaient présents aux bacchanales des De Rugy
Ca commence à faire un paquet de journalistes qui se faisaient rincer par le contribuable »

Je partage par désespoir. Ô rage ô désespoir ! Oui, tout cela me désespère profondément. Ça va de plus en plus loin. Et c’est de moins en moins sanctionné. Sortira-t-on un jour de ce sac de m… qui régit notre quotidien ? Pourrons-nous un jour écouter avec enthousiasme un(e) politique qui a une véritable idée pour servir son pays et le peuple qu’il représente et uniquement lui ? En finira-t-on avec les éléments de langage ? Lira-t-on des écrits auxquels on peut se fier dans des journaux probes rédigés par des personnes qui mettent leur honnêteté professionnelle au-dessus des petites pratiques douteuses, pas illégales non, simplement reprochables ? Arrêterons-nous un jour d’avoir honte de ceux qui tout en haut se gavent sans aucune vergogne, qui « assument » insolemment le détournement des biens publics pour leur petit profit, comme un « je vous emmerde, pourquoi me justifierais-je, pauvres nases » plein d’arrogance ? Assisterons-nous  un jour à un changement radical de mentalité, de voir qu’eux aussi paient leurs achats comme le font les politiques des pays du nord, leurs loyers, leurs  repas, leurs travaux,leurs costards,  leurs dîners et autres festins, qu’ils vont enfin cesser de créer des lois à leur seul profit pour jouir d’une retraite plus que douillette, pour échapper à la justice, et au fisc en plaçant leur fric (à nous escroqués) hors de portée de Bercy avec qui ils copinent, nous privant d’une monumentale ressource pour améliorer la société, la santé, l’école, les moyens de circuler, les aides aux précaires et tant d’autres choses ? Aurons-nous alors le plaisir de payer nos impôts pour le bien de tous et non pour faire jouir des prédateurs ? Serons-nous satisfaits de trouver la France, un jour,  parmi les pays les moins corrompus d’Europe alors qu’elle en est loin ? Pourrons-nous alors affirmer que oui, la France est le pays des droits de l’homme, le pays d’une  justice égale pour tous et d’une vie politique saine ? Ne riez pas si je suis encore naïve mais là, la coupe de champagne est pleine et la goutte commence à faire déborder la vase ! C’est d’une violence inouïe et encore, je ne suis pas à plaindre.
Tout ce déballage me rend très triste, bien qu’heureuse qu’on puisse encore déballer les dégueulasseries commises par le petit monde de l’entre-soi (« entre-soi » me fait toujours penser à papier de soie, l’ancêtre du PQ. Ça porte bien son nom)…

Texte © dominique cozette

Couché !

On l’avait adopté, la moitié de la famille, parce qu’il était rigolo, toujours en train de cavaler pour rapporter la baballe, montant bien la garde — il aboyait dès qu’un indésirable pointait le bout de son museau — faisant le beau à tort et à travers (surtout à travers). Parfois il mordait, ça nous amusait car nous avions mis en garde la personne du côté mal élevé de la bête. Qui s’appelait Nénesse. Ou Bismuth. Ou Raymond.
Au fil du temps, il se mit à nous agacer. Toujours sur la brèche, fébrile, remuant, il marquait son territoire de façon obsessionnelle, s’en prenant à tout et n’importe quoi, déterrant tous les os du quartier, surréactif, se frottant sur la jambe du livreur de pizza et de l’infirmière du grand-père. Vibrionnant 24/24 & 7/7. Invivable.
Alors, on s’en sépara. A part la petite sœur, nul ne pleura cette séparation. Lui non plus, d’ailleurs, il fit l’orgueilleux et disparut de nos pensées.
C’était sans compter sur son ego faramineux. Il s’aperçut qu’on l’avait remplacé. Le nouveau, placide et museau, joyeux mais posé, nous apparut comme une pause bien méritée. Ça ne dura pas. Son aspect nounours détonnait avec son manque d’empathie. Pas de câlins, pas de galopade pour nous accueillir, et pas vraiment de fidélité. Il semblait aimer tout le monde mais c’était du bidon. Il réclamait toujours à bouffer. Et puis il n’était jamais là où on l’attendait.
Alors Nénesse commença à poindre de la truffe, passant et repassant devant la grille, mais regardant ailleurs si on l’appelait, genre. La petite réussit à l’attirer dans le jardin. « Oh, juste un après-midi, steuplaît ! ». OK. Mais le cirque recommença aussi sec. L’air se chargea d’électricité, les chats se hérissèrent, les crottes réapparurent, les voisins se firent aboyer dessus, le mec de Diligo mordre la fesse. On avait beau crier « Ici, couché !  » ou « au pied » comme le coach nous l’avait conseillé, nous certifiant qu’il obéissait au doigt et à l’œil, rien n’y fit.
Heureusement, vers 18 h., un utilitaire s’arrêta. En descendit une grosse blonde à petite moustache noire. Nénesse essaya de lui fait du charme. Mais elle te l’empoigna d’un bras viril, et l’embarqua : « Soyez sans inquiétude ! Vous n’en entendrez plus parler ! »
La voiture s’éloigna. On eut juste le temps de déchiffrer son logo, FN, Fourrière Nationale.
Et que faisait Placide&Museau pendant ce temps ? Il reniflait le cul d’une jolie petite retriever. Non, mais, vraiment !

Texte et illustration © dominique cozette

Politicards génériques.


En voilà une bonne idée ! Comme pour les clopes. En finir avec le culte de la personnalité, les bashings attachés au physique, au sexe, à l’accent, au vêtement, les insultes ciblés, les a priori. Nos politiciens, on ne saurait même pas à quoi ils ressemblent. Ça serait juste écrit « politicien », avec, en petit, leur composition ou le nom du parti, et de grosses inscriptions anxiogènes : « l’abus de discours peut endommager votre libre-arbitre », « voter pour une personnalité tue votre discernement ».
On aurait juste des personnes neutres qui énonceraient les programmes, tous les programmes, rien que les programmes et un collège de citoyens chargés de cocher les promesses tenues. Au bout d’un temps déterminé, si la moitié des promesses ne sont pas honorées, le politicard générique est viré et remplacé par son suivant sur la liste.
Comme ils seraient génériques, ils ne se prendraient pas pour des stars médiatiques. Ils ne passeraient à la télé qu’à travers un système de dépersonnalisation, comme certains interviewés qui demandent à rester anonymes. Ils ne se déplaceraient plus en cortèges, ne jouiraient plus de ces immenses privilèges qui nous les rendent antipathiques. Ainsi, leur situation ne serait plus aussi enviable et beaucoup préfèreraient mener une vie classique, laissant la politique aux vrais mordus de la chose, aux aficionados de la mission à accomplir.
Alors, bien sûr, les rencontres internationales seraient rendues difficiles mais, puisqu’on dit qu’un président ne peut plus gouverner, on enverrait à sa place un très bon comédien, mâle ou femelle, qui parlerait anglais, arabe ou chinois couramment et qui aurait appris les éléments de langages nécessaires à la rencontre.
L’honnêteté pourrait reprendre ses droits et la langue ne plus être de bois. Dans les talkshows, on ne les ferait plus jouer à des jeux stupides ou répondre à des questionnaires débiles. Génériques, les politicards redeviendraient sérieux, professionnels, crédibles et ennuyeux.
N’est-ce pas la meilleure idée de la semaine ?

Illustration  © dominique cozette

Merci monsieur Copé !

Merci, Copé, de vous occuper de l’éducation de nos gosses. Depuis le temps que j’essaie de faire interdire toutes ces publications qui font tant de mal aux petites cervelles ! Pour commencer, les contes de fées où le papa veut coucher avec sa fille, où les parents vont abandonner leurs enfants dans une forêt, où une grande bêtasse (qui ressemble à Carla entre guillemets) se met en couple avec des nains (dont un qui ressemble à son mari entre guillemets), où un gros bonhomme bouffe des enfants… et qu’on se transmet de génération en génération comme si c’était normal !
Et puis tous ces petits bonhommes sans culotte, à poil au niveau de la ceinture, comme la bande à Mickey, la bande à Donald et tout ça… tout le monde laisse faire !
Et ces sculptures partout, au Louvre , au jardin du Luxembourg, n’importe où, où les sexes sont nus, quelle indécence ! Et l’imagerie du paradis où ce couple fondateur est totalement nu dehors, dans la rue, je dirais ! Où va-t-on ? Heureusement, vous avez l’oeil et la morale, monsieur Copé,  et on va enfin en finir avec ces zobs, je voulais dire ces obscénités.
Mais…quand j’y pense, vous aussi vous êtes nu ! Oui, sous vos habits, vous êtes nu, comme un ver, beurk, vos organes recroquevillés dans votre caleçon, beurk…et d’un seul coup ça me dégoûte, vous me dégoûtez ! Oh, oui, comme vous êtes répugnant ! A poil, monsieur Copé ? Au secours, n’en faites rien, je ne veux pas voir ce que j’imagine malgré moi, je vais vomir alors que je n’ai rien dans le ventre ! Beurk ! Monsieur Copé, vous êtes dégueulasse !

Texte et illustration © dominique cozette

Céréaliers, PAC, agriculteurs et autres UBUesqueries…

Tiré d’un portrait de Lefol Stéphane, ministre de l’agriculture, sur France Inter un samedi passé,  j’apprends plein de choses :
1 – les céréaliers (européens, je suppose)  pleurent pour ne pas perdre le quart de leurs subventions . Sachant qu’ils sont 10 000 et que leurs subventions s’élèvent à 6 milliards d’euros, ils touchent en moyenne 600 000 euros. Sachant que la reine Elisabeth a aussi des terres ainsi que le prince Albert de Monac, ils en touchent itou, et c’est leur droit, soit 850 000 pour sa Majesté à chapeaux, madame Fluto.
2 – La politique agricole commune, la PAC, représente 37% du budget de l’Europe. Plus du tiers, madame Soupière ! L’Europe, c’est rien de moins que l’agriculture industrielle, madame Truelle.
3 – Le principe de cette industrie : le pollueur est le payé. Qui pollue paie, logique, madame Lachique.
4 – La France est le premier utilisateur de pesticides au monde. Je répète : LA FRANCE EST LE PREMIER UTILISATEUR DE PESTICIDES MONDIAL.
Cela représente 2 milliards de tonnes de produits, soit 5 kg/hectare en moyenne. Fongicides, herbicides, hormones, Monsanto peut lui dire Merci. C’est le côté con de la France. Toujours trois métro et 6 TGV de retard sur ce  qu’il faut faire pour le bien-être de ses citoyens. Et ça, c’est archi-nul, madame Bidule.
5 – La France, hé oui, a la plus petite surface de culture bio proportionnellement. Je le redis : LA FRANCE A LA PLUS PETITE SURFACE BIO. Soit… 1% de son espace cultivé. Moins que la Roumanie, que la Pologne, que l’Autriche, la Grande-Bretagne… Dit autrement : encore moins que les Roumains et les Polonais. Vivons-nous réellement dans une démocratie avancée ? J’en doute, madame Choucroute !

Ça c’est l’agriculture moderne. Les agriculteurs voient leur TVA remboursée, ils pleurent pour le remboursement des taxes sur le gazole, la suppression de l’écotaxe. On les autorise à ne pas respecter les règles sanitaires. On va les aider à créer une exploitation de mille vaches laitières en Picardie, une entreprise qui va totalement à rebours de ce que tout le demande aujourd’hui : le statut de l’animal en tant qu’être sensible. Dans cette boîte, les bêtes seront gérées par des systèmes automatiques, elles ne verront jamais le jour et jamais personne sauf en cas de bug. Elles seront traites et nourries sans affect. Comment peut-on ne pas se considérer comme des barbares en mettant en camp de concentration des animaux qui nous offrent ce qu’ils ont de meilleur ? Comment peut-on accepter cette cruauté alors qu’on sait maintenant que c’est cruel ? Quand saurons-nous dire merci aux animaux ?  Voir l’article du Monde ici. Et un autre article ici sur les dommages qu’il va causer. Plus la pétition, si vous voulez faire quelque chose !

Misère insupportable aux yeux des puissants

Vous avez l’avez peut-être vu aux infos ou lu dans la presse ou sur vos réseaux, cette histoire du G8 :  « Le sommet du G8 se déroule ces lundi et mardi à Lough Ern, en Irlande du Nord. Et pour éviter que les grands dirigeants du monde ne soient confrontés aux ravages de la crise économique, Belfast a décidé de redécorer certaines boutiques des villages avoisinants et d’utiliser des trompe-l’oeil. »
(Article ici)
Quand j’étais petite (ou jeune je ne sais plus), on avait parcouru en voiture une route de province dont tous les troncs d’arbres étaient fraîchement peints en blanc. J’avais demandé pourquoi, pensant que c’était peut-être pour empêcher les limaces d’aller se goinfrer de feuilles et pourrir la vie de ces nobles plantes. On m’avait répondu que c’était pour la visite du général de Gaulle. J’avais trouvé ça stupide et injuste. Et pourquoi le chef d’état bénéficierait-il de tels égards ? Plus tard, j’ai constaté qu’il en était de même lorsqu’un monsieur Glandu de la république se faisait photographier dans le métro, les prisons ou je ne sais quoi. Qu’il est hors de question de montrer la misère à ceux qui nous gouvernent.
Car ceux qui nous gouvernent sont des gens excessivement sensibles (excessivement veut dire trop, je rappelle). S’ils voyaient vraiment comment vivent les gens, en vrai, c’est sûr qu’ils en seraient malades. Qu’ils n’en dormiraient pas. Qu’ils attraperaient le blues. Qu’ils tomberaient en dépression et peut-être se suicideraient. Comment ferions-nous si Poutine, Obama ou Hollande se pendaient ?
Car c’est prouvé scientifiquement : plus on est puissant (ou plus on est riche, ce qui revient au même), plus on apprécie les jolies choses.
Moins on goûte la poésie du caniveau. Moins on supporte le bruit et l’odeur. Moins on va dans les endroits glauques. Et plus on a peur des gens pauvres. Les gens pauvres sont sales. Ils ont la gourme et des poux et des croûtes sur la tête et des abcès aux gencives. Et le sida ou la lèpre. Et ces gens-là, s’ils vous serrent la main, il faut vite que l’esclave propre qui vous accompagne sorte une lingette antiseptique pour décontaminer votre main. Les gens pauvres, ça fout le cafard.
Les puissants, les riches, ont des endroits à eux sur toute la planète où les pauvres n’ont pas accès. Leurs trajets, leurs résidences, leurs lieux de loisirs ou de travail sont protégés de ces gens-là.  Privatisés. Jamais ils n’en rencontrent (sauf leurs esclaves propres). Parce que ça leur fait mal au coeur de voir que plein les gens malheureux ne peuvent pas se payer du luxe, obtenir tout ce qu’ils veulent d’un claquement de doigt ou de bottes et sont obligés de supporter des choses très moches. Très dures. Très dégradantes. Très humiliantes. De vivre comme des bêtes.
C’est pourquoi on a monté des décors dans les rues proches du G8 dans cette Irlande touchée de plein fouet par la crise. Les gens riches ou puissants ont une protection qui les empêche d’être touchés de plein fouet par la misère. Et quand la protection fait défaut et que le puissant ou le riche risque d’être touché de plein fouet par la réalité, on fabrique un décor. Donc en Irlande, on a mis des superbes photos de belles vitrines sur des boutiques en faillite —  ça s’appelle des trompe-l’oeil —  on a repeint vite fait des façades — ça s’appelle des trompe-couillons. On a peut-être même loué des figurants tout beaux tout propres pour que  la vie dans cette Irlande touchée de plein fouet par la crise leur montre  un pays riant avec des gens gais, dignes et fiers, touchés de plein fouet par la grâce de se trouver sous l’oeil du G8.
Ainsi, ceux du G8, ceux qui représentent la puissance mondiale, peuvent se réunir sereinement, parler de la Syrie et autres petits problèmes planétaires sans importance sans être pollués par des visions indécentes…

Texte © dominiquecozette

Combien de femmes aux commandes des affaires dans le monde ?

Pour cette ridicule journée qui ne sert pas à grand chose si ce n’est à donner bonne conscience aux médias et aux dirigeants, j’ai regardé quelques sites et je suis tombée sur cette étude de Grant Thornton International Business Report 2012.  Sujet :  les femmes cadres sup et PDG dans le monde. Comme dans tous les domaines, la parité est loin d’être remplie mais beaucoup de chiffres sont suffisamment étonnants pour que je me fende d’un billet.
Commençons par le nombres de femmes cadres supérieures ou dirigeantes dans le monde qui tourne autour de 21% actuellement soit une femme pour 4 à 5 hommes. C’est très insuffisant, dit l’étude. Et après une petite hausse pleine d’espoir entre 2007 et 2009, voilà t-il pas que ce chiffre décroît. Non mais …

Maintenant,  si on regarde la carte mondiale, on s’aperçoit que ce n’est pas dans les pays qui se disent les plus modernes que la place de ces  femmes influentes y est le plus forte. Bien au contraire !

Croyez-le ou non mais le pays leader est … la Russie avec 40% de femmes aux postes élevés. Et le plus mauvais le … Japon avec seulement 5%. Etrange non ? Et nous, petite France aussi machiste que ces deux extrêmes, où sommes nous ? c’est même pas écrit sur la carte mais sur la liste ci-dessous, et baissez votre roue, chers paons glougloutant (je sais, c’est les dindons, mais j’aime bien cet amalgame) on ne brille pas, mais alors, pas du tout !

Avec 24% de femmes cadres sup, la France est dans une moyenne pas vraiment terrible.  Car  trouve t-on  devant nous ? Accrochez-vous, c’est la honte ! Entre autres donc, la Russie, le Botswana, la Thaïlande, les Philippines, la Turquie, la Pologne, la Malaisie, l’Arménie, la Chine, le Brésil, l’Espagne !!! Franchement, quel pays ringard que le mien, quand il s’y met, bah oui, j’ai honte, c’est dit.
Mais qui est derrière nous, entre autres ? La Suisse, le Royaume Uni, les Pays Bas, les Etats-Unis, le Danemark, et …. encore une bonne claque aux petites mauvaises odeurs : l’Allemagne avec 13%  !  Bonne avant-dernière assez loin devant le Japon et ses 5%. Le modèle allemand, bon, faudrait voir à réviser ces notions moisies, chers moralisateurs !

Si on passe au pourcentage de femmes PDG, le classement change. C’est l’Australie qui prend la tête avec 30%, presque une femme sur trois. Puis devant la France qui est 8ème avec 15% de femmes PDG, on trouve la Thaïlande, 29%, l’Italie, l’Argentine, Taïwan, l’Espagne et le Pérou.
Le Botswana qui était second pour le nombre de cadres sup se retrouve à l’arrière-garde avec 3%, à égalité avec le Japon et le Brésil. Plafond de verre ! Oh sacré plafond de verre.

Si vous voulez en savoir plus, suivez ce lien.

Sur ce, je vous souhaite une bonne soirée de la femme, des droits de la femme, mais pas des gauches en pleine figure, c’est interdit ! Et tant pis pour mes abonnés sans facebook qui recevront ce texte samedi, le jour du cerfeuil selon le calendrier républicain. Le cerfeuil est connu depuis longtemps pour ses vertus apéritives, diurétiques et dépuratives. Les qualités médicinales de cette ombellifère sont riches et variées, voir ici.
Belle journée en perspective !

Texte © dominique cozette

Y a des volontaires ?

Rassure-toi, Frigide, je ne connais personne, mais alors personne de chez personne, qui ait envie de toucher à ton sexe ! A moins d’être pervers polymorve ou une sorte  DSK aveuglé par le manque … Ou ton mari  ( j’espère pour lui qu’il a d’autres chats à fouetter en même temps, je m’en fous à un point !), je ne vois pas qui, homme ou femme (femme ???) aurait pour fantasme de glisser la main dans ta culotte.  (Pensée émue pour ta gynéco). Brrr…
Bref, Frigide,  je crois que tu te mets le doigt dans l’oeil jusqu’au col du fémur pour vouloir ainsi  te protéger de prédateurs  putatifs.

A propos de putatifs (d’abord on dit putes hâtives), cette image est assez cocasse  : « service continu » lit-on, avec une dame accorte  au second plan. S’agirait-il d’une maison d’abattage non-stop pouvant recueillir les malheureux que ta pancarte aurait découragés ?

On est bientôt le 8 mars, Frigide-qui-rendrait-n’importe-qui-impuissant, et je te jure que pour la journée de la femme, je ne me vois pas  fêter celle que tu es devenue,  ex-fêtarde en pleine mémérisation, ultra-réac, voulant préserver dans sa petite communauté de bigotes hétérosexuelles le privilège de fonder une famille parce que l’homosexualité, ce n’est pas dans la nature des choses. La nature  ?
Hé bien la nature fait mal les choses, Frigide, parce qu’avec la ménopause,  c’en est fini pour toi de la grande fête du corps, de la séduction  et du désir. Ton sexe, tu vois, personne n’a envie de faire joujou avec. Mets-le de côté pour le filer à la science, range ton papier, tu es ridicule ! Et mets ton écharpe, tu vas attraper froid, tu vas encore éternuer et nous faire des p’tites gouttes dans ta culotte…

Texte © dominique cozette

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