Comment meurent nos idoles

Myself with the New Blue Caps, les musiciens de Gene Vincent (Olympia 63)

D’une façon assez rock pour certaines, trash pour d’autres ou juste connes. L’avion n’est pas si dangereux qu’on croit, l’auto non plus. Mais gaffes aux drugs at aux killers. Et electro-cardiogrammes en bon état, please, sinon, poum.

– Assassinées : Sam Cooke par le gérant d’un motel, King Curtis poignardé devant chez lui, John Lennon assassiné aussi devant son flat, guerre  de gansgta rap pour Notorious BIG et Tupac Shakur. Assassinés aussi : Don Myrick (Earth, W & F), Cornell Gunther (Coasters),Al Jackson (Booker T)

– Victimes d’excès : OD pour Tim Buckley, Jerry Garcia et Brent Mydland (Grateful Dead), idem Jimy Hendricks, Janis Joplin, Jim Morrison, Sid Vicious, Tommy Bolin (Deep Purple), Pete Farndone et Jim Honeyman Scott (Pretenders),  Gram Parsons (Byrds), David Ruffin (Temptations), Hillel Slovak (Red Hot), Grey Herbert (Blood S &T), abus de médocs pour Elvis et son gendre Michael Jackson, excès en tout genre pour Gene Vincent et Keith Moon des Who (qui a roulé sur son ami et garde du corps un jour), estouffade de vomi pour John Bonham (Led Zep), alcool pour Ron Scott (AC/DC) et Ron Pigpen Mc Kernan (Grateful dead). Liste non exhaustive.

– Suicide : Curt Cobain (jusqu’à preuve du contraire), Ian Curtis (Joey Division), Michael Hutchence (INXS), Richard Manual (The band), Del Shannon, Paul Williams (Temptations), Al Wilson (Canned Heat)

– Crash aérien : Buddy Holy, Richie Valens et JP Richardson dans le même avion, Otis Redding dans un autre, Ricky Nelson

– Accident de voiture : Pan dans un arbre pour Marc Bolan, sur la route de l’aéroport pour Eddie Cochran, Keith Godchaux (Grateful Dead), Clarence White (Byrds).

– Problèmes de santé  dont accident cardiaque pour Chas Chandley (Animals),  Gene Clark (Byrds), Bobby Darin, Tom Foggerty (Creedence), Billy Fury, Jerry Garcia (Grateful Dead), Bob Hite (Canned Heat), Roy Orbison, Joe Tex. Anorexie pour Karen Carpenter (Carpenters), sida pour Freddy Mercury, hémorragie cérébrale pour Nico , cancer pour Bob Marley et George Harrison.

– Accidents divers : Chet Baker s’est défenestré, Sonny Bono a croisé un arbre violent en skiant, Jeff Buckley a coulé dans le Mississipi, Mama Cass a avalé son sandwich jambon de travers, Brian Jones s’est endormi dans sa piscine, Kirsty Mac Koll s’est crashé en jet-ski, Dennis Wilson des Beach Boys s’est noyé ainsi que Johnny Burnett. Accident d’arme à feu pour Terry Kath (Chicago). Keith Relf (Yardbirds) et John Rostill (Shadows) se sont électrocutés, Steve Mariott (Small Faces) a été victime du feu, Wells Kelly (Meat Loaf) est mort étouffé et Pete de Freitas (Echo and the Bunnymen) est mort sur sa moto.

– Morts de vieillesse : Tout ceux qui sont encore debout.

texte © dominiquecozette. Photo DR.

Autre rumeur présidentielle

Il se marre pas du tout

« Il paraît que Chirac se pique le nez à la coke. Enfin, c’est une rumeur. Mais il faut lancer des bruits comme ça. Parce qu’après, les gens répètent :
– Il paraît que Chirac est cocaïnomane.
– Non ? Qui vous a dit ça ?
– C’est Bedos.
– Ah, ben ça doit être vrai !
Ah! oui, oui, dans certains cercles un peu privés, Chirac, on l’appelle « Nez garni ». Lui, la droite, la gauche, au niveau de la narine en tout cas, il y a longtemps que le cloison a sauté ! »

« Parfois, j’isole un bonhomme dans la salle. Il est là, dans les premiers rangs, il se marre pas du tout.
Il me regarde, méchamment. Il a une tronche à faire partie du Rotary-Club…
Et quoi que je dise, quoi que je fasse — les autres autour, pliés — lui ne bronche pas. Il me fixe du regard, l’air mauvais.
Faut dire aussi qu’il était pas chaud, le type au départ, il voulait pas venir. C’est sa femme qui l’a tiré.
Lui, il aurait préféré rester devant le foot, à la télé. Alors, chaque fois qu’elle rigole, il la regarde :
– Pourquoi tu te marres ?
– (Elle) Tu peux pas comprendre.
A la fin de la soirée, ils sont au bord du divorce. j’adore ça. »

« L’Arménie, j’ai fait ce que j’ai pu. Je suis allé au gala de soutien, à l’Opéra.
Y avait plein d’Arméniens dans la salle. Je me suis dit : « avec le bol qu’ils ont, les Arméniens,
tu vas voir que le plafond de Chagall va nous tomber sur la gueule ! ».
Non, mais c’est vrai, ils n’ont vraiment pas de chance. Moi j’ose plus regarder Aznavour dans une émission.
J’air peur que le télé implose. »

« Bernard-Henri Lévy, ce Julien Clerc de la philosophie, qui se demande, avant de passer chez Pivot,
s’il va dégrafer le premier ou le deuxième bouton de son chemisier. »

© Guy Bedos 1989
dessin © dominiquecozette

Une chanson douche

En vrai il est mieux, mais je l'ai fait de mémoire, et ma mémoire... !

Cet après-midi, je suis allée à pied à Leroy Merlin, j’avais besoin d’un flexible et d’un pommeau de douche. Benjamin est venu avec moi. Benjamin Biolay, qui d’autre ? Durant cette ballade ensoleillée, il n’a cessé de me susurrer de jolies promesses à l’oreille, j’en était toute retournée. Le problème, c’est qu’il trimballait tout son orchestre avec lui. Bon, ils étaient discrets, ils restaient derrière mais quand, même, bonjour l’intimité. Arrivés à Leroy, évidemment, j’étais assez baroque avec tout ce monde, plus Benj qui faisait de l’oeil aux bricoleuses venues choisir qui un abattant avec fleurs en inclusion qui un porte-savon en bois des îles. L’achat réalisé,  nous sommes ressortis dans la chaude atmosphère de la ville. Ses tendres murmures me langouraient, bon, il m’a aussi traitée de Miss Catastrophe… mais avec talent ! Arrivée chez moi, mon  époux a brisé ce si doux moment d’un jovial : tu as trouvé ce que tu voulais, ma chérie ? Aïe ! Je ne pensais pas qu’il était déjà rentré. J’ai demandé à Benj de dégager d’urgence avec sa clique, mais y avait plus personne. Merde !  Il aurait quand même pu y mettre les formes, j’sais pas, dire : c’est ton mari ou moi, ça se fait non ? Le dernier mec qui m’a fait ça, c’était Julien Doré. Voyez où ça l’a mené : nulle part !

Texte et dessin © dominiquecozette

Kennedy-le-bon-fusil

« John Kennedy possédait un rapport étrange à son corps. Ce type ne tenait jamais plus de deux minutes au lit, le type même de l’éjaculateur précoce. Je ne le surnomme d’ailleurs pas « Deux-minutes-Jack » pour des prunes. Avec son minuscule engin, un tout petit bout ridicule, Kennedy ne risquait pas de faire du mal à qui que soit. mais il a quand même couché avec toutes les stars hollywoodiennes possibles. Mes informations sont très fiables, je les tiens d’un détective privé qui avait placé des micros dans la maison de l’acteur Peter Lawford, où Kennedy avait pas mal batifolé. Il ne prenait pas les femmes au sérieux. Il recherchait le pouvoir et tout ce qui allait avec. Il fumait beaucoup de marijuana, se bourrait d’amphétamines ».

James Ellroy balance ça dans son dernier bouquin. Bon, avec les micros en place, on peut effectivement savoir combien de temps dure une relation sexuelle. A la décharge du Président, si je puis dire, c’était un homme très occupé qui devait satisfaire beaucoup de femmes chaque jour, il avait donc choisi la stratégie du lion : baiser vite pour baiser plus. Quant à la taille de son engin, on peut quand même se demander quels sont les indices qui ont permis à l’écrivain de faire ces déductions. La jalousie  parce qu’il a eu plus de stars planétaires que lui ? Allez James, dis-nous tout !

Texte © James Ellroy & Dominiquecozette. Dessin © dominiquecozette

Arnaud Fleurent-Didier met Villepin (en musique)

Villepin jeune
Villepin jeune

Arnaud Fleurent-Didier (écouter sa chanson « La reproduction » sur mon blog du 10 janvier, avec pour titre « Une des chansons les plus intelligentes de ces dernières années ») tout le monde en parle comme d’une révélation. Ce qu’il est puisqu’il vient d’être amplement révélé par les medias papier les plus influents. Il est certainement passé à la télé, mais je n’ai pas le nez dessus.
Comme il aime à le raconter, et excusez-moi mais moi ça me fait rire, que voulez-vous, il a mis en musique le discours de Dominique de Villepin contre la guerre en Irak à l’ONU. C’était en 2005.  » J’ai trouvé ce discours gaulliste beau et lyrique. Pour moi, Villepin s’opposait à Colin Powell avec sa grosse voix darth-vaderienne, comme le cinéma d’Yves Robert s’oppose au cinéma hollywoodien. La musique est lyrique, avec des choeurs un peu ridicules; on dirait une pub Ricorée. Pour moi, Villepin, c’est OSS 117, le type du héros français flamboyant et ridicule qui, dans le film, finit par se faire sodomiser sur une plage au Brésil… » Propos recueillis par Fabrice Pliskin dans le Nouvel Obs du 21 janvier 10.

Dessin peint et texte à part la citation © dominiquecozette

George Clooney m’offre un café !

Incroyable ! la pub s’immisce dans les rêves, maintenant ! Car, mes chères amies, George Cloonet himself, cette nuit, m’ a proposé un café (je tairai la marque, il n’y avait d’ailleurs pas de logo, ni de dosette). Le temps qu’il tende le bras vers moi avec sa tasse dans la main, mon cerveau véloce chercha quelque chose de très fin, de très spirituel à lui dire, quelque chose qui me singularise, plutôt que la plaisanterie éculée qui consisterait à lui dire « c’est horrible, j’aimerais bien vous dire autre chose que la plaisanterie éculée que toutes les femmes doivent vous dire dans cette circonstance ». Or, je ne sais absolument pas comment on dit éculée en anglais et je trouve que « old joke » ne fait pas littéraire. C’est là que le rêve se dilue, je m’éveille sans même une odeur de café puisque nous sommes thé du matin,  et une question s’impose immédiatement : mais pourquoi  avoir construit autant de bâtiments  à cet endroit de Port-au-Prince alors que, selon la théorie tectonique des plaques connue depuis longtemps, les risques étaient bien réels ? J’ai imaginé le cauchemar de ces milliers de victimes, sans sommeil, sans lit, sans rêves, sans café, sans rien. J’ai préféré ne pas me rendormir.

Texte et dessin © dominiquecozette

Pute incandescente

Oui, ce titre est putassier mais c’est pour attirer votre attention sur un livre assez exceptionnel écrit en 06 et sorti et postfacé en France en 09, qui réinvente la vie de Valerie Solanas. Valerie Solanas ? Oui,  cette féministe radicale  qui tira sur Andy Warhol, le handicapant à vie, et qui est morte toute pourrie, bouffée par les asticots, dans une vieille piaule d’un hôtel social miteux de San Francisco.
Sara Stridsberg, l’auteure, est une belle brune suédoise comme toutes les suédoises. Son roman est fait de déconstructions, séquences, montage chahuté, mélange des styles, réinvention, à l’image de la confusion qui marqua la vie de Solanas. Le traducteur, Jean-Baptiste Coursaud, a fait un superbe boulot.
A vrai dire, cette Valerie Solanas n’a pas eu de pot. Son père l’a violée à partir de sept ans, il semble que son beau-père aussi. Elle a alors décidé de fuir à 15 ans et  pour survivre, elle s’est prostituée. Puis droguée. Intello,  elle a écrit une pièce provocante, « Up my ass », qu’elle n’a eu de cesse de vouloir faire monter par Warhol. Comme à son habitude, il a fait de Solanas son matériau artistique dans deux « films » pas très glorieux pour elle. Mais il n’a jamais donné suite pour la pièce. Il ne la lui a jamais rendue parce qu’il l’a perdue.
Valerie Solanas s’est fait connaître pour son essai « SCUM Manifesto »  où elle prône l’éradication pure et simple des hommes. Sans succès. Douée pour les études scientifiques où elle est admise comme boursière, elle ne sera pas autorisée à créer une société de souris femelles pour illustrer sa théorie anti-mâles. Elle plaque la fac puis recommence ses errances, loqueuse, affamée, mendiant et insultant les passants, vendant pour un dollar son Manifeste ronéotypé, ou son cul, avec toujours son rouge à lèvres sur les dents. Je résume, c’est bien plus énorme que ça. Ça foisonne…
Sara Stridsbert « La faculté des rêves » chez Stock la cosmopolite 2009.

Bonus pour contrebalancer : J’aime pas les filles, par Florence Foresti. CLICK

Texte et dessin © dominiquecozette

Pétassette

Ces jolies petites jambes perchées sur des talons appartiennent à une coquette également folle des sacs de luxe qu’elle tient avec art dans ses jolies petites mains.
– Alors comme ça, ça lui fait quel âge, à votre petite fille, monsieur et madame Tom Cruise ?
– Eh bien, elle va sur ses quatre ans !
– Et elle a l’air d’y aller gaillardement avec ses escarpins taille 27, elle s’en tire bien, dites-moi !
– Oh, vous pensez bien qu’elle a un coach, notre petite ! Vous savez, chez les Cruise, la valeur n’a jamais attendu la nombre des années.
Les parents de la petite pute en herbe lui  font alors soulever ses vêtements pour me montrer son mini soutien-gorge coquin, son porte jarretelles et son mini string perlés de diams. (Mais pas de photo, hein !) Je leur demande, avec un clin d’oeil de connivence,  à quel âge ils espèrent le voir sniffer sa première ligne, prendre sa première cuite, faire sa première pipe, entamer sa première rehab.
Ça les fait rire.
– Vous savez, je suis quand même un scientologue averti et je pense être le meilleur inculqueur de valeurs au monde. D’ailleurs, votre propre président, qui m’a invité à en discuter l’autre année, pourra en faire foi.
– Mais, les pédophiles, dans tout ça ?
– Eh bien, voyez-vous, si vous réfléchissiez un tant soit peu… (monsieur Cruise fixe un moment l’horizon de ses yeux bleus horizontaux) … ils n’aiment pas les femmes, les pédophiles, voyez-vous,  ma mini-femme ne peut en rien les intéresser.
Leur publiciste, miss Lumpenschnik, entra alors brusquement without shouting station (sans crier gare) et indiqua que l’interview était finie. Les trois Cruise ont fermé leur visage et je suis restée sur ma faim au sujet de la marque des petits talons. Si vous la connaissez, dites-le moi, j’attends une fille pour le printemps et j’aimerais tant lui faire porter ces petites fantaisies, si ça existe en premier âge toutefois.

Voici la photo entière qui prouve que cette petite fille rayonne. *
* Miss Lumpenschnik, chargée de relire mon article avant de l’agréer,  m’informe que la petite Suri est allergique à la rayonne. Ses mini-bas sont en pure soie. Je rectifie donc : Voici la photo entière qui prouve que cette petite fille soie.

Texte © dominiquecozette. Photo : voir service iconographique de Elle.

Et Dieu créa l’infâme

Et Dieu créa l'infâme

Très mauvais titre pour ce tableau car Vadim, Roger de son prénom, était tout sauf un infâme, on a su cela lors de ses obsèques où toutes ses femmes (qui n’étaient pas les plus moches du monde occidental) l’ont évoqué en termes plus qu’élogieux. C’est lui qui s’est occupé des gosses la plupart du temps, Jane Fonda le dit dans ses mémoires, bref c’était un mec bien. Bon, alors pour mon tableau, je me suis inspirée d’une image de Et Dieu créa la femme (d’où le titre). Sur le volet gauche, c’est l’homme qui parle : « Je te jure, toute ma vie je t’aimerai ». Sur le volet droit (et avec la voix de BB s’il vous plaît) : « Comment peux-tu dire ça ? Si ça tombe, je serai morte ou tellement moche ». Et le personnage coupé, commentant la promesse fallacieuse de l’homme marmonne d’une voix à peine audible quoique sarcastique « Et Dieu créa l’infâme ».
Pourquoi je vous raconte tout ça ? Parce qu’on est samedi matin, que je vais bientôt partir aux Frigos, à la galerie Aiguillage où ce tableau est exposé, que je reviendrai tard, qu’il sera peut-être vendu et qu’il tombera alors dans votre oubli. Pour vous dire aussi que ce tableau qui a l’air comme ça extrêmement futile est d’une grande gravité puisqu’il y manie les concepts métaphysiques  de temps, de mort, d’amour, d’anticipation, de durabilité, de beauté/laideur, de sincérité, de doute, de relativité, d’amitié/complicité et de perméabilité de la serviette éponge avec laquelle le personnage central s’est ceint les hanches pour mieux s’appliquer à crêper sa choucroute.

Texte et peinture © dominiquecozette

footage !

Ceci est un interlude… Une bête histoire de pied tordu et ça foot tout le planning en l’air. Et je n’ai rien d’avance. Pour consoler les accros du blog du matin (et ceux de la nuit), je vous raconte une petite histoire :

« J’étais au lycée, j’avais piscine le lendemain matin et décidément, je ne voulais pas y aller. Aussi, ai-je demandé à ma mère de m’écrire un mot d’excuse comme quoi j’étais un peu malade. Le lendemain à 7h30, j’ai retrouvé ce mot sur la table de la cuisine : Monsieur, Philippe ne pourra pas aller à la piscine parce qu’il a de grosses narines. (Signature) »

Histoire tirée du journal graphique rigolo de Philippe Katerine « doublez votre mémoire »
Photo de mon pied par moi même.

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