Satire du satyre qui sature


(D’après une tirade d’Edmond Rouston)

Ah ! non ! c’est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire… Oh ! Dieu ! … bien des choses en somme…
En variant le ton, – par exemple, tenez :
Agressif : « Moi, monsieur, si j’avais un tel zob,
Il faudrait sur-le-champ que je trouve une connasse ! »
Amical : « Mais il doit traîner dans vos godasses
Pour marcher, faites-vous fabriquer des échasses  ! »
Descriptif : « C’est un chibre ! … c’est un pieu ! … c’est une gaule !
Que dis-je, c’est un sgueg ! … C’est un vrai piège à cul ! »
Curieux : « De quoi sert cette diverticule ?
De rambarde, monsieur, ou de porte-manteau ? »
Gracieux : « Aimez-vous à ce point les oiselles
Que gaillardement vous vous préoccupâtes
De tendre cette perche à leurs petites chattes ? »
Truculent : « Ça, monsieur, au moment de juter,
tout ce jaillissement vous sort-elle du zizi
Sans qu’un voisin se mette vite à l’abri de la pluie ? »
Prévenant : « Gardez-vous, votre buste entraîné
Par ce poids, de vous planter dans le sol ! »
Tendre : « Faites-lui faire un bon étui pénien
des fois qu’un homme jaloux le brise entre ses mains ! »
Pédant : « L’animal seul, monsieur, que vos médias
Appellent priapicanthropithèque
Dut avoir sous le ventre tant de chair sans un os ! »
Cavalier : « Quoi, l’ami, ce zob est à la mode ?
Pour pendre son pébroque, c’est vraiment très commode ! »
Emphatique : « Aucun vent ne peut, vit magistral,
l’amollir ou le rendre glacial ! »
Dramatique : « C’est le blizzard quand il jouit ! »
Admiratif : « Pour un épéiste, quelle enseigne ! »
Lyrique : « Est-ce un dard, êtes-vous un frelon ? »
Naïf : « Cette obélisque, quand la visite-t-on ? »
Respectueux : « Souffrez, monsieur, qu’on vous salue,
C’est là ce qui s’appelle avoir pignole sur rue ! »
Campagnard : « Hé, ardé ! C’est-y un zob ? Nenni !
C’est queuqu’navet géant ou ben queuqu’concombre grossi ! »
Militaire : « Bandez cette arquebuse ! »
Pratique : « Voulez-vous le mettre en loterie ?
Assurément, monsieur, ce sera le gros lot ! »
Enfin parodiant Sifredi roi du porno :
« Le voilà donc ce membre qui du pubis de son maître
apporta tant de gloire ! Il en rougit, le traître ! »

(Image tirée des Guignols de l’Info. Droits réservés)
Texte tiré de Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand.
© dominique cozette

Le cerveau des hommes (serre-veau ?)

J’ai entendu bien souvent dire que l’homme est persuadé qu’il sait tout faire, au moins qu’il y arrivera, qu’il n’a surtout pas besoin de conseils, qu’il ne va pas se mettre en position d’infériorité (un ex à moi qui était médecin n’allait jamais chez un médecin pour cette raison), ni s’infliger le regard railleur de celui ou celle qui sait (alors que non, nous on aime juste rendre service. On n’appelle ça ni rendre sévice, ni rendre ses vices).
C’est ainsi que les hommes provoquent plus d’accidents graves parce qu’ils sont persuadés d’avoir leurs outils bien en mains, qu’ils n’ont pas besoin de respecter les distances de sécurité sur l’autoroute, les ralentissements (récemment, un type a failli m’emplafonner à la sortie d’un virage pour cause de travaux par ailleurs très bien indiqués, il s’est carrément mis en travers de la route, quel con), qu’ils peuvent envoyer des SMS en doublant un camion.
C’est ainsi aussi qu’ils préfèrent tourner et retourner dans les rues plutôt que de demander leur chemin.
c’est ainsi que le clito ou le point G, non je m’égare…

Ce matin, je faisais sécher mon linge dans un Lavomatic. Un type bien mis, masqué, d’une soixantaine bien entretenue, est entré, a posé son sac de linge, a commencé par tout examiner, machines et poste de paiement. Il allait de l’une à l’autre, perplexe, mais quoi, ça ne doit pas être si compliqué…
[trois minutes passent].
Mais quoi, bordel, je suis un homme, j’ai un cerveau, je ne vais pas m’abaisser à demander à cette bonne femme (moi, qui continuais à faire mon scrabble sur mon Iphone, faisant mine de l’ignorer)…
Pathétique.
D’habitude, je renseigne, mais cette fois, j’avais envie de savoir s’il s’en sortirait tout seul.
Ça a duré réellement dix minutes. Il a même changé son linge (une couette) de machine. IL A CHANGÉ SON LINGE DE MACHINE ! Pour le mettre dans la machine d’à côté, strictement la même. Puis se perdant de nouveau en conjectures muettes. Dix minutes à se demander si cette putain de poudre se déversait directement dans la machine ou autre possibilité.
Il a fini par me le demander, d’un air détaché. Manque de pot, je ne viens que sécher, alors la poudre…
Ce qui l’a probablement conforté dans sa position de monsieur-je-sais-tout-puisque-les-autres-ne-savent-rien.
Ce qui explique peut-être aussi la complexité des appareils ménagers à 150 programmes alors qu’on n’en utilise que deux. Et celle des modes d’emploi, par le fait.
Juste comme je sortais en lui souhaitant bonne journée, il m’a demandé si le chiffre affiché indiquait le temps mais a poursuivi immédiatement car les 30 s’étant changé en 29, il m’a dit : ah oui, bien sûr.
… Le cerveau des hommes ! Je comprends qu’ils ne comprennent rien aux femmes, ils n’en sont pas les fabricants et n’osent jamais nous demander.
(PS : l’image n’illustre absolument en rien la maigre relation que j’ai eu peine à entretenir avec le monsieur).

Sauver la planète ? Elle s'en tamponne le coquillard, la planète !

Que ce soit moins d’enfants, de glyphosates, de Trump, de dépenses d’énergies, de chasseurs de baleines, de bouteilles de plastoc, de lumières dans la ville, de voitures polluantes, de déchets nucléaires, de sècheresses, d’incendies, de béton, de fumées diverses, de vaches qui rotent… n’importe quoi de moins ou plus, s’il y en a une qui s’en bat la breloque, c’est bien la planète ! Elle va continuer sa petite promenade intersidérale avec des milliards de bandes de cons à l’agonie, aux poumons explosés, au sang marronnasse, au cœur obèse, bavant sur de plus en plus de joujoux technologiques, addicts à de plus en plus de poisons pour se soigner, s’envoyer en l’air ou se tenir debout, des milliards de sans bras et sans dents qui regarderont fixement le nuage pharamineux qui ne fait pas de pluie des fois qu’il s’entrouvre vaguement et qu’on aperçoive ce qu’on nommait le soleil, des milliards de descendants d’idiots qui ont préféré le déluge d’après-moi qu’un peu de confort en moins, alors que quelque part, dans des endroits tenus secrets, se gobergeront des dynasties d’ultrariches dans des demeures à l’air filtré et à l’eau intarissable, regardant se reproduire dans d’immenses bassins sains des huîtres et des langoustes, caressant un chat de luxe et attrapant par-ci par-là des nouvelles de la pourriture extérieure, jusqu’à ce qu’elle s’infiltre dans leurs interstices et les fasse crever les uns après les autres dans l’atroce souffrance du privilégié qui s’aperçoit soudain, tel un Ghosn emmuré ou un Epstein suicidé, qu’on peut tomber dans l’ordinaire, le commun, le vulgum, le mortel quoi, sans qu’un miracle se produise.
Et la planète dans tout ça ? Elle va continuer à tourner autour de son Maître-Soleil, va se nettoyer grâce aux petites bêtes bien plus résistantes que nous et donner naissance à des trucs insensés, des bidules qui vont voir le jour, des trucs qui nous paraîtraient immondes ou monstrueux si nous étions encore là pour les voir, mais nous n’en saurons rien. Le monstre le plus pourri qu’aura porté la terre sera définitivement enseveli sous la couche insensée de son incommensurable connerie.
Pour la peine que je vous cause, je vous invite à écouter une chanson joyeuse en buvant le jus d’un flacon divinement travaillé par une vigneronne sincère en caressant la petite tête blonde ou brune du rejeton que votre avenir n’inquiète pas encore. Mais gardons espoir, le G7 va bientôt se tenir dans un spot où le rouleau compresseur de la police répressive n’a rien à envier à celui de la vague surfante toujours recommencée…

Texte © dominique cozette

Du mâle dominant au mâle dos-minou…

La grosse quéquette, celle du dominant en général blanc, quinqua mais pas que (pas queue, j’allais dire, faisant un horrible contresens) est en souffrance. Elle dérange, ce n’est pas nouveau, mais ça commence à se savoir, à se voir, à gêner aux entournures.
Des têtes (de nœud ? hum) tombent comme à Gravelotte, la parole se libère, dit-on, les prédateurs en meute sont priés de faire mea culpa (je n’ai rien dit). Je vous demande de vous arrêter !!! disait Balladur aux bajoues molles, mais il parlait d’autre chose. Oui, on vous demande de vous arrêter ! En attendant, quelques prix :
GOLDEN QUÉQUETTE :
A Monseigneur Barbarin, un pote-en-tas de l’Eglise,  pour avoir protégé ses membres inférieurs pédophiles. Qu’il ne fasse pas sa peine, on s’en fout, « grâce à Dieu » certains faits sont prescrits (allez voir ce film exceptionnel), mais l’important, c’est qu’il soit condamné, damné. Et qu’il file sa dèm à François. Le pape l’aurait-il viré, sinon ?
GOLDENISSIME QUÉQUETTE :
A tous les violeurs de soeurs. Avant-hier, Arte nous instruit d’une très très sombre histoire cléricale, encore, narrant les turpitudes, viols, domination, soumission, IVG, harcèlement, j’en passe, de ces pauvres nones abusées par les représentants de Dieu, dont l’un, sale, puait du zizi qu’elles étaient priées d’enfourner très régulièrement. Je ne sais pas comment elles faisaient pour ne pas lui vomir dessus. L’Eglise a su, le pape François aussi, mais alors ? Bah rien, rien n’a filtré, l’Eglise s’étant emparé de ce pratique outil appelé omerta qui fut longtemps l’apanage de la puissante Mafia. Barbarin était d’ailleurs encore de cette partie.
GOLDEN-SILVERED QUÉQUETTE :
Au grand argentier de la papauté, le cardinal Pell, bras gauche ou droit, on ne sait plus, de François qui, à l’heure actuelle, croupit au cachot pour pédophilie avérée sur le vaste continent australien.
Mais encore ?
SHITTY QUÉQUETTE
Quittons les histoires de culte et regardons autour de nous, cette belle civilisation humaine à l’œuvre dans les médias. La Ligue du Lol, encore une meute, mais celle-ci composée ni de vieux ni de pédophiles, propres sur eux, mignons pour certains, décidant qu’on allait bien se marrer à se foutre de la gueule des petits, des sans grades et des nénettes qui commencent à nous les briser menu avec leurs prétentions de parité. Tremblez, tous ceusses qui veulent nous piquer la place ! Alors on harcèle, on humilie, on salit, on effraie, on rabaisse, ah, qu’est-ce qu’on se marre de voir ces petites choses se ratatiner, s’inquiéter, s’angoisser, quitter la place, le job, même, tomber en dépression. Les Loleurs ligués ne niquent pas physiquement — ils ont probablement d’autres chattes à fouetter tout auréolés qu’ils sont de leur petit pouvoir médiatique tout neuf — les Loleurs  ligués niquent direct dans la tête, anéantissent, faisant avaler toutes chaudes les vomissures de saletés que leur talent sait si bien exprimer. Mais ouf, ça y est, ils sont démasqués, déculottés, décalottés, défroqués, virés, débarqués sur le quai des ratés qu’ils fabriquaient. Mais quand vous lisez leur mot d’excuse, encore des mea culpa où ils nient plus ou moins leur entière responsabilité.
LITTLE QUÉQUETTE :
A un petit Jackon et ça ne me réjouit pas plus que ça de voir ce chanteur auto-blanchi, AKA Bambi, l’ami des petits gnenfants avec qui il dormait, qui ressuscite pour susciter à nouveau la polémique. Parfois, on pourrait se demander quelles sortes de parents confient leurs petits à des célébrités sans se poser la moindre question…
SO WHAT ?
Pour tout dire, ça doit être bien encombrant d’avoir en même temps :
– un sexe qui se dresse à la moindre occasion
– de la testostérone en pagaïe
– une position dominante
– une impunité assurée
– une absence de vergogne
– et une grosse dose de pouvoir qui permet de piocher à l’envi dans la vaste soupière où mitonnent toutes ces petites proies qu’on siffle et qui ne demandent qu’à être soumises, méprisées, usées et abusées, puis jetées.
Heureusement, tout mâle n’est pas dominant, beaucoup d’ailleurs sont plutôt mâles dos-minou, quémandant caresses et gratouillis dans le sens du poil et ne demandant qu’à ronronner gentiment  conformément à l’exercice normal de leur humanité bienveillante.

Texte © dominique cozette

 

Les rêves dans les romans, ce cauchemar !

Ah, mais quel cauchemar, quand vous êtes bien engagée jusqu’aux cuisses dans une histoire quelle qu’elle soit, de voir subitement, au chapitre d’après, surgir un pet de cervelle, un prout d’inconscient, un rêve quoi, inventé par l’auteur/trice, tentant de nous la jouer Sigmund et ses freudaines ! Non, mais des fois ! 95% des bouquins que je lis racontent le rêve du personnage principal. Quand il n’y en a qu’un, de rêve ! Que c’est chiant ! Que c’est calamiteux ! On est déjà dans une fiction, man, tu vas pas nous refaire le coup de la mise en abyme ! Eh bien, si ! Alors, pendant qu’on y est, pourquoi pas un rêve dans le rêve ? Vous n’avez jamais rêvé que vous rêviez ?

Ce matin, dans mon lit, attendant que le jour se lève pour prendre mon comprimé de Levotyrox 50 et préparer le petit déjeuner, je suis plongée dans un livre à l’humour modeste mais sincère, le roman d’un auteur de BD qui nous narre les déboires ordinaires d’un loser, ses parents à côté de la plaque, sa nana qui le plaque et son futur beauf qui lui réclame un discours de mariage. Et bim ! Un rêve ! Nan mais je rêve, allô, quoi !

Un truc sans intérêt, en plus. Que mes futurs auteurs/trices de romans le sachent : je ne lis les rêves qu’en diagonale, lorsque je les lis ! Pour moi, c’est du remplissage de pages, c’est de la laitue sous rosbif-mayo, du soutif push-up, du micro-trottoir de l’info…

Lorsque je terminais mes études de psycho, j’avais axé mon mémoire sur l’interprétation de mes rêves. Je les notais chaque matin au réveil, avant même que de sauter sur la lunette des toilettes ou dans les bras de mon nouveau mari qui m’auraient fait tout oublier. J’ai rêvé de tout, le meilleur étant celui concernant un proche ami que j’avais vu noyé dans un étier. Quelques heures plus tard, cet ami vint nous rendre visite pour nous raconter que, vers trois heures du matin, il avait dégagé un homme mort de noyade à bord de sa voiture tombée dans un étier. Hallucinant ! Mon rêve étant inscrit dans mon cahier, aucune contestation possible ! C’était plus que prémonitoire puisque probablement transmis en direct par les ondes alphas de nos cerveaux connectés. Donc des rêves, vous pensez !

Parfois, je me dis que pour se vendre bien, un roman doit absolument comporter un rêve. Une sorte de code. Les cinq miens n’en comportent aucun, d’où probablement leur insuccès. Je m’interroge même sur une règle éditoriale secrète, distillée à des auteurs qui possèdent un certain profil, celui de la réussite, du sens de la promo, une voix qui séduit, un regard un peu fou, que sais-je. 95%, je vous affirme. Et ne me dites pas le contraire, je ne vous croirai pas.

D’ailleurs, à vous, étudiant.e.s en  psy, j’offre ce sujet : l’analyse des rêves des personnages de fiction. Ne me remerciez pas, soyez juste assez sympas pour me les faire lire après.

Texte © dominique cozette

Goudoue tatouée toi-même, espèce de Chalumeau !

Je retrouve ce post du printemps non posté. Comme Despentes est toujours sur les étals des libraires, je vous en fais cadeau.
« Tout le monde veut rallier le cirque Pinder Despentes. Les douairières du Fig-Mag qui veut s’encanailler, ma belle-soeur, des vieilles dames indignes, des célibattantes… C’est devenu cool de faire un selfie avec la goudoue tatouée. »

Selon Laurent Chalumeau — contre qui je n’ai rien — nous, douairières (j’ai mal au douairière quand je lis ce vieux mot) du Figaro désireuse de s’encanailler (petit canaillou, lançait Darry Cowl dans les 50’s), belle-soeur (soit la femme du beauf), celibattante (terme à la mode en 80 tombé en désuétude), vieille dame indigne (c’est cela, oui) on trouverait cool de faire un selfie avec … « la goudoue tatouée ». A savoir, mesdames-messieurs… :  Virginie Despentes.
Bon. je me suis pris encore une baffe en constatant comment nous étions vues, nous les vieilles baby-boomeuses ex fan des sixties, par les djeunes de 58 ans (l’âge du chalumeur). Donc des archi-croûtons réacs, en quelque sorte, ayant à voir avec Bernie Chirac, ce genre, ou Boutin, pourquoi pas. Bref, des femmes qui trouveraient tellement choquant d’être lesbiche ET tatouée. Mais qui seraient prêtes à —  justement — ne plus trouver ça choquant pour être « dans le vent ».
Et pourquoi ? Parce qu’on aime Virginie Despentes. Selon Chalumette.
Rectifions.
Cher Laurent Chalumeau, c’est vrai, avez beaucoup chalumé. Mais vous avez sauté un épisode : les rombières ne sont plus ce qu’elles étaient. Elles ont jeté leur culotte à trous-trous avec leur voilette par-dessus les Moulin Rouge, elles ont bradé leur membrane au petit mec joli pour ne plus avoir à la trimballer, elles ont dit « baise-moi » lorsque vous ne saviez pas encore pincer votre zigounette pour pisser plus loin que les autres. Elles en ont fait des choses, à deux, trois ou plus, ça dépendait des soirées ! Et même parfois avec des « garçonnes » pas forcément tatouées mais bien velues de l’aine. Elles en ont lu des choses shoking écrites par des écrivains vicieux, mon dieu ! Elles en sont encore toutes palpitante du piège à gars.
Alors croyez-le ou non, si elles aiment Virginie Despentes, c’est pas pour faire bien, elles s’en tapent, c’est parce que quelque part, cette nana ça leur rappelle quelqu’un, quelqu’un qui a pris des rides, des bajoues, des poils sur une verrue peut-être mais qui en ont encore sous le capot et surtout, cerise sur le gâteux, n’utilisent plus ce vocabulaire bien suranné que vous maniez avec brio. Mais jetez ces vieux mots, diantre !
Je ne vous en veux pas, vous n’avez que 58 ans, vous êtes trop jeune pour savoir avec qui vous aurez envie de selfier dans une petite quinzaine d’années.
Je me demande juste, dans mon cerveau par encore bouffé aux vieux mythes phallo, si vous ne seriez pas un peu jaloux de la goudoue tatouée qui, non contente de jouer dans la même cour mixte que vous, est devenue une star immense des lettres en pissant sur le territoire de votre génération. Non ?
Les hétéros variqueuses encore sous THS malgré leur âge avancé vous saluent bien.

Texte © dominique cozette

Nique vos grands-mères, bande de p'tits cons !


Voici l’image déplorable de la  grand-mère actuelle qu’ont les jeunistes au cerveau vitrifié. Moi qui en suis une et pas qu’un peu, je m’indigne.  Ce qu’on nous montre n’est même pas  en cauchemar le décor de nos mères  — qui elles vivaient parmi les meubles en teck à coins arrondis et les cuisines en formica qu’on s’arrache aux brocantes du boulevard Voltaire —  et même pas celui de nos propres grands-mères, du rustique chêne massif mâtiné Louis Philippe. C’est un décor d’arrière grand-mère Deschiens. Cf  la série scènes de ménage où Guéguette et Raymond vivent dans un intérieur étronique des années 50 ! Mais quelle caricature !
Mes chéris, les mémés du jour, moi donc, nous sommes de la générations Beatles, Rolling Stones et Charden, agnès b et point G, les tout premiers jeans qu’on enfilait au chausse-pied et qu’on raclait sur le sable des plages pour les user. On vivait vautrées sur les poufs, des tapis-touffe, à moitié à poil, on a lancé les seins nus et les mini ras-foufoune. Et plein d’autres choses rigolotes que vous vous êtes appropriées.
D’accord, on s’est embourgeoisées, on a acheté suédois, n’empêche qu’on a continué à faire les connes, on a gardé nos guitares et nos gants de boxe, on a cassé nos cloisons (oui, les nasales aussi parfois), on a éventuellement repeint en fluo les buffets Henri II de nos aïeules, mais on a filé tout ce qui moisissait dans le hangar des vieux à Emmaüs, les tableaux brodés au point de croix, les abat-jour parcheminés, les protège-canapés au crochet. Quant au papier peint, vous imaginez où on se l’est mis.
Quand je vois cette image pour suggérer « la grand-mère tellement rigolote qu’elle n’hésite pas à empoigner vaillamment une guitare pour épater sa petite-fille », je sors mon capodastre et ma pédale wah wah ! Je m’indigne, je m’étrangle de fureur, je vois rouge. Non, p’tits cons, ça c’est de la mémère mal décongelée. C’est pas nous. Nous, les vieux buffets sculptés avec assiettes debout, les Chesterfield en velours qui puent le vieux prout, les coussins à pompons râpés et les ouvrages de dames, on n’en a jamais eu. Et la vitrine !
Et cette robe des 3 Suisses « fantaisie » ! Et ces lorgnons  sec-soc ! Et ces pompes Pieds sensibles ! Moi je vous le dis, si votre mamie est comme ça, prenez-la sous votre bras et courrez vite en Suisse la faire euthanasier ! C’est un sévice à lui rendre !
Et toc !
Voilà pourquoi, chers petits (à moins que vous ne soyez de vieux schnocks au cerveau ramollo) les mamies de vous disent pas merci !

Texte © dominique cozette. Image d’Emmaüs.

 

Oh mon dieu, j'ai des couilles !

Après avoir effectué un acte assez courageux, pas très courageux genre avoir dissuadé un homme de violer une femme enceinte dans le RER B en lui enfonçant mon parapluie dans une de ses narines ou avoir réussi à déloger d’une mairie de Levallois un couple de forcenés cumulards installés là depuis une trentaine d’années, pas jusque là mais un truc que quand même, faut le faire, c’est pas tout le monde qui en a pour faire ce que j’ai fait. Mais le sujet n’est pas là. Le sujet c’est qu’après cet acte, j’ai entendu des gens, des hommes et même des femmes, me dire que : ah la la ! Si tout le monde en avait comme vous !
– Avait quoi, comme moi ?
– Ben, vous savez…
– heu… non !
– du courage, vous voyez, enfin…
– des couilles, madame ! Si tout le monde avait des couilles ! Parce que vous, c’est clair, VOUS avez des couilles ! Bravo, madame ! Permettez qu’entre couillards, on se serre la main !
Et me voilà sans voix, à me faire secouer la main par celle d’un porteur de testicules qui ne se l’était peut-être même pas lavée après avoir manipulé le machin qui va avec, le pénis.
Et c’est comme ça que je suis devenue la femme à couilles dans l’enceinte de mon super marché parce que j’avais empêché une mémère à moustache et forte voix de passer devant tout le monde dans la queue. Quelle gloire !
Le pire, c’est qu’en rentrant chez moi, j’ai vérifié mon anatomie : hé bien croyez-le ou pas, j’avais effectivement deux utricules  en peau de zébi flétrie avec quelques poils dessus, qui avaient sailli au bas de mon mont de vénus. Ouch… c’était pas jojo à voir, je vous le dis tout net ! Ça nuisait fortement à mon image de marque féministe. Et puis même, c’était d’un laid ! Je me suis demandé comment les hommes peuvent être si fiers de deux petits organes aussi vilains, tellement vilains qu’ils n’ont jamais servi d’emblèmes, que je sache, à une quelconque cérémonie virile axée sur la bravitude. Genre le truc qui orne des portails d’administrations guerrières, fleurit sur des banderoles brandies lors de manifs velues ou sur les plastrons des plastronneurs testostéronés. Sorte de balls pride.
En étudiant la question, j’ai noté que beaucoup d’autres femmes avaient des couilles. Des femmes qui avaient fait montre d’une attitude ferme en exécutant un acte exemplaire et peu courant. Exemple : une garde des sceaux démissionnaire d’un gouvernement dit mou. Attention  cependant : une femme exécutant un acte exemplaire et peu courant qui élèverait une voix haut perchée se requalifierait instantanément non pas en personne couillue mais en en hystérique. Gaffe, la membrane est fine.
Voilà. Depuis, j’ai dû faire preuve de diverses lâchetés afin que ces testiculaires extensions se séparent de mon bas-ventre sans faire trop de vagues.
In fine, j’ai lancé une pétition pour que les scientifiques énoncent clairement sur tous les tons et tous les réseaux sociaux que non, définitivement, le courage n’est pas dans les couilles, mais dans le cerveau. Il est vrai que ceux qui n’ont que deux neurones ne peuvent pas comprendre.
Quant à nous les femmes, laissons notre minou vierge de tout pendentif, et cessons de manier la pensée unique et mâle qui, parfois, fait construire des caisses en bois dans les musée pour ne pas choquer certains …mal burnés à qui personne n’a osé dire qu’une femme n’en a pas, que ça ne l’empêche pas d’être courageuse.
Mais qu’eux sont parfois très très cons. Cons comme des bites, tiens, allez hop !

Texte et dessin © dominique cozette

Nanar le tapir : saison 8. Ou 9…

D’après Wiki, le corps du tapir est massif et recouvert d’une peau très épaisse (il est d’ailleurs connu pour son cuir épais). Il a une courte trompe, qui lui sert à humer le sens du vent et à s’y adapter immédiatement. Il  mesure moins de deux mètres pour une circonférence pouvant aller jusqu’à approximativement 1,70 mètre, et une masse allant de 90 à 132 kg. (Photo du tapir en slip kangourou dans son pré carré)
Il possède un odorat excellent et une voix hyper développée. Dans la nature un tapir vit approximativement 85 ans. Dans la prison aussi.
Auparavant herbivore, le tapir est devenu fricophage. Son odorat le porte immédiatement dans les lieux et places où le fric affleure : les affaires, le sport, la presse, les magouilles et … la politique. Ayant réussi un temps à être presque au sommet de la pyramide alimentaire (ministrus mitterrus) puis ayant intégré la réserve modèle du sarkosypus horribilis où il put donner libre cours à son sens de la prédation, il s’est créé un énorme silo de fric donc les historiens se demanderont plus tard : comment fut-ce possible ?
Hélas pour lui, d’autres prédateurs en voulaient à cette réserve. Ils l’ont cerné et sommé de la remettre en circulation. Acculé à la banqueroute — expression qu’on pouvait lire dans nos vieux manuels scolaires en pouffant (acculé !!!) — le tapir va de nouveau retourner sa veste et aller là où le vent le porte, où ça sent le fric : l’éradication du fromage. Ici, on dit le chômage. Il va faire comment ? Tout simplement l’interdire. Le tapir est un gars malin, il sait que les riches ont certes plus de fric que les pauvres mais que les pauvres sont bien plus nombreux et que c’est là qu’il doit foutre son nez fureteur.
Le petit problème : au bout de sa trompe, il y a un truc rouge, tout rond qui lui est poussé, que les tapirologues ont nommé le NDC. Autrement dit : le nez de clown. Et ça, ça ne fait pas très sérieux !

Texte © dominique cozette

Ta quéquette, elle mesure combien en terrain de football ?

Il semble que le terrain de football soit devenu le nouvel étalon de mesures de nos chers journaleux, comme si les mesures n’existaient pas. (voir exemples en annexe)* . Moi, ça me parle pas. Je sais que c’est grand mais franchement, c’est pas très défini.
Un terrain de foot, c’est entre 90 m et 120 m pour la longueur. Et pour la largeur, entre 45 et 90 m.
Bon, prenons les terrains des matches internationaux qui font 105 x 68 (approuvé par la FIFA).  Et disons qu’un km c’est un peu plus court que dix longueurs de terrain. Ce qui fait que pour aller prendre mon métro, je parcours un peu moins de 6 fois le terrain.
D’ailleurs, l’autre jour, à Paris, un jeune homme m’a demandé où se trouvait l’Opéra Bastille et si c’était loin à pied. Je lui ai dit à environ 2 km. Il a produit une moue plus que dubitative alors j’ai dit : 21 longueurs d’un terrain de foot. Son visage s’est illuminé, il est parti gaillardement d’un bon pied sans crampons.
Et ça rentre dans les mœurs, je vous assure, du moins chez les garçons. D’ailleurs ils ne disent plus : j’ai fait une teuf dans un loft grand comme un terrain de football, ils disent j’ai teufé dans un tdf.
Et puisqu’on en est là, on peut aussi définir les meufs — rappelons que pour les bourrins, les meufs ne sont qu’une grosse paire de seins — en taille de ballon de foot soit bdf, demi-bdf etc. D’ailleurs un ballon de foot est composé de 32 pièces, comme un soutif classique (c’est à dire assemblé). Il fait 68 cm de circonférence ce qui nous ramène le soutif à un bon bonnet F. De quoi inciter nos gracieux amis à parcourir des dizaines de tdf pour un rencart avec miss bdf.
Ben et nous les filles ? On n’a qu’à aussi utiliser les dimensions de ce noble sport pour mesurer des trucs ! Par exemple, « la distance séparant l’intérieur des deux poteaux est de 7,34 m (8 verges) et le bord inférieur de la barre transversale se situe à 2,45 m (2 verges et 2 pieds) du sol. » Ça nous donne une taille de verge assez conséquente dont peu peuvent s’enorgueillir. Je suppose qu’il s’agit de verges d’âne en action.
Après renseignement, une verge est longue de trois pieds, mais on ne nous donne pas la pointure, ah c’est compliqué, ou de 36 pouces (qui likent ?). La verge espagnole est un peu plus petite. Quand à la verge belge, c’est une unité de surface.
Fichtre. On était bien d’accord pourtant, à part les Anglais, pour adopter un système métrique tout ce qu’il y a de simple. Et voilà que les journaleux, dans leurs tentations d’ampoulage de texte nous chamboulent nos repères ! Pffff….

*ANNEXE : exemples récents :
Un astéroïde de la taille d’un terrain de football va frôler la Terre le 15 février 2013
En forêt d’Amazonie, l’équivalent de deux mille terrains de football disparaît chaque jour.
Dubaï : un centre commercial grand comme 100 terrains de football
Un toit-jardin aussi grand qu’un terrain de foot!
Le futur temple du shopping du XVe, le centre commercial Beaugrenelle, accueille le plus grand toit végétalisé de la capitale.
Un télescope grand comme un terrain de football
UN OVNI GRAND COMME UN TERRAIN DE FOOTBALL SURVOLE LA VILLE SUISSE D’YVERDON-LES-BAINS.
« Le champ était gros comme un terrain de football ». Déjà, un terrain gros je me demande comment peut il être, et ensuite, combien mesure un terrain de football? »
Le plus grand champignon du Monde est le mycélium (partie enterrée du champignon) d’un Armillaire d’Ostoya ou Armillaire Noir (Armillaria Ostoyae) qui occupe une surface équivalente à 1200 terrains de foot-ball, soit environ 900 hectares et son poids est estimé à 600 tonnes!!!. Il a été découvert aux U.S.A. (Orégon).
Le drapeau du Qatar sur un terrain grand comme 7 terrains de football. –
Il faut savoir que l’intestin grêle peut être long d’au moins 8 mètres et présenter une grande surface de contact grâce à ses villosités, équivalente à celle d’un terrain de football (300 m2).

Quant à « des seins gros comme des ballons de foot », je vous laisse chercher sur Google, ça a pas l’air triste.

Texte (hors annexe) et dessin © dominique cozette

 

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