Les Fessebouqueries #572


Bonne nouvelle pour les abstinents, le dry january tire sur sa fin ! Rien d’autre cette semaine. Ah, si, suis-je bête ! Maréchal-nous-revoilà tire à son extrême-droite en lorgnant sur Zemmouroïde, ce qui tire les larmes de tata Ririne.On va pas pleurer non plus, d’autant que Rocco Siffredi va relever le niveau en se présentant aussi à la présidentielle… italienne. Ouille, se disent in petto nos amies transalpines de cheval redoutant qu’il la leur mette bien profond. Je sais, ça manque classe, tout ça. Un peu de tenue, voyons. OK, allons alors du côté d’Hanouna-la-nouille qui nous la joue politologue en présentant « Face à Baba », ce qui veut dire « Face à Moi ». La France Insoumise s’y est soumise, hé oui, on en est là pendant que nos pauvres aînés marinent (non, pas de jeu de maux) dans leur jus, escarrés, affamés, assoiffés, meurtris, humiliés autant qu’humidifiés pour le bonheur d’actionnaires qu’on est peut-être sans le savoir (se renseigner sur comment nos banques placent nos éconocroques quand on en a. Econocroque-morts, ouais). Ne gâchons pas tout, les mimosas sont de sortie, vive les petites boules jaunes si délicatement parfumées ! Tchin tchin, friends !

– LJ : Après la nouvelle défection de Marion Maréchal Le Pen à l’endroit de sa tata Marine, nous avisons cordialement nos collègues de la presse que le titre «La nièce a bien planté sa tante» a déjà été fait.
– GS : Un auditeur de France Inter à Yannick Jadot ce matin : « Quand porterez-vous une cravate ? ». Léa Salamé et Nicolas Demorand de s’extasier « elle est géniale cette question ! ». Au secours..
– GD : Ajouter à la liste des très très très mauvaises idées : confier sans contrôle les vies des personnes âgées à des entreprises privées obsédées par le profit et la rentabilité.
– ES : Le PDG d’Orpea rejette toute responsabilité : « Les mauvais traitements, c’Ehpad ma faute ! »
– SW : Orpéa c’est du Made in France. Comme on est fiers !
– DC : Always Discreet et Couche Confiance envisagent une action en justice contre Orpéa, réclamant d’importantes indemnités pour manque à gagner.
– CMET : Noël à Ibiza, Pâques en réa.
– DS : Le livre-scandale sur les Ehpad piraté avant sa sortie : il y aurait eu d’importantes fuites.
– CL : Youpiii! On vient d’accueillir le remplaçant d’anglais. Il n’a jamais enseigné. C’est un danseur. Il nous a dit que cela serait facile car il avait l’habitude de faire du coaching. J’ai halluciné.
– MU : Moi aussi quand j’entends « boomer » ça me donne envie de réagir. Puis je me rappelle de cette phrase de Groucho Marx: « Dans chaque vieux, il y a un jeune qui se demande ce qui s’est passé » Ils comprendront un jour.
– LE : Hollande devrait se souvenir qu’il a déjà mis le pays bas…
– DC : J’ai ramoné les narines de mon mec hier pour son autotest. Ça faisait un bail qu’on n’avait pas eu de rapport sexuel !
– DC : Qu’est-ce qu’on a pu en bouffer du Angel de Thierry Mügler ! Qu’est-ce qu’on s’est régalées !
– PEH : Les JO de Pékin vont se dérouler sur 100% neige artificielle. La Coupe du Monde se jouera dans le désert du Qatar dans 8 stades climatisés. Lufthansa : 18.000 vols « à vide » pour conserver ses couloirs..Est-ce une aimable plaisanterie ?
– OM : Le papa qui est viré, la nièce qui s’apprête à trahir sa tante… Je crois qu’on a bien compris que le RN était contre le regroupement familial.
– DS : D’accord, pas le physique. Mais ça serait dommage que les petits de Maréchal et de Zemmour aient les yeux de maman et les oreilles de papa.
– BL : Je viens d’apprendre que Carlito est le fils de Guy Carlier. N’hésitez pas à me demander d’autres anecdotes, je suis un puit de savoir (mais j’ai dû chercher comment on écrivait « puit ») *Sic
– DS : Rocco Siffredi se présente officiellement à la présidentielle italienne. Dominique Strauss Kahn est vert !
– FIA : Notre époque : Une ministre de la santé qui avait dit qu’il n’y aurait pas de pandémie reçoit la légion d’honneur. Un animateur télé qui mettait des spaghettis dans le slip d’un de ses chroniqueurs anime des débats de la présidentielle. Nous : tous fatigués.
– OR :  Très déçu de ses discussions avec Macron, Vladimir Poutine s’apprête aussi à apporter son soutien à Éric Zemmour.
– PI : L’avantage que je trouve à Hanouna c’est que quand quelqu’un dit « hier dans l’émission d’Hanouna »,  je pars en courant et ça me fait faire un peu de sport, c’est toujours ça de pris.
– CEMT : Il est étonnant Mélenchon, il va sur une chaîne de Bolloré qui soutient quasi ouvertement Zemmour et il s’indigne que le débat soit biaisé.
– RP : Avec ma maigre pension de 12 500€/mois, j’ai dû renoncer à acheter mon troisième pavillon à La Baule cette année. Encore une fois, les petits retraités sont les grands oubliés de la crise sanitaire.
– PE : Je me demande si Line Renaud, ce ne serait pas notre Keith Richards à nous …
– PE : Rocco Siffredi se présente à l’élection présidentielle italienne, il a raison, quitte à se faire baiser, autant que ce soit par un professionnel.
– GB : Les débats de la présidentielle sont menés par Cyrille Hanouna. Si cette phrase ne vous effraie pas sur le niveau politique atteint, c’est qu’on est déjà perdus.
– OR : Pour saluer le ralliement de Marion Maréchal Le Pen à Éric Zemmour, l’enfant de Sarah Knafo sera nommé Nous Voilà à sa naissance.
– SR : Ça fait une semaine qu’on n’a pas eu de polémique de Blanquer. Il se passe quoi ? Il est en vacances ?
– DS : Zemmour propose 10.000 euros pour chaque naissance à la campagne. Sa nana va donc accoucher dans leur maison de campagne. Il n’y a pas de petits profits.
– OB : Qu’est-ce que c’est que cette pseudo émission politique présentée par Cyril Hanouna ? On est dans une dystopie et personne ne m’a prévenue ?
– NP :  —  Bon les gars, il faut qu’on trouve un truc pour donner aux gens l’envie de faire des enfants. Mais sans aider les arabes qui font déjà trop d’enfants.  —  Dur… – Compliqué…  —  J’ai trouvé ! Les arabes ça vit pas à la campagne !  —  Génie !
– DS : Quand le compagnon de Ruth Elkrief lui fait l’amour, est-ce qu’on peut dire de lui qu’il est en Ruth ?
– PE : Est-ce qu’arborer un œil au beurre noir dans une soirée mondaine ça ne fait pas un peu tape-à-l’œil

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RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration ou montage d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

Ma vie Manœuvre comme il dit

Après Rock (voir ici) où Philippe Manœuvre nous raconte, très partiellement, sa vie de dingue et de patachon, voici son dernier opus, Flashback Acide, où il nous narre d’autres épisodes mais en plus « poudrés » car tous axés sur les excès de dope qui ont jalonné son immense parcours de critic rock presse-TV, écrivain et rédac-chef, et il écrit tellement bien, une punchline toutes les lignes, que c’en est un régal. Pour ceux qui ont le rock dans le sang. Même si je suis de la demi-génération du dessus, on a beaucoup en commun à commencer par les pionniers, puis les Stones etc… et même si je n’ai pas fréquenté ouitivement la plupart des artistes cités ici, on s’amuse beaucoup à imaginer ces énormes frasques.
Il avertit au début du livre qu’un fan de son bouquin Rock lui avait dit qu’il avait trouvé ça  bien sage, ajoutant  « mais je comprends, aujourd’hui, on ne peut plus parler de rien ». C’est de là qu’est parti son bouquin. Donc merci le fan !
Le livre n’enfile pas que des épisodes. Chaque chapitre est dédié à un thème ou une personne en particulier, c’est net, c’est carré mais pour autant, pas square du tout. Donc il va être question de champignons, LSD, coke, speed, whisky, bitures, trips, descentes, morts… Philippe tient à nous informer qu’il a cessé alcool et coke depuis plus de vingt ans. (Mais pas la fumette occasionnelle et certaines occasions de champignons).
Le premier chapitre s’intéresse aux Scorpions qui vont entraîner notre journaliste à un trip extraordinaire en Russie, pour commencer leur amitié, car bien plus loin ensuite. Puis avec Virginie Despentes, ils vivent ensemble à ce moment-là, ils vont aller goûter de terribles champi à Amsterdam. Un chapitre sur joies et misères de la cocaïne (NB : PM met les vrais noms des protagonistes avec leur accord, on sait à qui on a affaire, c’est plus facile de les imaginer).
Puis vie et mort d’un certain Lemmy, personnage extraordinaire qui fut, principalement, bassiste insensé de Motörhead. Trois chapitres différents sur la dope, l’un est un musée suisse de ouf, l’autre une convention hors normes du LSD et le dernier, mais pas le moindre, la cannabis cup. Là, on plane dru du matin au matin suivant. Hallucinant, si j’ose ce mauvais jeu de mot.
Un beau, oui, chapitre sur Bowie qui ne fut pas le dernier à en user grave de chez grave. Et quelques autres plongeons dans sa mémoire riche de quarante années d’assiduités nocturnes dans le bain bouillonnant du rock et du punk. Edifiant !
Tout ça tissé d’humour overdosé, de name dropping à l’excès, de révélations ébouriffantes (ou pas pour les connaisseurs fidèles), de réminiscences farfelues, d’indiscrétions posthumes, dans un style explosif, volcanique et jamais poncé à l’émeri. Du glitter, de la fulgurance, bref le rock’n drôle de Philman !

Flashback Acide de Philippe Manœuvre, 2021 aux éditions Robert Laffont. 270 pages, 19,90 €.

Les Fessebouqueries #571

Oh la la la ! Quelle folle semaine ! Pensez-donc, un ministre qui part en voyage de noces avec une journaliste, la même qui va commenter tout ça sans dire qu’elle y était aussi, la coquine ! Heureusement, là-bas, il a fait beau, les métisses d’Ibiza sont cool et puis pendant ce temps-là, on n’entendait plus parler du nouveau groupe popu-popo, Gigi Connard et ses Zemmouroïdes, ni du virus Omacron qui nous prépare à la privatisation des études sup, ni du passe vacciquoi ? Excusez-moi j’étais sous l’eau, j’ai rien entendu… Djoko est reparti la queue basse avec sa raquette pleine de troutrous, Montebourg est retourné faire son miel de la future défaite de la gauche qui croit qu’elle peut gagner. Mais si, c’est mathématique, c’est elle qui propose le plus de candidats, un vrai Club Merd ! Sinon, debout, tout l’monde ! on a le droit de se relever, ouf… on fatiguait de s’assoir pour boire, et on a même le privilège royal d’emmerder les boomers cinéphiles avec le retour du popcorn en salle (le bruit et l’odeur). Donc tout va bien, même Guéant qui soigne sa Santé et se chauffe gratuitement à nos frais ,donc de quoi se plaint-on ? De rien, c’est le week-end pour tout le monde, alors joyeux tchin-tchin !

– CF : « Vous savez, moi j’étais parti à Ibiza en mission dans l’unique but de savoir si Mélissa, métisse d’Ibiza, vit toujours dévêtue. Les Français doivent savoir. »
– AÏ : Quel niveau de démence avons-nous donc atteint pour que le fait de pouvoir boire son café debout soit considéré comme une « levée de restrictions » ?
– JB : Est-ce qu’il existe un mot suédois pour dire « Allons bon, une nouvelle candidature à gauche pour les Présidentielles, nous v’la bien » ? ONÅPALKUSSORTIDËRONS peut-être ?
– DS : Mélenchon est le jambon du sandwich Taubira-Hidalgo. Mais qui est le cornichon ?
– NA : Djokovic vient de déposer un recours contre le repas servi dans son avion de retour. La découverte de traces de gluten constituerait une atteinte grave à son intégrité physique justifiant l’annulation de son expulsion. Affaire à suivre donc.
– OM : Le pays qui a eu peur d’un sportif qui ne mange pas de gluten, c’est le même que celui où il y a des sauterelles de la taille d’un pied et des araignées capables de t’arracher la tête avec les dents ?
– ED : Au train où vont les choses, l’optimisme va devenir une discipline olympique.
– NA : « Nous partîmes cinq cents, mais par un prompt renfort, nous nous vîmes trois mille en arrivant à l’élection. » La Gauche.
– JPT : Djokovic n’a pas tout perdu : par son obstination à ne pas se faire vacciner, il a gagné l’admiration sans réserve de Florian Philippot.
– PI : Est-ce qu’il ne serait pas temps de menacer, de faire exploser je sais pas, un chaton ou une planète toute entière à chaque fois qu’un créateur de contenu dit « viendez » pour se promouvoir ?
– NN : —  Pourquoi l’union de la gauche semble impossible ?  — Parce que certains sont de droite.
– DS : A droite toute, que du beau monde : Gigi Connard rejoint les Zemmouroïdes ! Bonne bourre les mecs !
– DS : François Lenglet affirme qu’un jeune gagne 5000 € net par mois après un bac +5. J’aimerais bien savoir de qui il s’agit.
– PI : Macron il s’est dit : bon, ils font grève, faut que je dise un truc rassurant, ah tiens j’ai une idée : parler de privatiser les études supérieures. Mais quel génie je suis !
– ES : Depuis quand on n’a plus le droit de partir en vacances ? Vous êtes Ibizarres quand même…
– CG : L’histoire se souviendra que le 2 janvier 2022, en direct d’Ibiza, un ministre a interdit aux enseignants de boire leur café debout en salle des profs.
– LDC : Bonjour Le Parisien, comment ça se passe concrètement dans une rédaction quand vous décidez de ne pas dire que le ministre est à Ibiza et que vous mettez une photo de lui à son bureau de Grenelle ? C’est pour mon cours d’éducation aux médias. Merci.
– GD : Encore un effort et on va nous expliquer qu’Ibiza, c’est moins tendance que la cafétéria du Super U de Laguenne-sur-Avalouze.
– LC : L’Élysée souhaite remplacer Blanquer par David Guetta.
– PE : Blanquer, qui a transmis le fameux protocole de rentrée scolaire de janvier depuis Ibiza, dit avoir respecté les règles du télétravail. C’est bien joué, ça lui permet de faire passer son voyage en frais professionnels.
– HB : Noël à Ibiza, Pâques à Pôle emploi.
– PM : Arnaud Montebourg annonce qu’il se retire, manquerait plus que ça, qu’il nous fasse un gosse …
– JB : Choc dans le monde du dancefloor : David Guetta annonce la sortie de son nouvel album depuis le Bureau des personnels enseignants du premier degré de l’Inspection Académique du Mans.
– OR : Un nouveau scandale déstabilise Jean-Michel Blanquer : le mec à l’accueil du Macumba d’Ibiza prétend que le ministre a plagié son protocole d’accueil à l’école sur celui de ce club.
– DC : (From Ibiza)  —  J’ai une idée ! Si on interdisait aux gens de boire leur café debout ? —  T’es con, ça passera jamais ! —  On parie ?
– RR : Bon, calmez-vous un peu avec Blanquer. Je vous rappelle que De Gaulle a aussi annoncé son protocole de résistance sur une île et en distanciel.
– OR : Les gens sont vraiment de mauvaise foi : après avoir reproché à Blanquer de présenter son protocole depuis Ibiza, ils reprochent à son épouse d’animer un débat sur le sujet alors qu’elle était sur le plateau et pas à Ibiza pour le faire !
– BV : Lorsque l’épouse de Jean-Michel Blanquer anime un débat sur « l’affaire Blanquer ».
– DS : Imagine-t-on Yvonne de Gaulle faire une émission sur Charles sans dire que c’est son mari ?
– MK : Crise de l’immobilier : Claude Guéant loue une chambre à l’année à la Santé
– PE : Est-ce que le cercueil peut être considéré comme une caisse de retraite ?
– OM : Si j’ai bien compris, c’est ce soir qu’on sait à quelle date le passe vaccinal, qui vient juste d’être adopté, ne servira plus à rien.
– DS : Les popcorns de retour au cinoche ! Je largue les blockbusters et reviens vers Apichatpong Weerasethakul, Hong Sang-Sue et à l’extrême limite, les frères Dardenne.
– MK : 400 ans après, l’héritage de Molière est immense. Mais toujours rien pour David et Laura.
– GB : « Un Américain sur dix pense que HTML est une maladie sexuellement transmissible ». Arrêtons de nous foutre de la gueule des Américains. Ici certains croient au Grand Remplacement, ou que le chômage rapporte plus que le travail, que l’allocation de rentrée scolaire sert à acheter des écrans plats ou préfèrent attraper le COVID plutôt que subir une injection bénigne.
– JB : Vous aussi vous faites les mêmes fautes de frappes quasi systématiquement ? Moi par exemple j’écris souvent « bine » au lieu de bien, « enfnat » au lieu d’enfant, « jrounée » au lieu de journée et « merci d’arrêter de m’emmerder maintenant » au lieu de « cordialement »…
– MK : Ah, pouvoir à nouveau se goinfrer de pop-corn au cinoche, c’est ça la liberté ! Merci Macron !
– FB : Présidentielles :  Anne Hidalgo accuse Christiane Taubira de vouloir lui voler sa défaite.
– OR : Quand tu penses que Guéant est en prison parce qu’il n’avait pas les moyens de payer sa caution et qu’il vient de se faire condamner juste parce qu’il a contribué à enrichir ses amis sondeurs… Voilà comment on récompense le désintéressement!
– PA : Je ne voudrais pas paraître paranoïaque ou possessif, mais j’ai parfois l’impression que vous likez d’autres personnes que moi…

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RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration ou montage d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

Journal d'un intellectuel en chômage.

Ce Journal d’un intellectuel en chômage est le titre de ce petit livre formidable de Denis de Rougemont (1906-1985), un écrivain, philosophe et universitaire suisse qui a produit une liste ahurissante d’écrits et participé à des centaines de rencontres, conférences et autres discussions publiques. Le titre et la couverture du livre m’ont attirée je ne sais pourquoi, cependant la photo de l’auteur, par ailleurs bel homme, m’a induite en erreur puisqu’il a écrit ce journal avant d’avoir trente ans. Pourquoi « en » chômage, précise-t-il en exergue ? Parce qu’un intellectuel n’est jamais « au » chômage puisqu’il réfléchit tout le temps. Mais il s’y retrouve malgré tout après la faillite d’une maison d’édition où il travaillait. Il décide alors de prendre une retraite de deux ans, au loin (de Paris), dans un trou perdu, avec sa femme, et il pointe sur … l’île de Ré. Avec juste de quoi tenir quelques semaines.
Et c’est ça qui est drôle déjà. L’île de Ré dans la fin des années 30, vu par un homme issu de la société bourgeoise. Déjà un voyage très long et éprouvant, puis la pluie pour prendre le bac et le gramophone à protéger car on le lui a prêté. Puis un car pour aller du port à l’autre bout de l’île, soit deux heures de route mal tenue pour faire trente bornes. Une maison basse sans chauffage ni eau courante. Il adore. Une vieille poule vit dans un coin, il vont la nourrir bien qu’eux-mêmes sans trop de ressources, elle va revivre et faire des petits. Sur l’île, les gens sont moches, pauvres et simples. Ce sont des pêcheurs, des cultivateurs et des sauniers (sel), mais en hiver, ils vivent de très peu. Lui aussi. Il n’a que 900 francs et l’argent fond trop vite, surtout que les manuscrits qu’il pond sur sa vieille machine sont très chers à envoyer. Son métier d’écrivain ne trouve aucun crédit auprès des gens du cru pour lesquels seul les travailleurs manuels exercent un métier. Celui d’écrivain n’existe pas car pas socialement classé, privé de  la protection des conventions. « Non seulement je ne sens pas qu’ils se méfient de moi en tant qu’intellectuel ou « spécialiste », mais encore je devine qu’ils n’estiment pas que je puisse avoir une opinion plus avertie que la leur sur les sujets que je viens de nommer. Ils ne se doutent pas que c’est de cela précisément qu’un écrivain peut faire sa « spécialité ». Et rien ne les étonnerait davantage que d’apprendre un beau jour que je m’intéresse à leurs « idées », à leur situation, à leurs problèmes, et que j’en fais parfois la matière même de mon travail … »
Denis de Rougemont étudie les mœurs des gens, leur vie minuscule, leurs croyances, leur soumission inconsciente à la pensée d’en haut (celle qui leur vient par quelques  journaux, sans esprit critique, ou celle de quelques orateurs dont la pensée ne pèse en rien par rapport à leur talent d’orateur), leur manque de désir d’une autre existence plus riche, par exemple. « Je note, à l’usage d’un futur historien des mœurs, que la presse « de droite » reflète assez exactement la mentalité et les conversations de la bourgeoisie conservatrice, alors que la presse de gauche ne reflète nullement la mentalité ni les conversations populaires. C’est que les journaux socialistes et communistes sont dirigés par des bourgeois, ou par des candidats à la bourgeoisie, en tous cas par des gens qui recherchent la « considération » du peuple. D’où le ton haineux, typiquement petit-bourgeois, de certaines de ces feuilles. Je n’ai jamais retrouvé ce ton dans le peuple. S’il en paraît parfois, par accident, quelques traces ici ou là, c’est que le peuple de France lit trop de journaux, ne lit que cela, et finit par se croire « le peuple » tel que l’imaginent les bourgeois et leurs journalistes. » Il fait intervenir ses philosophes de prédilection, Nietzsche, Kierkeegard… et commente les courants politiques du moment, marxisme, totalitarisme, capitalisme. Et puis ce qui est incongru : ses réflexions sur la condition animale, la prédation humaine, lorsqu’il s’agit de jeter les crevettes vivantes dans l’eau bouillante : « Je regrette vraiment beaucoup mais il faut que je vous mange ! Dure nécessité, et croyez que cela me fend le cœur ! »
Après l’île de Ré, un village du Gard où il va rencontrer d’autres personnes, des « gens » toujours, qui parlent drôlement (accent plus expressions locales), son rapport avec eux, le peuple (dont il parle sans mépris, d’ailleurs il ne se sent pas appartenir à une élite, loin de là), les beaux paysages qu’il décrit avec un superbe talent poétique.
Il se complaît à décrire le « grain rugueux de cette vie sans horizon, sans dimensions, qui est la vie du très grand nombre », une vie dépouillé d’art et de lien spirituel.
Puis le retour à Paris, porte de Choisy, en été. Périple assez long encore qui lui permet de comprendre les différences de mentalité entre les régions (qu’il voit comme crasseuses) et la banlieue : « les provinciaux ignorent obstinément, peut-être même haïssent la couleur verte, le soleil, la nature, la propreté. Ils aiment le noir avec fanatisme. J’observe aussi qu’ils s’arrangent pour vivre plus mal que la population des faubourgs des grandes ville. Le goût de « la vie saine » et du grand air, vous ne le trouverez que dans « la banlieue rouge » de Paris, d’ailleurs importée d’U.R.S.S., et récemment ».
Il faut lire ses notes à propos du métro, de l’ennui qui nous guette, des urbains. A la fin du livre, on devine la possibilité d’une fuite ailleurs…
Il y a beaucoup à citer dans cet ouvrage très intéressant sur le plan de l’évolution des mœurs, des idées, des styles de vie. Près d’un siècle s’est écoulé, néanmoins son récit n’est en rien démodé, son écriture est très actuelle. Et son sens de la poésie, très profond, saupoudre ce texte d’un authentique plaisir de lire.

Journal d’un intellectuel en chômage de Denis de Rougemont, écrit en 1933-1935. 1945 et 2012 aux Editions de la Baconnière (Suisse). 270 pages, 15 €.

Texte © dominique cozette

Monument National

J’avais aimé  le premier livre de Julia Deck, Viviane Elisabeth Fauville, pas trop les deux suivants et me suis régalée avec ce dernier, Monument National, qui fait référence à deux possibles gloires nationales adorées du public, Bebel ou Johnny. Pas ressemblants. Mais dont la jeune femme est un calque de Laetitia, ici prénommée Ambre, asperge blonde, mère adoptive d’une petite Asiate, la narratrice. Ambre gère tout de sa star en mauvaise santé et en fin de carrière, elle souhaite que le couple Macron les invite à l’Elysée pour un soufflage national de 70 bougies car, oui,  toutes les médailles et décorations possibles lui ont déjà été offertes. Y arrivera t-elle ?
Ce n’est pas le moindre suspense de l’ouvrage où l’on croise aussi des 9-3, une caissière de Super-U, mère célibataire d’un même insupportable, et personnage très louche, un type clinquant qui deviendra coach de l’acteur, un patron ordinaire de super marché, une dame Gilet Jaune …
Ce petit monde va se retrouver au Château, où vit la famille people, avec des histoires de jalousie, celle de l’épouse par rapport à la fille de l’idole qui se ramène tambour battant juste avant le confinement. Où se côtoie aussi l’intendance, chauffeur et gardien des somptueuses voitures de collection, cuisinière, jardinier, nurse etc.
C’est un texte effréné, une pochade avec des complots, des surveillances, des unions, car à la clé il y a beaucoup à gagner ou à perdre à la prochaine mort du Monument, cela dépend où l’on se place. C’est bien sûr une satire de notre microcosme, les personnalités n’existant que par le prisme des réseaux sociaux, principalement Instagram, et d’abord le pognon de dingue qu’on peut ensevelir sous le sable brûlant des paradis fiscaux où la vieille star possède une somptueuse villa.
Cocasse et rigolo, un peu foutraque parfois comme aime l’autrice, c’est un prétexte idéal pour prendre du bon temps.

Monument National de Julia Deck, 2022 aux Editions de Minuit. 206 pages, 17 €.

Texte © dominique cozette

Se sacrifier pour ses enfants ou pas

Joyce Maynard, vous savez, cette écrivaine qui toute jeune fille fut pratiquement enlevée et mal traitée (oui, en deux mots) par J. D. Salinger (voir article ici), de 38 ans son aîné, en est à son dixième roman avec Où vivaient les gens heureux, mais comme les gens heureux n’ont pas d’histoire, ils ne le furent pas très longtemps. Le thème de la famille, exploité ici, est affiné par celui du devoir sacrificiel, à savoir : doit-on tout dire à ses enfants pour qu’ils comprennent ce qu’il s’est passé dans le couple des parents et pourquoi ils en sont arrivés là. Eleonor décide de la fermer et la cruauté de la vie fera qu’elle y perdra énormément, jusqu’à l’amour de ses enfants. Partiellement.
Le début est un peu compliqué car il grouille de personnages, tous ceux que l’on retrouvera dans les chapitres suivants qui content la genèse des relations entre eux. Il s’agit du mariage de la fille aînée du couple, devenu garçon, d’une partie de la famille recomposée et du voisinage. Outre Eleonor, l’autre personnage principal est la grande vieille ferme en pleine campagne où se passe la fête, où s’est passée la vie heureuse puis tragique des personnages.
Cette ferme, Eleanor l’achète lorsqu’elle a dix-huit ans, avec l’argent des livres pour enfants qu’elle vient de publier. Ce n’est pas un château, tout est à faire, le lieu est isolée, les vieilles pierres, l’immense hêtre et le cours d’eau en-bas : un coup de foudre. Ses parents, alcooliques, mondains, égocentrés, qui ne vivaient que pour eux sans jamais lui montrer de preuves d’amour, sont morts deux ans avant dans un accident. Elle continue sa série de petits livres qui se vendent très bien et, un jour de foire, elle rencontre l’homme de sa vie, Mac, un très grand mec plein de cheveux roux, coolissime, chaleureux, gentil.
Tout de suite, il lui annonce qu’il veut plein de bébés avec elle, ce dont elle rêve aussi. Deux fillettes naissent puis un petit gars, terriblement suractif, intelligent, avec un plumeau roux sur la tête, comme son père. Le père qui gagne très mollement sa vie en sculptant des bols en bois qu’il vend par-ci, par-là. Sans jamais se biler. Ni stresser. Il sait faire tellement de choses, il est tellement fait pour vivre en pleine nature avec ses petits, il aime tellement l’amour avec sa femme. Tout est beau.
Sauf que l’argent ne rentre pas toujours. Et qu’il s’impatiente de ce qu’elle le lui demande pour qu’il contribue aux charges. Il trouve qu’elle ne pense qu’à l’argent, que c’est négatif.
Un jour, un premier drame frappe la famille, un terrible accident sur un des enfants. Par une faute d’inattention de Cam qu’elle ne peut pardonner. Mais l’amour est là qui va remédier au handicap. Puis un autre drame qui va scinder la famille. Pour ne pas détruire l’image de leur père, et tenir la promesse de ne jamais dire du mal de l’autre, Eleonor va devenir peu à peu la méchante, amère, pleine de ressentiment, celle par qui tout le malheur arrive, celle qui est partie, celle qui a fait tellement souffrir son mari. Et pourtant, c’est à cause de lui que tout est arrivé. Lui qui, en plus, n’a jamais subvenu aux besoins de tous, lui qui, plus tard, ne lui sera même pas reconnaissant pour son abnégation qui la grille auprès de ceux qu’elle aime le plus. Et dont profite tellement.
Cette très longue partie du livre est très agaçante pour la lectrice que je suis. Cette injustice me fait mal, l’attitude des enfants est tellement blessante, l’image du père est tellement indûment valorisée…
C’est un gros livre sentimental qui, comme beaucoup de romans américains, décortique à l’envi les sentiments de tous, va chercher dans leur entourage d’autres caractères qui vivent aussi leurs bonheurs et leurs drames tout en étayant l’épaisseur des protagonistes. Une saga bouleversante qui court sur des décennies en accompagnant subtilement l’évolution de la société américaine.

Où vivaient les gens heureux de Joyce Maynard, 2021 aux Editions Philippe Rey (titre original : Count the Ways.) Traduit par Florence Lévy Paolini. 550 pages, 24 €.

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #570

Alors, l’actu de cette semaine, qu’en penser ? Que dalle, vous allez me dire, et c’est pas faux. A part la greffe d’un cœur de porc qui représente une sacrée bonne nouvelle pour les cochons qu’on va considérer d’un autre œil, que valent les saillies d’un Castex, d’un Blanquer, d’un Zemmour ? Que dalle absolu, non ? Et la gauche explosée en miettes, et les élèves et les profs abasourdis par les directives sans sens ? Ben, maousse que dalle ! Et la galette combinée au dry January, tu sais, ce mois maudit des cavistes et autres sommeliers où il est recommandé ne pas boire ? Ah bah que dalle de chez que dalle ! Moi, je soutiens les cavistes et je bois, pardi ! Et Stromae qui chante au JT ? Bah que dalle, c’est son job de chanter, non ? Et la mort de Jean-Jacques Beinex, ça t’inspire quoi ? Que Dalle, forcément ! Un que Dalle majuscule ! Ah la Béatrice ! La bouche de Béatrice, le cul de Béatrice, les seins de Béatrice, la gouaille de Béatrice ! Et tous les autres aussi, y a pas que Dalle dans Beineix, non plus… Bon alors, contre la tristesse, un bon petit tchin-tchin entre potes, merde au dry J. et bon week-end !

– DC : — Et toi, tu retiens quoi de Jean-Jacques Beineix ? — Que Dalle, mec, que Dalle !
– OR : Ce matin je suis allé chez Castorama et au retour j’ai changé deux ampoules et le siphon de l’évier. Les idées de Zemmour sur la vraie place des hommes, c’est pas du tout mon truc finalement.
– RP : Janvier est le mois sans alcool. Tout à l’heure je me suis coupé et j’ai mis du Schweppes, on verra bien…
– PA : La SNCF se met en grève à cause de l’épidémie. Alors pourquoi pas ma concierge, mon facteur, mon boulanger, mon dermatologue ?
– SJR : J’ai fait mon choix pour la présidentielle. Je voterai pour le candida albicans.
– RR : On vit quand même dans un monde où une partie de la gauche fait la grève de la faim et l’autre l’éloge de la gastronomie française. Fabuleux.
– DC : J’ai deux amies qui ont sucé Johnny, les veinardes ! Enfin, c’était seulement une fève. Moi j’ai eu Brassens : un peu de respect !
– ES : Désormais à l’école on apprend à lire, à écrire et à contaminer.
– PA : Le mouton a craint le loup toute sa vie. Mais c’est le berger qui l’a mangé. Dicton géorgien.
– DrP : En téléconsultation, un patient m’a dit penser avoir le covid. Quand je lui ai demandé ce qui lui faisait penser cela, il m’a tranquillement dit qu’il ne sentait plus ses pets au lit. Voilà.
– DC : Le greffé d’un cœur de cochon s’est réveillé en pleine forme et a réclamé une assiettée de glands.
– SJR : Aujourd’hui, le protocole sanitaire a changé. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J’ai reçu un télégramme de Castex : Objectif : laisser au maximum les écoles ouvertes. Cela ne veut rien dire. C’était peut-être hier.
– FC : J’apprends que Marlène Schiappa a peur du vide. Sa vie doit être un enfer…
– OV : Christiane Taubira : « Si je suis élue présidente de la République le 24 avril 2022, alors j’annoncerai ma candidature ».
– GD : La phrase « Mais c’est con comme du Blanquer, ça ! » est en train de devenir un réflexe pavlovien chez moi.
– NP : Chaque fois que tu crois que Blanquer a touché le fond, il sort la pelle et il creuse… Il ne devrait pas tarder à arriver au centre de la Terre.
– HM : Je ne dis pas que j’ai une sale peau en ce moment, mais je me prépare à tout instant à recevoir une visite de la police pour la réouverture du dossier du « Grêlé ».
– OR : Si tu fermes les écoles à cause de la pandémie, l’instruction en pâtit, si l’instruction baisse, les gens se méfient de la science, s’ils se méfient de la science, ils refusent de se faire vacciner. S’ils sont moins vaccinés, la pandémie progresse. Si la pandémie progresse, on fermera les écoles.
– OM : Si ça se trouve le mec qui s’est fait greffer un cœur de cochon, c’est juste le début du prochain happening de Stromae.
– NMB : Stromae qui chante sa dépression dimanche sur TF1, Jean Castex qui récite son protocole sanitaire hier sur France 2, je peux me tromper, mais d’après mes calculs, on devrait avoir Jean Lassalle, ce soir, sur France 3 pour parler tuning et produits du terroir.
– FR : Quand on pense qu’au moment de son élection, certains se sont réjouis que Macron soit l’époux d’une enseignante…
– HS : On ne sait plus comment être de gauche. De droite, on voit à peu près, mais de gauche, maintenant que le PC et les entrecôtes en sont sortis, c’est trop compliqué et ça change tout le temps. Il faudrait une définition en iridium qu’on mettrait à Sèvres avec le mètre et le kilo.
– PA : Madame de Maintenon s’est tapée un des plus grands artistes de son temps avant d’épouser le roi. C’est la Carla Bruni du XVIIe siècle.
– GO : —  Je viens pour le poste de Trésorier chez les LR —  Casier judiciaire ? —  Vierge ! —  Revenez quand vous aurez plus d’expérience.
– PA : Je refuse 2022 tant qu’on ne me dit pas ce qu’il contient. On manque de recul !
– OM : Présent à la manif des enseignants, Mélenchon qualifie Blanquer de crétin.  C’est bien la première fois que j’entends dire que Blanquer est qualifié…
– PA : Hier soir, j’ai vu une étoile filante et j’ai fait le vœu que tous les antivax soient moins égoïstes et qu’ils pensent aux autres (personnels soignants, malades à qui on doit reporter une opération…). L’étoile filante a fait demi tour.
– OB : Quand je pense au cinéma qu’a fait Proust pour une madeleine, j’ose pas imaginer ce qu’il aurait écrit pour un Kinder Bueno.

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RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration ou montage d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

La décision, le dernier Tuil

Le roman tout juste sorti de Karine Tuil, la Décision, nous fait entrer dans un univers pas si lointain de celui de Les Choses Humaines, son précédent qui traitait du consentement lors d’un prétendu viol disséqué dans un tribunal, et mis en scène par Yvan Attal. Ici, nous somme encore dans le judiciaire, mais dans l’aile ultra-sécurisée du Palais de Justice qui abrite les procès des terroristes. L’héroïne du livre, Alma, est juge d’instruction antiterroriste, un métier extrêmement dangereux, stressant, passionnant. Elle doit juger du sort d’Abdeldjalil Kacem, un très jeune homme qui a épousé une très jeune musulmane, maintenant enceinte de son bébé, qui affirme qu’ils sont partis en Syrie pour lutter contre la guerre, en toute naïveté, sans rien connaître des exactions commises par Etat Islamique. Des extraits de ses interrogatoires émaillent le récit, car il est incarcéré, et il ne demande qu’à ce qu’on croie en sa sincérité quand il repousse toute assimilation à un quelconque terrorisme.
Alma est troublée par l’opinion de l’homme dont elle est tombée follement amoureuse, l’avocat du jeune homme, ce qui créé un conflit d’intérêt interdit par l’éthique et la profession. Elle est en instance de divorce d’avec un écrivain à la ramasse, aigri, qui a connu trop tôt un succès fulgurant et se  raccroche à sa judéité comme à une bouée. Même si elle manque de temps vu la charge de sa profession, elle s’efforce de ménager leurs trois enfants, deux jumeaux ados et une aînée qui vit avec un Arabe, ce qui n’arrange évidemment pas l’ambiance générale.
La décision, titre du livre, est celle qu’elle devra prendre, dont elle se sait seule responsable au finish, concernant la remise en liberté du jeune homme dont certains pensent qu’il est sincère et réinsérable, et d’autres qu’il joue un rôle pour mieux concocter un attentat une fois libre. Enorme enjeu.
Pendant ce procès, elle se fait agresser sauvagement, ça la choque bien qu’elle soit habituée aux menaces de mort et autres violences verbales qui justifient une protection policière non-stop.
A cette décision essentielle se greffe la décision personnelle de vivre son amour, de se battre pour lui, même si cet homme est épris de liberté, pas toujours fiable ou fidèle et qu’il fait équipe avec son ex-femme professionnellement collée à lui, intransigeante, et d’un autre bord qu’Alma.
Ce que j’aime avec les livres de Karine Tuil, c’est qu’elle nous introduit avec précision dans des mondes très fermés, impénétrables. Ici, elle décrit la dureté de  cette profession qui rend presque impossible une vie normale, saine, confiante… elle montre l’implication totale de personnes en charge de défis très lourds, elle  tente de comprendre et de nous faire comprendre l’inhumanité de certains êtres, analyse la difficulté des juges et avocats à devoir trancher en leur âme et conscience, sans plus de preuve ou de convictions : vaut-il mieux libérer un possible coupable extrêmement dangereux pour la société, le considérer comme un innocent à qui donner une seconde chance, ou encore continuer à contraindre un jeune homme victime de sa naïveté en le maintenant en prison où il sera alors radicalisée et encore plus dangereux pour la société.
Ceci n’est que le début d’une histoire qui va se poursuivre avec des rebondissements tragiques, ou pas, des embrasements, un suspense éprouvant… Puissant !

La Décision par Karine Tuil, 2022 aux éditions Gallimard. 300 pages, 20 €

Texte © dominique cozette

 

 

Les Fessebouqueries #569

Mais mais mais qu’est-ce que c’est que ce galimatias ? Moi, les chiffres, les calculs de prob, je les emmerde, les stats, les variants covidesques, je les emmerde aussi, et les busynades légiondhonnorisées, je les emmerde bien profond, les Bogdanoff, je les emme… ah non, c’est eux les plus emmerdés, pardon, c’est comme Sidney Poitier, il est Noir aux USA, alors forcément, il a dû être très emmerdé, mais Blanquer et ses stratégies alambiquées-foireuses, je l’emmerde à un point, le tennisman Djo Covidz, toute cette histoire australienne, heu, ça, c’est elle qui m’emmerde parce j’y comprends rien… Et puis quoi encore ? Ah oui, les galettes et les fèves, je les emmerde comme pas possible, les Balbany  dé-braceletisés, les Bernararnault siglés, c’est dingue comme je les emmerde mais celui que j’emmerde le plus et de façon excessivement républicaine, dans le bleu européen, le blanc des yeux et le rouge de colère, c’est bien celui qui emmerde tout le monde. Alors, un gros merde supplémentaire à tous ceux qui veulent nous pourrir le week-end. Non mais des fois ! On va tout de même pas se laisser emmerder ! Vous êtes prévenus ! Quant à vous, friends de tous bords, plein de tchin-tchin !

– NP : C’est quand tu vois que les gens ne comprennent pas qu’un variant qui entraînerait 4 fois moins de formes graves mais qui contaminerait 10 fois plus de monde enverrait 2,5 fois plus de monde à l’hôpital que tu te dis qu’il faut complètement revoir l’enseignement des maths dans ce pays.
– OM : BREAKING : le département Recherche et Statistique du MIT de Cambridge (Massachusetts) vient de créer une chaire « Analyse et compréhension mathématique des protocoles sanitaires de Jean-Michel Blanquer ».
– CEMT : Scandaleux ces gens qui s’indignent de la Légion d’Honneur d’Agnès Buzyn, c’est pas eux qui, pour lutter contre le COVID, auraient eu l’idée géniale de coller des affichettes dans les aéroports.
– GB : « Les devoirs valent avant les droits » et dès le lendemain, Agnès Buzyn, récipiendaire de la Légion d’Honneur. Je crois qu’on ne pourra plus faire mieux comme résumé de ce quinquennat.
– RV : Agnès Buzyn décorée de la Légion d’honneur ! Avec les durs combats qu’elle a menés dans le monde entier pour venir à bout de la pandémie, moi je l’aurais décorée de la Légion Étrangère.
– EB : COVID-19 : 92% des personnes vaccinées dans le Bas-Rhin ont tout de même ressenti des douleurs dans l’épaule
– EB : la maire de Besançon demande aux boulangers de sa ville d’utiliser l’appellation « Fantastique galette » à la place de « Galette des Rois », qu’elle juge à la fois sexiste et anti-républicaine.
– PR : Donc les mecs ont fait toute une histoire à cause de la couleur du linge qui séchait sous l’Arc de Triomphe. Tu vois le niveau.
– NP : On dit que la France n’a plus aucune influence au plan mondial mais c’est faux ! La preuve : Macron a à peine dit qu’il veut emmerder les non vaccinés que PAF ! l’Australie emmerde un non vacciné.
– FA : « La priorité est mise sur le face à face avec les élèves » is the new « on n’a pas recruté assez de personnel et ça commence à se voir que les écoles sont des clusters parce que les profs tombent comme des mouches ».
– PDJ : Effet secondaire un peu passé sous silence des dernières mesures appliquées dans les bars : les brèves de comptoir seront temporairement remplacées par des courtes d’assise.
– AC : Nouvelles règles: « La SNCF prévient qu’il ne sera « pas permis d’enlever le masque pour consommer de la nourriture ou des boissons » quel que soit le train, à l’exception des Thalys et Eurostar ». Les Thalys et Eurostar sont donc officiellement des trains sans virus.
– ES : Quelle tristesse, Caddie ! C’est pourtant une entreprise qui a toujours supermarché…
– DC : 100% des Bogdanoff non vaccinés sont tous deux morts du Covid. Les antivax vont encore nous dire que ça n’a rien à voir…
– HDN : Le type insignifiant sur le plateau de Punchline qui dit qu’il ne comprend pas pourquoi les Bogdanoff qui ont fait de grandes études ne soient pas vaccinés me fait vomir. Mon père non vacciné, bac +6. n’est pas un abruti, alors arrêtez d’inviter n’importe qui.
– DS : Ma femme m’a demandé une galette des reines pour ce soir. J’y ai dit OK mais tu fais des bouchées au roi. Merde, quoi !
– FA : Aujourd’hui, ma coiffeuse m’a dit que prof et coiffeur c’était un peu la même chose : tout le monde pense savoir faire notre métier mieux que nous, mais on s’est rendu compte pendant le confinement que c’était pas le cas.
– VV : les Balkany expliquent que leur propriété est trop grande et que leurs bracelets sonnent quand ils vont chercher leur courrier au portail ou quand ils sortent les chiens le soir dans leur jardin.
– BR : Macron de la Tourette vous souhaite une année de merde.
– DC : Hey, m’sieur Macron, il semblerait que c’est plus facile d’emmerder les non-vaccinés que les évadés fiscaux, non ?
– PC : La République En Merde.
– DC : Macron : « Allez vous faire vacciner bien profond, bande de nazes ».
– DT : Une déclaration choc qui a quand même réveillé une campagne électorale dans laquelle on commençait vraiment à s’emmerder : Zemmour veut emmerder les Arabes, Marine le Pen veut emmerder les juges, Mélenchon veut emmerder l’Europe, Hidalgo veut emmerder les automobilistes, Jadot veut emmerder les agriculteurs, Pécresse veut emmerder les LGBT…
– CV : — Mamaaan ? Ça veut dire quoi, Garou ? —  Ça veut dire chanter très très fort avec une grande bouche.
– DC : Non, je trouve qu’il a été plus que correk, le prèz. Il aurait pu dire des non-vaccinés qu’il allait les enc… à sec avec une poignée de graviers. Ou bien d’autres choses bien plus vulgaires. Mais il paraît que ces éléments de langage sont prévus pour plus tard !
– CEMT : Bizarrement, quand t’es pas vacciné mais que tu es une célébrité sportive, Macron n’a plus du tout envie de t’emmerder.
– MK : Ce sera ou l’emmerdant ou Pécresse ou LePen ou Zemmour. Puisque la gôche tient absolument à perdre…
– DSF : C’est quand il a ajouté «  je leur pisse dessus à ces fils de pute » qu’on a compris qu’il avait pris trop de poudre de perlimpinpin.
– CEMT : Jean Castex : « Grande nouvelle, Emmanuel Macron s’est dit prêt à faire soigner sa maladie de Gilles de la Tourette au moins jusqu’à la présidentielle. »
– GD : Agnèsbuzyner (v. intr.) : être récompensé après avoir fui une situation problématique à laquelle on avait apporté une solution inadéquate, voire grotesque. Par ex. : Durand jouissait d’une retraite paisiblement imméritée, après une carrière entière passée à agnèsbuzyner ».
– OM : Astuce : pour faire apprendre les tables de multiplication à votre enfant, faites lui calculer le nombre de tests nasopharyngés qu´il lui reste à faire d’ici les vacances de février.
– MM : J’ai un élève qui a trouvé que le Covid c’était beaucoup trop mainstream, du coup il a la coqueluche.
– FC : Bernard Arnault : « Les emplois publics, ce ne sont pas de vrais emplois ». Professeure, j’ai pourtant l’impression d’être plus utile à la société qu’un sac à main monogrammé.
– JCD : On a eu Mitterand et sa rose, maintenant nous avons mi-tyran et sa dose.
– PD : Avoir des relations sexuelles après 55 ans est très excitant. Vous ne savez jamais si voua allez avoir un orgasme, une crampe ou une crise cardiaque.
– VM : Mon mec : « Je suis pas en haut de la chaîne alimentaire pour bouffer de la salade »
– OR : Sidney Poitier a fait toute sa carrière avec des rôles de Noirs, c’est dommage qu’on n’ait pas vu toute la variété et la richesse de son répertoire.
– ET : J’étais assise, tranquille entrain de jouer du ukulele, mon chien est arrivé en courant, s’est assis en face de moi et a commencé à hurler à la mort… Je ne sais pas comment je dois le prendre…
– EB : Doubs : un chasseur dyslexique abat un cendrier.
– OR : Charlie… Sept ans…C’est presque l’âge d’Aïcha quand elle a épousé le Prophète.

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Changer, sacré livre !

Je ne suis pas une fan inconditionnelle d’Edouard Louis mais son dernier livre Change : méthode m’a bluffée. Enfin pas bluffée car je sais ce dont il parlait, mais disons emballée.  Son gros problème tient à son origine, la sous-classe dont il est issu, qui a imprégné son enfance et son adolescence et qu’il lui a fallu fuir à tout prix pour se hisser à un niveau enviable. Il le raconte très bien. Et explicite surtout les niveaux qu’il faut franchir pour sortir de cette caste minable, mais en sort-on réellement ? C’est aussi toute la question.
Pour ne pas être condamné à cette non-vie que partagent tous les habitants du village paumé du nord où il pousse, il lui en a fallu des efforts, et un énorme travail. On ne peut imaginer la petite baraque où ils sont vécus, avec ses frères, sans chambre pour eux, lui travaillant sur la table commune et rendant ses cahiers maculés de gras, le père au chômage qui boit et braille, la mère épuisée par une vie rude de mère de famille nombreuse et son boulot de soins aux fins de vie, les mômes qui réclament aux voisins un peu de pain car ils n’ont rien à manger, l’hygiène, n’y pensons pas et les soixante clopes que les parents fument dans la pièce unique, plus les aînés qui s’y mettent aussi. Sans parler de l’immense télé qui hurle du matin au soir.
Pour s’en sortir, Eddy Bellegueule, raillé pour ses manières effeminées, se réfugie dans la bibliothèque du collège mais ne lit pas encore. Il bosse, il se donne du mal, ce qui lui ouvre la route pour Amiens, le lycée. Ouf. C’est début de l’ascension. Rien n’est encore gagné sauf que par chance, il devient ami avec une fille de bourges qui l’invite régulièrement chez eux (il ne détaille pas comment ses parents se prennent d’affection pour le péquenot qu’il est vraiment). A son contact, il découvre la culture livresque — Elena, c’est une dévoreuse de bouquins intellos —, la musique classique qu’on sélectionne pour le dîner. Il s’inscrit à tout ce qu’il peut pour qu’on le considère, il va voir les films qu’il faut connaître, et Elena lui apprend à tenir ses couverts, à manger convenablement et toutes sortes d’autres choses dont il n’a jamais eu conscience. Geste, voix, posture, fringues etc. (Je ne comprends pas vraiment comment il reste dormir chez ces gens très bien, comment il passe les nuits dans le lit de la fille qui ne sait pas qu’il est homo mais il l’est…). Grâce à elle, encore, il trouve un boulot d’étudiant au théâtre, ouvreur, ce qui lui permet de lire encore et encore (il s’y est mis et pas qu’un peu) et de rencontrer des artistes, des personnes sympas et bohèmes.
Puis un jour, il va écouter Didier Eribon, philosophe et homo, qui raconte la même chose que ce qu’il a vécu mais, à cette différence près qu’il s’est installé directement à Paris… Edouard fait sa connaissance et se rend bien compte que rester à Amiens est pire que tout, que ça ne l’emmènera nulle part. Dès lors, il va tout faire pour accéder à cette vie palpitante, foisonnante espérée dans la capitale. Il va apporter des transformation physiques à son personnage, et bosser comme un damné pour réussir à entrer à Normale Sup.
Ce qui est extraordinairement bien raconté, c’est l’effort permanent qu’il doit faire pour être ce que tous les autres sont normalement puisque élevés selon des normes qu’il découvre seulement. Il y commet de grossières erreurs et sait, forcément, que jamais il ne sera à sa place. C’est superbement illustré par les anecdotes qu’il vit douloureusement.
Bien sûr, il connut aussi d’énormes joies et de précieux moments et rencontres dans cette terrible ascension.

Changer : méthode par Edouard Louis. 2021 aux éditions du Seuil. 332 pages, 20 €.

Texte © dominique cozette

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