Les Fessebouqueries #276

Le grain à moudre de cette semaine est, bizarrement, composé de paires. Non pas celles que vous croyez, d’autres, plus proches de la paire de baffes : Delon-le Pen, viande rouge-kébab, tampons-sang contaminé, rafales-air cocaïne, Roucas-Morano. Oui, des bonnes paires de baffes…
– OVH : France Télévisions cherche des poujadas dans la tête de Marine Le Peigne.
– FIA : – Vous avez quelque chose à ajouter Mme Boutin ? – Oui Monsieur le Juge : pourquoi portez-vous une robe ?
– RC : Le programme du FN c’est un peu comme la viande de kebab. On sait pas vraiment ce qu’il y a dedans mais on sait que c’est de la merde.
– DS : Quand la fin de mois est tendue, ça t’arrive de faire un chèque en bois.Thomas Fabius, lui, c’est la forêt amazonienne qu’il signe.
– JPT : Alain Delon : commencer avec Romy Schneider pour finir avec Nadine Morano, tu parles d’une dégringolade !
– DS : Je sais pas qui est le plus con entre celui qui fait un chèque en bois d’1 million de dollars et celui qui l’accepte sans vérifier.
– DP : À Orly quand tu fais pipi dans l’urinoir des mâles, tu peux lire cet avis préventif: eau non potable. Pour le cas ou on aurait traverse le désert et qu’on se serait précipités pour laper nerveusement la porcelaine.
– RR : Je vais être vulgaire, mais c’est tellement la merde dans le monde qu’il faudrait penser à tirer la chasse.
– FIA : C’est des conneries ces histoires de viande cancérigène. C’est ce que m’expliquait mon buraliste pendant qu’il préparait mon entrecôte.
– FIA : Gagnez du temps, mangez des métastases.
– DC : Roucas a été exfiltré du Front National, en échange de Nadine Morano. Un clown chasse l’autre !
– ZJ : François Hollande a réussi à gâcher la seule croissance constante qu’on avait jusqu’ici : Le chômage. Hollande démission!!!
– FIA : Risque de cancer : c’est encore pire si vous mangez du saucisson sans filtre.
– DS : Bon on va faire 2 groupes : 1 – Les gens qui vont mourir de la viande rouge 2 – Les gens qui vont mourir aussi
– RR : Le savon et les chiffres ayant été inventés par les Arabes, je suppose que Robert Menard pue et compte sur un boulier.
– FIA : « Du désherbant dans les tampons ». En gros, si tu jettes ton tampax ds la forêt de Fontainebleau, 6 mois après il y a un parking à la place.
– MK : Lu, dans Le Point : « Alain Delon aime Nadine Morano pour ses couilles ! ». Je savais bien que Morano est un travelo qui drague le FN, et que son mac c’est Sarko.
– LC : Les 2 pilotes qui fuient en laissant leurs amis se démerder, c’est comme si Sarkozy accusait tous ses potes au lieu d’assumer. Impensable.
– OK : J’espère que les saoudiens ne nous achètent pas nos rafales avec des cheikhs en bois.
– RR : « Du désherbant dans les tampons ». Si au moins ça évitait aux poils pubiens de repousser.
– EM : Gilbert Collard traite Jean Roucas d’intellectuel, Jean Roucas s’estimant gravement insulté quitte le FN, c’est cohérent.
– FIA : Dans la prison de Béziers : – T’es là pour quoi toi ? – Linge aux fenêtres. Et toi ? – Kebab clandestin.
– JS : La réédition de Mein Kampf apportera un démenti cinglant à tous ceux qui affirment que les partis d’extrême-droite n’ont pas de programme.
– FR : Après la fuite piteuse de Jean Roucas, le FN n’a plus un seul intellectuel, Philippe Pétain, maréchal et traître, 159 ans.
– JC : viens de recevoir un coup de fil de Bolloré (qui m’a appelé « cher Monsieur C., je le signale en passant), qui me proposait un tarif « préférentiel » pour un abonnement à Canal +. Je lui ai dit que je m’abonnerais à Canal + le jour où Bruno Carette réintégrera la chaîne. Ça lui a claqué le beignet
– FIA : Cancer : hâte de voir Justin Bridou dans Faites entrer l’accusé.
– JPT : Au Guatemala, un ancien comique est devenu Président. En France, Sarko a fait l’inverse.
– ZJ : Pauvre Thomas Fabius, il a perdu 3 millions de dollars au jeu en une soirée…
– OM : « Le fils de Laurent Fabius à nouveau dans le viseur de la justice. » Bon sang contaminé ne saurait mentir.
– NP : Si Ménard apprend que les tomates, les pommes de terre, le tabac et le café sont des immigrés les habitants de Béziers sont mal. Très mal.
– FIA : Du coup, j’ai tout arrêté pour la cigarette électronique parfum saucisson.
– OK : – Waoww ! Il est trop bien ton déguisement tout déchiré de zombie pour Halloween. – Mais non, je suis déguisé en DRH d’Air France.
– NM : Le kébab en fait c’est rien d’autre qu’un jambon beurre beur.

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Le requin de Bertrand Belin

Je ne parle pas de ses chansons que je ne connais pas bien mais de son premier roman, Requin, qui m’a beaucoup plu. D’abord, son écriture est talentueuse, tueuse même et l’histoire qu’il nous raconte est saugrenue : c’est celle du héros en train de se noyer. Tout le livre raconte cette noyade très peu glorieuse, suite à une crampe assassine dans la cuisse, dans un lac … artificiel. C’est moche. A la limite, il espère que ses proches diront : il est mort dans un contre-réservoir, c’est un peu plus classe. Mais dès qu’on sait qu’il s’agit d’un lac de barrage, l’intérêt tombe.
Et son cerveau se met à tourner, pas forcément vite d’ailleurs, et à constater qu’on peut penser à toutes sortes de choses quand on va être englouti : des événements marquants de sa vie comme la nuit où il avait péché du lait dans le port du Havre, oui, du lait, la fois où il a décapité un cygne, mais aussi sa rencontre avec Peggy, sa femme. Peggy qui bouquine sur la plage du lac sans se douter de rien et leur gamin qui joue à faire des pâtés. Mais aussi à des détails futiles, inutiles et sans intérêt comme des couleurs de rideaux, des trucs insignifiants.
Ce n’est pas qu’il soit si triste que ça de mourir. Il l’a souvent souhaité. Mais il aurait aimé finir autrement. Que la vie est cruelle.
Je ne développerai pas plus sauf pour vous dire que c’est un petit livre de dérision, d’humour, bien ficelé, soigné, bien écrit, qui laisse planer un certain suspens car on s’attache au personnage, on est plein d’empathie, on n’aimerait pas qu’il disparaisse …

Requin de Bertrand Belin aux éditions P.O.L. 2015. 182 pages, 14 €.

texte © dominique cozette

Pipin, un premier livre, un dernier concert

 

Tout arrive en même temps pour Ramon Pipin. Ramon Pipin, oh les filles oh les filles s’en souviennent encore mais il a tourné la page. Au Bonheur des Dames est devenu Odeurs, oui, c’est plus rance déjà. S’ensuivent des tas de réalisations d’albums, de musiques de films etc. je ne vais pas vous faire une nécro. Bref, Pipin qui s’appelle aussi Alain Ranval, a fait énormément de choses à part rocker sur scène. Pendant ma période pub, on a fait beaucoup de séances dans son studio Ramsès, on s’est toujours marrés et on est devenus potes, comment faire autrement ?
Et voilà-t-il pas qu’il décide de nous refaire — encore, car il l’avait fait il y a deux ans — trois concerts au Café de la Danse (à la Bastoche), messieurs-dames. C’est pas rien. Il nous sort de nouvelles chansons, gags, sketches en tout genre, et pendant ce temps, écrit l’histoire d’une jeune fille saute-au-paf qui pratique l’auto-enlèvement et le dépucelage aussi facilement que Pipin le torchage une chanson poilante.
On commence par quoi ? Le concert. Si je vous en parle, c’est parce qu’il reste encore une date mais gaffe, c’était blindé de chez blindé l’autre soir et je peux vous affirmer que le public a surkiffé. Deux heures et demie de spectacle hilarant avec quelques reprises, notamment de la porte de derrière (en fait non, la porte du jardin, qu’est-ce que j’insinue donc ?) pour entrer dans le vif du sujet si je puis dire et sans prémisses puisque ça démarre comme ça. Des compos tordues de 140 notes, comme les 140 signes des twitts, il appelle ça des twongs, et lecture de  twitts farfelus par un complice desprogien en diable.
Vers la fin apparaît une marionnette pipinesque, puisque c’est lui que Legan a modelé et qu’il fait danser au bout de ses ficelles : c’est drôle, mignon, touchant. Et un dernier morceau en feu d’artifice, standing ovation et le Génie de la Bastille qui vient voir ce que c’est que ce boucan de l’enfer.
   Puis le livre. Il s’appelle une jeune fille comme il faut, mais évidemment, c’est une jeune fille comme il faut être pour les faire tomber tous. Et ils tombent, les cons, principalement notre petit puceau, Fabien Gourniche, fils du flic à la retraite qui a libéré cette fille, Naja, prise en otage dans un bled paumé. Donc le môme boutonneux, tricotilomane, que ses parents ont eu sur le très tard (et peut-être sur le tréteau) tombe en amour avec cette bombe qui lui explose le cœur. Et pas que le cœur.
Désespoir des parents mais il n’y a rien à faire contre ça. Juste à constater, impuissants qu’ils sont, que leur futur hypokhâgneux (il va s’occuper des chevaux, imagine Naja) se met à d’autres tribulations, drogues, vol etc. Je ne vous raconterai rien des aventures abracadantesques de ces jeunes et de leur bande de nases, ni du père qui, bien qu’ex-flic, a la collectionnite aigüe pour les guitares les plus pointues mais se voit moucher, dans son échoppe préférée, par un jeune glandu qui fait une démo de dingue. Parfois, on se demande si Pipin n’a pas écrit certains passages avec son médiator.
Page 45 et suivantes attention ! Passage remarquable  à tous points de vue sur le laçage des lacets. Personne n’a jamais parlé des lacets comme ça, je vous jure que mes larmes commençaient à apparaître quand ouf, l’action déjantée est repartie de plus belle d’un coup de scooter.
Alors, plutôt que de vous trancher les veines ou de vous pendre dans le grenier de votre grand-mère devant la perspective du monde qu’on nous donne à voir et à entendre dans les médias, sacrifiez vos économies chèrement acquises pour ces deux moments de bonheur concoctées par Pipin le farceur qui, jamais, ne vous laissera tomber jamais.

Ramon Pipin Band in « the Worcestershire sauce tour » le 9 novembre au Café de la danse, détails ici.

Une jeune fille comme il faut de Ramon Pipin, éditions Carpentier, 2015. Illustration d’Olivier Legan. Préface extra de Tonino Benacquista. Postface (inattendue) de Pipin himself. 170 p. 18,90 €

Texte © dominique cozette.

Les Fessebouqueries #275

Alors là !!! Je vais inscrire cette semaine dans le Guiness, motif : les plus courtes Fessebouqueries du monde. Je sais, un accident dramatique avec des gens habituellement sans intérêt, un débas-du-front pas national mais ajourné plus quelques boutinades, ça n’incite pas à se fendre la pipe, la gueule ou la pêche. Avouez que là, très très chers amis FB et twittos, il va y avoir un problème si l’actu ne se ressaisit pas en nous en envoyant une bien saignante, j’sais pas, moi, Sarkozy surpris dans une love attitude avec Frigide Barjot, des bébés congelés dans le frigo de la personnalité préférée des Français ou Bolloré, qui après glissade sur le deck de son yacht, se retrouve amnésique en pleine mer dans un bateau de migrants !  Ça aurait un peu plus de gueule ! Mais c’est le destin qui décide.

– KB : T’arrives même pas à échanger un t-shirt sans ticket de caisse et Platini se fait payer des factures de 2M de francs suisses sans justificatif
– DT : France-New Zealand c’est un match qui a tourné à l’Hakatastrophe.
– LC : – C’est qui l’invité de DPDA cette semaine ? – Marine Le Pen. – Non de cette semaine pas de la semaine dernière. -…
– AO : « S’il fait beau, mange du veau, s’il fait froid, mange des pois ». AO. Producteur de faux dictons depuis 1843.
– DC : Bolloré est le rêve réalisé de la plupart des patrons.
 »Tu ne me plais pas, tu dégages ». C’est tellement plus simple.
– CC : « j’ai tellement la tête dans le c** que je peux faire des selfies avec mon intestin grêle »
– KB : Vous nous cassez les couilles avec Marty, La Dolorean et autre Hoverboard alors qu’en 2015 vous allez au taf en trottinette. Respectez-vous.
– NP. : 21/10/2015 : ni voitures volantes ni chaussures auto-laçantes mais Drucker, Chantal Goya et Le Pen en haut des sondages… Monde de merde.
– CC : le milieu de la mode, c’est celui qui dépense des millions pour que ses représentant(e)s aient l’air de crever de faim ?
– CC : C’est marrant qu’on ait toujours plus la trouille de mecs qui brûlent 10 bagnoles que de mecs qui endettent la France de 476 milliards…
– MK : Quand Marine Le Pen sera à l’Elysée, elle pourra nommer David Pujadas ministre de l’information, à moins qu’elle ait déjà promis ce poste à Eric Zemmour…
– NP : Comment prendre la vie au sérieux quand on apprend que les retraités morts à Puisseguin allaient visiter le musée du jambon de Bayonne…
– PD : rumeur Marine Le Pen envisagerait de porter plainte contre les accidents de la route pour concurrence déloyale d’omniprésence médiatique.
– RR : Il aura quand même fallu attendre la tragique mort de 40 personnes pour que les médias arrêtent de parler de Le Pen…
– VS : La double humiliation : Se prosterner devant l’extrême droite. Et se faire moucher par l’extrême droite (Pujadas)
– JB : Et si les médias posaient aussi un lapin à Marine Le Pen par solidarité ? Juste pour 2/3 mois ?
– HDD : Incroyable qu’en 2015 on soit encore obligé de débattre avec des adversaires, alors qu’on pourrait juste regarder qui a la plus grosse. DPDA
– CO : Boutin a un « ami gay », Morano a une « amie noire »…manque plus que les Balkany nous présentent leur « ami honnête »
– PB : La logique voudrait que l’adhésion au parti Les Republicains soit inscrite au casier judiciaire.
– NR : A son procès, Boutin est arrivée avec son mari, son cousin, son oncle, le mari du neveu de sa cousine. Résultat : 2 personnes dans la salle
– JPT : Accident du bus de Puisseguin : on ne va pas tarder à découvrir que c’était le fils de trois ans du chauffeur routier qui conduisait.
– RR : Avec toutes ces tragédies, j’admire le calme de Cazeneuve. Vraiment. (Je peux avoir le nom du médoc ?)

AUTO-PROMO : je vous rappelle que j’expose à Artcité tout le mois d’octobre à Fontenay sous Bois. A la Maison du Citoyen. Tous les détails sur le site Artcité

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Les gens dans l'enveloppe : belle idée

Isabelle Monnin, écrivaine et journaliste, achète un jour des photos sur ebay, des photos de famille banales. Un jour, elle décide de donner vie à ces personnages dont elle ignore tout car rien n’est écrit au dos des clichés. Il faut leur trouver une parenté, leur inventer une identité, un nom, un prénom, un surnom et les accompagner vers ce destin fictionnel. Les gens dans l’enveloppe — titre de l’ouvrage — prennent vie dans un roman assez triste, poignant même, c’est vrai que les photos ne sont pas follement joyeuses dans ce décor de petit bled inconnu où demeure un homme qui semble plaqué brutalement par une femme qui veut vivre, vivre ! Elle en laisse même sa fillette, sa famille et ne donnera plus signe de vie. Plus tard, la jeune fille enquêtera sur sa mère et ira jusqu’en Argentine. La retrouvera-t-elle ?
Quand elle a fini l’histoire, Isabelle Monnin pense qu’il serait légitime de retrouver ces personnes, de les informer de ce projet et de voir qui ils sont dans la réalité. L’enquête révèle vite le nom du bled grâce au petit clocher original derrière la maisonnette. Chance : c’est la région dans laquelle vit Isabelle.
Petit à petit, avec l’aide de certains habitants, elle renoue les fils entre ces gens et rencontre les principaux survivants. Non sans la mauvaise conscience de se voir critiquer cette irruption dans leur vie privée. Le père, un taiseux, sensible à cet événement, accepte de dérouler son histoire d’homme rejeté, mal aimé. Et ses secrets. La mère, qui était partie aussi, comme dans le roman, se raconte sans problème.  L’ultime rencontre, la fillette, devenue une femme du même âge que l’auteure, s’appelle comme dans la fiction. Mais ne correspond en rien au personnage fictif. Et une amitié se trame avec tout ce petit monde simple et sympathique.
Au milieu du livre se trouvent les photos et à la fin, un CD d’Alex Beaupain inspiré par toute cette histoire. Les principaux héros de l’histoire ont accepté d’y poser leur voix à côté de celles de Clotilde Hesme et de Camilia Jordana. Je ne l’ai pas encore écouté mais le livre m’a emballée. Il est extrêmement émouvant et attachant. En plus d’être très original et arty : ça frôle le Sophie Calle.

Les gens dans l’enveloppe d’Isabelle Monnin aux éditions JC Lattès. 2015. 382 pages + un CD. 22 €.

Ce qui vient de Thomas Stangl

Pas envie de faire de trait d’esprit pour titrer l’article quand on sort d’un tel texte. Edith Noublanche, sa traductrice, a découvert ce livre dans sa version allemande et est tombée en amour avec le formidable texte, à tel point qu’elle a tout fait pour qu’il sorte en français. Des mois et des mois de travail et voilà. Ce qui vient existe. Les éditions du Sonneur ont craqué pour cet auteur dont ce n’est pas le premier ouvrage mais le seul traduit en français.
Thomas Stangl est en fait autrichien, et il vit à Vienne. Je l’ai vu la semaine dernière lors d’une rencontre à la très belle librairie polonaise, à St Germain. L’entretien, mené avec brio par Edith, (photo) était tellement passionnant que je me suis jetée dans le livre à peine assise dans le métro. Le problème avec ce livre, c’est qu’il ne se résume pas. Ce n’est pas une histoire. C’est la vie, les pensées, les sensations, l’entourage de deux jeunes gens de 17 ans, à Vienne — Vienne étant l’un des personnages importants du livre. Ils ne sont pas contemporains puisqu’on est en 1937 avec Emilia, et en 79 avec Andreas. Ils vivent tous deux avec leur grand-mère, c’est à peu près leur seul point commun. Pour elle, l’arrivée du nazisme est palpable mais la vie avance. Pour lui, c’est derrière, il n’a pas connu mais en porte-t-il encore les traces ? Il est trop mal dans sa peau pour s’en être bien sorti.

Ce livre n’est pas facile. Il entrecroise les deux destinées de ces jeunes gens dans une sorte de réseau mystérieux à ramifications improbables comme quand notre pensée se perd dans des méandres dont nous seuls connaissons les tenants et aboutissants. Pour autant, on se retrouve toujours auprès de l’un(e) ou de l’autre protagoniste, à partager ses pensées intimes, ses idées infimes, ses sensations, ses goûts ou ses dégoûts, ses réflexions minuscules. Car tout est fait ici de petites choses simples, de sensations tactiles (beaucoup), d’odeurs,  de supputations édifiées telles des châteaux de sable aux bases fragiles. Le vocabulaire est simple mais les phrases sont longues, souvent complexes. Quand on apprécie, c’est mon cas, on aime les suivre comme des chemins secrets, des itinéraires rares et peu fréquentés.
Pour finir, sachez que Thomas Stangl a reçu l’insigne récompense du ministère de la culture autrichienne (si j’ai bonne mémoire) par une bourse de trois ans qui permet à de grands écrivains d’écrire, simplement d’écrire. Un écrivain tous les trois ans. C’est dire.

Ce qui vient de Thomas Stangl, traduit par Edith Noublanche. 2015 aux éditions du Sonneur. 250 pages, 17 €.

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #274

Selon un sondage CSA-Bolloré, Sarkozy repasse (sa chemise), les femmes n’ont plus besoin de tampons, Balkany est lavé et essoré, la gauche est inscrite au patrimoine de l’Huma comme espèce disparue. Uh uh uh !
– OK : Vivement que l’état islamique soit reconnu par l’ONU et que l’on signe plein de contrats avec eux pour plusieurs milliards. Non, rien…
– ?? : Manuel Valls a déclaré à propos d’Air France : « Il ne peut y avoir d’excuse à la violence ». Depuis Ryad…
– OK : Macron a manqué de recevoir un yaourt sur lui. Il va falloir mater ces rebelles ! Peut-être que Valls a ramené des fouets d’Arabie Saoudite.
– LC : « Marine Le Pen refuse de se rendre chez le juge. » En même temps, si elle veut être Présidente, faut bien qu’elle commence à s’entraîner.
– CL : Les salariés d’AirFrance seront jugés en correctionnelle le 2 décembre. Cela ne se serait jamais passé sous un gouvernement socialiste
– CC : L’Assemblée nationale dit non à la TVA réduite sur les tampons mais propose la suppression des règles féminines
– LP : Soulagement à Air France, le DRH a pu s’acheter une nouvelle chemise grâce aux 109 millions d’euros du CICE encaissés en 2 ans. Merci le PS.
– DA :  Très large mobilisation en Allemagne contre les traités de libre-échange. Et nous pendant ce temps on tourne en boucle sur une pauvre chemise déchirée…
– OK : J’espère que Jérôme Lavrilleux 1) n’est pas un mytho. 2) est prudent quand il se balade en forêt.
– HDD : Réponse cinglante de Nicolas Sarkozy:  » CE TYPE EST UN MENTEUR ! ON PEUT TOUT A FAIT NAGER DANS 20 CM D’EAU !! ».
– PD : Le problème des policiers qui manifestent, c’est qu’on ignore s’ils crient « Taubira démission ! » ou « Taubira, des missions ! ».
– VS : Syndicalistes arrêtés au petit matin pour deux liquettes arrachées. On s’en souviendra. Longtemps. Guéant, Woerth, Balkany, Bismuth courent toujours
– DC : Racheté par Bolloré,  le CSA change de nom. Il devient le CSA-RKOZY. C’est nous qui allons être sondés profond !
– OK : L’Assemblée nationale dit non à la TVA réduite sur les tampons. Mais bon sang, ils font ce qu’ils veulent, c’est eux qui fixent les règles.
– GB : Ça va pas non!? Déjà qu’elles sont de mauvaise humeur on va pas-en plus-leur faciliter l’hygiène
– PA : On met un demi-ovaire à un mec pendant une journée on aurait des congés pour les règles et les tampons remboursés par la sécu le lendemain
– ZJ : Mesdames, et si vous versiez 20% de vos règles sur nos députés?
– MC : « Ne vous plaignez pas de vos règles, se raser la barbe ça fait mal bouhouhou… » Le calvaire de l’homme
– OK : – T’as vu, les policiers manifestent. – Oui. – Combien sont-ils selon eux ? – Je ne sais pas. – Et selon eux ? – Je ne sais pas non plus.
– PD : L’UMP c’est le Quatar, le PS c’est les Saoudiens. L’important, c’est la co-wahhabitation.
– OK : Je repense aux contrats que Valls a signé avec les « démocrates » saoudiens, et aux Mistral qu’on a refusé de vendre aux russes. Non, rien…
– HDD : Le rachat de l’institut de sondage CSA par Bolloré vous parait-il anti democratique? Les français répondent non à 98% ! (Source CSA-Bolloré)
– ?? : Patrick Balkany a vu tellement de juges cette année qu’il est en train d’écrire un guide où il les note avec des étoiles.
– OM : N’empêche Vincent Bolloré a quand même pas mal renouvelé le PAF. Aujourd’hui tu as le choix entre TF1, France 2, France 3, Kim-jong 4…
– DS : – Que va-t-on faire pour rassembler la gauche aux régionales ? – Une politique de gauche ? – T’es con… Non, faisons plutôt un référendum.
– PD : Patrick Balkany ne comprends pas pourquoi il est mis en examen pour fraude fiscale alors qu’il était entendu que Levallois paierait.
– ZZ : Un jour on aura la preuve que William Leymergie a été conçu à partir de la même cellule souche que Michel Drucker.
– VS : Référendum : « Face à l’extrême droite, souhaitez-vous que le gouvernement mène une politique de gauche ? » Votez !
– LG : Comment voulez-vous lutter contre le djihadisme en maintenant un taux de TVA de 20% sur la mousse à raser ?
– CC : Pour Nicolas Sarkozy, Nadine Morano, « c’est juste du vent ». Mais qui sème le vent, récolte Morano !
– EM : Vincent Bolloré songerait à licencier l’équipe du Zapping, du coup je songe à licencier le bouton 4 de ma télécommande.
– VO : Le saviez-vous? Un être humain consacre environ 4 ans de sa vie à entendre qu’un Balkany a été mis en examen.
– NP : La ligne de défense de Balkany est simple : il ne peut pas avoir voulu frauder le fisc vu qu’il ne savait même pas que le fisc existait.
– GA : Patrick Balkany élevé au rang de Grand-Croix de la Mise en Examen ; mais jusqu’où ira-t-il?
– FR : RECTIFICATIF : dans la nouvelle affaire DSK, sa quéquette n’a pas été mise hors du slip mais hors de cause.

** : Que les auteurs dont les initiales sont ?? m’excusent, j’ai été victime de bugs épouvantables ! Faites-vous connaître et je rectifie. Sinon, Taubira, démission !

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Les Fessebouqueries #273

Morano n’a pas cru bon de se retirer des actus de la semaine donc elle fait encore les beaux jours  au chœur de la farce répu(gnante)blicaine. Quant au reste, ce ne sont que les restes auxquels les médias attachent une moindre importance : le prix Nobel de la Paix, le prix Nokid de la Pédophilie, le prix NoMore des OGM et enfin le prix Nobl’Air de la chemise made in France.
– OV : Toutes mes pensées vont aux habitants de la Côte d’Azur pour qui le plus dur commence maintenant : trouver comment rendre les immigrés responsables des inondations.
– MC : Je ne sais pas ce qu’au PS on pense des OGM, mais je sais ce qu’à l’OM on pense du PSG.
– AdN : Nadine Morano, effondrée, est à Colombey les deux églises.
Elle vient d’apprendre la mort du général de Gaulle
– JPM : Comment appelle t’on un Anglais en quart de finale de la coupe du monde de rugby ? ……un arbitre ha ha ha
– HPE : 581 enfants tués par balle aux US depuis le début de l’année. Sérieux, les mecs, la capote c’est plus simple.
– DT : Je crois que villa pied dans l’eau va être proscrit des arguments de vente des agences immobilières de la Côte d’Azur.
– PM : pour Valls, une chemise est plus importante qu’une vie, on a voté pour ça!
– PM : AFP : le bilan du dérèglement social à Air France s’alourdit , deux chemises confirmées et deux slips plein de merde, retrouvés ce matin par les sauveteurs, n’ont pu être sauvés…Valls présente ses condoléances aux marques concernées , RIP.
– BK : ‎Monsanto obligé de licencier 13% de ses effectifs pour pouvoir continuer à détruire la vie sur terre dans de bonnes conditions.
– JMC :  « Mal en point, Monsanto va supprimer 13% de ses effectifs dans les deux ans ». Facile, il suffit de leur faire bouffer leurs produits
– FR : Nadine Morano : gogaulliste.
– OK : L’un des héros du Thalys s’est fait poignarder aux USA. J’espère que Jean-Hugues Anglade n’a rien.
– OM : « Affaire Morano : un «caillou dans la chaussure» de Sarkozy. » Quand tous les moyens sont bons pour grappiller des centimètres…
– PD : Pourquoi la photo de Finkielkraut en une de l’Express sur les intellectuels me rappelle les heures les plus sombres des lasagnes Findus ?
– FR : Malgré leurs efforts (respectivement avec Botox et Photoshop), Carla Bruni et Valérie Trierweiler n’ont pas reçu le prix Nobel de physique.
– HDD : Pauvre prêtre, suspendu pour avoir dit que la pédophilie c’est la faute des enfants. ON PEUT VRAIMENT PLUS RIEN DIRE
– OK : Arrêtez de citer de Gaulle, il n’arrête pas de se retourner dans sa tombe. On le surnomme la foreuse, il va bientôt trouver du pétrole.
– OM : Le tour de magie de la semaine : comment en faisant disparaître 2 chemises, faire disparaître 2.900 suppressions d’emplois ?
– NP : Les Miss France doivent être non tatouées & n’avoir jamais posé dénudées pour leur copain. Il va falloir aller les chercher ds les années 60
– VS : Etrange gouvernement qui condamne toutes violences contre des liquettes Smalto et qui vend des avions Dassault à des pétrodictatures sanguinaires
– FR : Si Les Républicains étaient les Dalton : Sarkozy = Joe. Ciotti & Estrosi = Jack & William.  Guéant = Averell.  Nadine Morano = Rantanplan.
– HDD : Nadine Morano va écrire un livre. Au moins, on est sûr qu’il ne sera pas écrit par un nègre.
– OK : Breaking news : Macron propose aux pilotes d’Air France de devenir chauffeurs de car.
– HDD : Bon ben voilà, encore des musulmans qui reçoivent un Prix Nobel de la Paix. Et les français qui souffrent?

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Singulières amours impossibles d'Angot

Car dans le « roman » de Christine Angot, Un amour impossible, on note le singulier alors que l’auteure tente de démêler les pelotes dont sont faites les amours principales qu’elle vit ou dont elle est témoin : l’amour d’une fille pour sa mère, d’une mère pour sa fille, et d’une femme pour un homme, le père de sa fille donc qui est aussi son violeur.
Ça m’ennuie de dire du bien de cette écrivaine qui fut tellement arrogante à une époque mais je dois reconnaître qu’elle écrit terriblement bien. Si on ne connaissait le nœud de l’histoire, l’inceste, on aurait l’impression d’avoir le décor et les personnages mais sans l’histoire.
Car le début est sobre : la rencontre entre cet homme qui se veut d’un milieu élevé et de cette très belle femme. Ils s’aiment et il la prévient qu’il ne l’épousera jamais. Il est cependant d’accord pour lui faire un enfant, Christine, donc, qu’il mettra du temps à reconnaître. Ils ne vivent pas dans la même région, se voient peu, parfois pas du tout jusqu’au jour où elle apprend qu’il s’est marié et qu’il aura des enfants. Effondrement.
Christine vit sa vie d’enfant dans ce que Rachel, sa mère, appelle une famille, elles ne sont que toutes les deux, éprises l’une de l’autre et confiantes, même si elles doivent déménager de la belle maison de la grand-mère décédée pour un appartement de la ZUP. Puis l’installation à Reims où Christine n’est plus née de père inconnu, où elle passe de Schwartz à Angot. L’irréparable se profile alors.
Puis la sale période entre elles deux, Christine ne peut plus dire maman, rester avec elle, manger avec elle. A cause des non-dits concernant l’inceste. La mère essaie inlassablement de réparer cet amour, de s’excuser de n’avoir rien vu, rien dit, rien fait mais ça ne recoud pas la plaie.
Enfin, bien plus tard, quand la mère a 80 ans, elles s’expliquent, elles peuvent en parler, Christine a trouvé sa théorie sur le pourquoi de cet inceste. Qui a quelque chose à voir avec le fait que Rachel est juive et modeste, ce qui cadre parfaitement bien avec les souvenirs enfouis. Car, depuis l’inceste et aussi son mariage, Rachel n’a plus voulu évoquer cet homme qu’elle avait tant aimé. Sa mort l’a laissée indifférente.
C’est donc la fin du livre, sa résolution, pourrais-je dire, qui donne tout le piment à l’ouvrage, qui explicite la sorte de tranquillité apparente du début. C’est une très belle fin, c’est finalement un livre superbement construit, comme un film au montage très cut, très méticuleux, qui laisse parfois sur sa faim tant il est taillé « au plus près de l’os » (comme on dit aujourd’hui) et qui n’ennuie jamais.

Un amour impossible par Christine Angot chez Flammarion, 2015. 218 pages, 18 euros.

Texte © dominique cozette

103 mètres de Warhol !

 

Le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris avec Warhol Unlimited présente pour la première fois en Europe l’œuvre intitulée Shadows, impressionnant ensemble de 102 toiles sérigraphiées sur une longueur de 103 mètres !

Commandée par un mécène, cette œuvre comportait d’abord 108 tableaux. Il n’y a pas d’ordre pour les présenter aussi le commissaire a-t-il choisi de les accrocher tels qu’ils apparaissaient.
Mais avant, on pourra découvrir ses portraits filmés, bouts d’essai, étoiles filantes d’une sensualité assez chaude, j’ai un peu loupé Lou Reed, désolée…

Voici la salle tapissée de vaches rouges et jaunes sur lesquelles sont exhibées des photos de la chaise électrique, « diponible en différentes couleurs, bleu, jaune, rouge » comme si c’était une promo.

Plus loin, les reconstitutions d’installation des produits Brillo ou Campbell Soup qui ne sont, bien sûr pas des installations originales, les boîtes ayant été pillées ou achetées aux fins d’expo.
Beaucoup de Jackie aussi, Jackie Kennedy bien sûr, la première dame à prêter son visage à ses portraits médiatiques, on les connaît mais on connaît moins l’émouvante série tirée de photos des obsèques de JFK où Warhol a isolé des images du visage de Jackie, mettant en valeur divers accidents d’impression, d’encrage qui attirent l’œil. Il ne les accrochera plus, par la suite.
Plus gai, le sujet des  fameuses fleurs, avec lesquelles Warhol a cassé la logique de l’accrochage en testant diverses façons non académiques de les présenter au public.

Après un passage auprès des Mao, plein de Mao, que des Mao, on pourra s’amuser dans la salle des ballons argent qui dansent dans la pièce comme autant de nuages, les Silver Clouds …

…avant de finir, sidérés, devant l’immense œuvre qu’est Shadows. Oui sidérée, fus-je, car l’expo est grandiose, plus que ce que je montre parcimonieusement et c’est toujours scotchant de retrouver la répétition récurrente des motifs qu’on croit connaître et qu’on redécouvre à chaque fois.

WARHOL UNLIMITED jusqu’au 7 février 2016. Musée d’Art moderne de la Ville de Paris. 11 Avenue du Président Wilson
75116 Paris. Tel. 01 53 67 40 00
www.mam.paris.fr

Texte et photos © dominique cozette (et Pascale B.)

 

 

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