L’année 59 racontée à mes blecteurs

On ne le saura que plus tard mais 59 est réellement une année-culte avec des arrivées en pagaille :
l’émission-télé-culte 5 Colonnes à la Une, l’émission-radio-culte Salut les Copains avec Filipacchi, Ténot et l’adorable Annick Beauchamp,  le mâtin-quel-journal-culte Pilote avec tous les dessinateurs cultes encore célébrés, la première prestation de l’acteur-culte Jean-Pierre Léaud dans son rôle-culte Antoine Doinel qui fait les 400 coups, et la mini voiture-culte signée Austin, so tape-culte & so british !
Sortie de deux romans-cultes:  « un singe en hiver » de Blondin et « Zazie dans le métro » de Queneau.
Cultes aussi, Castro et le Che qui s’emparent de Cuba.
Mais 59 est l’année de tous les dangers avec la folie hoola-hoop qui déplace les foules et les vertèbres, la folie Barbie —  poupée de tous les seins — qui déclenche ires et désirs, et la folie paparazzi avec  BB qui aime Charrier et le prouve en l’épousant dans sa robe gonflante en vichy rose.
Plus classique est de Gaulle qui reprend la France en mains avec sa Vème répu, Pinay, Malraux, Couve, Debré, que des marrants. En même temps, on est loin des guignolades pathétiques d’aujourd’hui.
D’immenses personnalités cultes vont hélas nous faire verser des larmes, couler de la morve et pousser des cris en disparaissant de nos vies : Richie Valens et Buddy Holly se crashent en avion, Boris Vian s’écroule en visionnant  le film tiré de « J’irai cracher sur vos tombes », Sidney Bechet nous laisse sa petite Fleur pour flirter dans les boums et le sublimissime Gérard Philippe, terrassé  à 37 balais, nous lègue Francis Huster en souvenir mais ça ne le fait pas du tout.
Série Noire aussi pour Chandler, Lester Young et Billie Holiday, the Lady who sings the blues. Villa-Lobos laisse le Brésil endeuillé, mais nous découvrons le carnaval de Rio avec le superbe Orfeu Negro de Marcel Camus.
Pour couronner le tout, le barrage de Malpasset à Fréjus se rompt, faisant ses 400 (coups) morts.
La géopolitique ne nous épargne pas les massacres qui débouchent sur l’indépendance du Congo et l’exil du Dalaï Lama en Inde, déguisé en domestique.
Deux-trois autres nouvelles d’importance : La scolarité devient obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans.  La Convention Internationale des Droits de l’Enfant est adoptée à l’unanimité par l’OTAN. Et Lunik III, le soviet satellite, photographie la face cachée de la lune.
Cette année-là sont nés, entre autres : Mac Enroe, Victoria Abril, Tim Burton, Zabou, Ségolène Royal, Tom Novembre en novembre et, mais on s’en fout un peu, Patriiiiiiiick Bruel.
Dans le poste, apparition remarquée d’un poinçonneur nommé Gainsbourg, entre le beau Sacha Distel, le très séduisant Yves Montand, les rigolos Ricet Barrier et Paola. Les jeunes vibrent pour Ray Charles, Bobby Darin, Eddie Cochran. Paul Anka passe à l’Olympia avec Colette Renard.
Quant à moi, je porte des bas  sur mes flûtes et je lorgne les garçons dans le métro.

L’année 58 ici

Dessin et texte © dominiquecozette. (Sources multiples)

Fessebouqueries #34

La journée de la femme et le tremblement nippon furent les deux grosses mamelles de cette semaine, Marine le Pen en incarnant le prout :
– JPCM perd toutes ses affaires, en hommage à Annie Girardot
– SP : Les Restos du cœur à la sortie des caisses de Lidl et Leader Price.
- Pourriez pas aller à Carrefour !
- On y est aussi mais les pauvres c’est plus généreux !
– JPCM Vous présente dès Maintenant ses excuses pour son comportement inacceptable au prochain Salon du Livre,
– OVH: Mon mari m’appelle maman. Gnark, gnark, gnark!
– JPT : Quand on regarde les invités de « Vivement Dimanche! », on se demande parfois ce que fout la Mort…
– CV : 2012, année des bruits de bottes, les enfants à l’école apprendront de bien jolis refrains : «Maréchal, nous voilà…»
– EL : Est-ce un progrès si un cannibale se sert d’une fourchette ?
– CG : J’y crois pas… je propose un apéro-fromage, on me répond partouze…En même temps, kikadit qu’on peut pas partouzer avec un verre de vin, hein ?
– GC : La Journée de la « fâme » tombe un Mardi Gras… ça ne vous fait pas marrer vous ?!
Moi que si… fucking lol de mdr…
– MC : Demain c’est la journée de la femme, je sens que ça va me fendre le clito.
– OVH : Demain, journée de la femme, anniversaire de mon mari. Je lui offre un aspirateur.
– CA : Honte au ELLE qui consacre trois pages de son féminin à M Le P… Ce journal n’a pas les yeux en face des trous…
– JPT :  Personnellement je suis favorable à l’égalité des sexes si le modèle standard demeure Rocco Sifreddi.
– JPCM va bosser malgré la journée de la flemme
– DT : Vous saviez que ce manteau était tout pelé … Alors pourquoi, à la réception d’hier soir, le mîtes-vous ?
– FM : C’est quoi cette connerie de la journée de la femme? Elle est en voie d’extinction, faut rappeler aux gens qu’elle existe? Non mais des fois!
– LM : Tu te déguises en quoi pour cette journée de la femme ?
– PG : Ce que je trouve extraordinaire c’est que ces connards de footeux malgré la journée de la femme vont être avachis avec chips et bibine pendant que bobonne fait le service. Mesdames, faites-leur un doigt d’honneur et sortez vous éclater en laissant le tas de viande qui vous sert de jules se demerder et brailler devant son poste à la con.
– FM  : « Un léger embouteillage bloquait une circulation essentiellement faite de taxis et voitures avec chauffeur. » (Vogue.fr)
Il faut bien avouer que les embouteilleges qui menaient au dernier défilé Dior, c’est pas la même chose que les bouchons tous bêtes pour aller au bureau tous les matins…
– HV : Journée de l’infâme avec Marine le Pen
– EL : Le pitbull est un chien avec lequel on n’a pas le temps d’envoyer la baballe qu’il faut déjà lui dire « ramène le bras à papa ! »
– FM : Sarkozy est en campagne pour 2012, ça ne fait aucun doute pour personne. Et pendant les 14 mois qui restent, qui est président?
– PB : 130 euros le plein de gasoil. Que Khadafi se casse vite, et surtout qu’il n’oublie pas de rouvrir le robinet en partant!
– JPT : Profitant de la journée de la femme, Chantal Brunel, députée UMP de Seine et Marne, prouve qu’une femme peut faire jeu égal avec les hommes en matière de connerie. Remarquez, on s’en doutait déjà un peu, non ?
– JPCM : La journée de la femme, la nuit de la glisse
– FM : À voir absolument, un documentaire américain intitulé « Inside Job » (me souviens plus du réalisateur), où comment la crise a été provoquée pour que quelques compagnies, et quelques uns à l’intérieur de ces compagnies s’enrichissent encore plus. rien de révolutionnaire dans ce docu extrèmement bien réalisé, mais ça rend les choses plus claires. Seulement 2 salles au USA l’ont projeté…
– CW : le jour d’après la journée de la femme… on va pouvoir reprendre une vie normale, les mecs ;))
– JPCM : dire que 23% des français portent des culottes de peau, des casques à pointe et écoute Wagner sur des vinyles Deutsch Gramofon
– JPCM : l’ajourné de la femme, on peut dire Gay aussi, c’est moins pédant
– FM vient de perdre son profil sur fb. Eh ben on est pas dans la merde…
– CL : Et aujourd’hui sondage IFOP : 
Strauss Kahn 29%
Sarkozy 23%
Le Pen 21% 
On a 14 mois devant nous, ça va être sympa un sondage par jour…
– CG : Je suis sûre qu’un jour Basquiat s’est dit : » Je vais faire un dessin bien propre pour leur faire voir que je sais faire « .
Mais je crois pas qu’il l’ait fait.
– LL : Mon fils est un geek, je suis larguée, je ne comprends rien à ce qu’il me raconte: problème générationnel ou un constat implacable : les femmes sont dépassées face à l’informatique :((
– CW : J’aime bien les statuts où les mecs se fendent d’une ***t’in de déclaration philosophico-politique où on sent que, la vache, ça a bossé dur pour la sortir celle-là… suivie d’une tornade de commentaires qui volent aussi haut que : « ah vi, ça serait bien »
– AB : Le fils de Kadhafi est sur le plateau du grand journal! Ah non merde c’est juste Harlem désir
– PAG : Qu’un petit Président tombe à cause d’un grand dictateur, ce serait une jolie chute.
– HB : Faudrait quand meme leur dire qu’il n’y a pas besoin de parler l’Arabe pour travailler a Dubai
– EL : les patches à la nicotine sont fantastiques pour arrêter de fumer. Il suffit d’en coller deux… un sur chaque oeil et vous ne trouverez plus vos cigarettes….
– EL : Rien ne se perd, rien ne se crée, tout s’empile – Mon bureau
– JPT : Entendu Bernard Accoyer à la Matinale de Canal au sujet des reports droite-gauche aux cantonales face au FN : accablant ! Non seulement les gens de l’UMP font le lit de Marine Le Pen, mais ils lui changent les draps tous les jours !
– SG : Le monde change si vite, que j’ai envie de crier « Sarko, dix ans, ça suffit »
– HAD : Khadafi balance Nicolas!!!!les nouvelles vont défiler!!c’est la Facherie Week!!!!!
– BS : Ce qui est chouette avec Facebook, c’est que le malheur des uns, fait le statut des autres…
– BAP : L’action « Les blogueurs se mobilisent pour les Resto » a donné ses fruits : 
ce sont 2 274 billets qui ont été publiés, soit 22 740 repas offerts, par Danone et Carrefour, aux Restos du Coeur.
– AB : Le tsunami c’est peur être un petit peu la revanche des baleines et des thons rouges.
– FB vient, en zappant, de tomber sur  »les enfoirés ». Mimi Mathy en maillot de foot (short, maillot et crampons), chantant  »Ce soir on vous met ». Il serait peut-être temps d’appeler Ben Ali et Khadafi pour mettre un peu d’ordre, non?
– JPCM : je ne rentre plus dans mon Levi Strauss Kahn
– HV s’est fait traiter de « salope de richarde » pour avoir refusé une clope à un altermondialiste.
– CV : Mon dos ne s’est pas transformé en carapace noire et luisante, mes bras et mes jambes en pattes grêles. Je n’ai même pas de mandibule.
Pas d’excuse valable donc, il faut que je me lève.
– CN : Moi, je serais écolo quand monsieur Nicolas Hulot
cessera de rouler en 4X4 en Bretagne et en Corse.
Et d’utiliser les hélicos pour un oui ou pour un non… 
En me reprochant de ne pas aller en vélo sous la pluie, chercher mon pain.
– FB : Sayon ara les gars mais maintenant il est temps de ranger votre chambre.
– FC : 日仏はあなたの考え、あなたのために祈って
– SG a apporté ses lunettes en révision et est aveugle jusqu’à mercredi. C’est l’occasion ou jamais de me présenter vos copines moches.
– DB : Une semaine passée à la vitesse d’un photon. (Hum je crois que suis nul en Haiku)
– CW : c’est malin, c’est ça quand on vieillit ou quoi ? je me fais un sang d’encre « non stop » pour tout le monde : les amis au Japon, le stagiaire en Tunisie, ma belle-soe aux US, mes parents à MRS, mon ouvrier sur son échelle, mon chat dans les jardins alentours… :/
– JT : Le Japon est sens tsu tsou

NB 1 : Oui, vous pouvez faire tourner ce blog. C’est fait pour.
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Dessin © dominiquecozette

Salinger, l’attrape-coeur piège à filles.

Elevée par une mère exubérante et avide de gloire  pour elle ou ses filles, Joyce Maynard s’exprime bien très tôt et écrit beaucoup. Elle est publiée à 18 ans, en 72, dans le New York Times Magazine, pur son long article sur la jeunesse des années 60. Immense succès, énorme courrier. Parmi les lettres, une de J.D. Salinger à laquelle, flattée, elle répond. Une correspondance serrée s’initie entre cet homme de 53 ans — qu’elle n’a pas lu —  et elle, timide, effacée, sans ami(e)s ni amoureux.
Joyce souffre de divers complexes dont celui d’avoir un père alcoolique, des problèmes d’alimentation  et une inadaptation sociale. Après que des liens épistolaires solides se soient instaurés, elle passe un week-end chez lui, dans sa retraite. Il faut savoir que cet écrivain, misanthrope total,  vit en ermite. Elle tombe amoureuse. Elle est vierge et, malgré le désir,  son corps refuse l’amour. Quelques mois plus tard, elle  s’installe dans cette campagne isolée, chez cet homme sociophobe, austère, dominateur, intolérant. Parfois, son fils de 12 ans et sa fille de 16 viennent pour la journée. Lui passe de très longues heures à méditer, à écrire et à travailler sur l’homéopathie. Il soigne ses voisins et ses enfants,  cherche un remède pour le problème sexuel de Joyce — qu’un autre saura résoudre par un minimum d’attention — qu’il contraint, par le fait, à des fellations.
Elle est totalement sous influence, elle fait tout ce qu’il faut, croit-elle, pour qu’il l’aime. Elle partage son régime drastique, graines de tournesol et courges,  un peu de pain spécial. Il lui apprend à vomir quand, par hasard, ils absorbent les aliments « défendus » chez de rares hôtes. Il tente de lui faire passer ses rêves de célébrité, son intérêt  pour les rencontres intéressantes, son désir de vivre à New-York. Pourtant, grâce à son article, on lui offre une place en or dans le prestigieux magazine, mais elle y renoncera pour rester avec lui. De même qu’elle  renonce à tout ce qui fait les petites joies de la vie, ses goûts, ses loisir. Puis, un jour, elle sera congédiée de façon brutale et grossière, sans préavis ni explication.
Il faudra qu’elle apprenne à vivre avec cette blessure et cet amour qu’elle croit inguérissable. Elle y arrivera et aura même la force, bien plus tard, de retourner voir cet homme pour lui dire ce qu’elle pense. Elle verra avec étonnement une autre jeune femme otage de cet homme devenu un vieillard. Elle apprendra aussi qu’elles ne furent pas les seules à vivre avec lui. Sa dernière illusion, celle de s’être crue unique, tombe alors.
Lorsqu’elle  retrouve, lors d’un déménagement, les nombreuses lettres de Salinger, elle les vend à un collectionneur sans même les relire.
Ce n’est qu’après la quarantaine qu’elle décide d’écrire ce livre,  brisant le sacro-saint  silence de Salinger sur sa vie. En fait, elle y raconte son enfance, mais aussi sa vie d’après, sa solitude, son mariage, ses enfants, ses séparations, sa survie. Et c’est passionnant.
Passionnant parce qu’on y voit l’american way of life dans ce qu’elle a de plus légendaire, la vie des campus avec la libération de la jeunesse, mais aussi l’implacable processus de domination d’une personne sur une autre pour en faire sa victime non pas consentante, mais totalement sous influence.
Elle est écrivain et journaliste, comme elle l’avait rêvé enfant. L’un de ses livres  a été adapté au cinéma par Gus van Sandt, avec Nicole Kidman et Matt Dillon « to die for » (prête à tout) dans lequel elle joue un petit rôle.

Joyce Maynard. « Et devant moi, le monde ». 2011.  Ed. Philippe Rey. (1998 pour l’original « at home in the world : a memoir ».)

Texte © dominiquecozette

La journée de la femme, ce vieux truc…

Quand je pense à la journée de la femme, ce vieux truc ! Franchement, on n’a plus à se plaindre ! On a eu tout ce qu’on voulait.
Nous ne sommes plus brutalisées, plus violées, plus battues, plus harcelées,  plus intimidées, plus forcées.
Nous sommes sur le même pied que les hommes question salaire et choix de carrière, d’ailleurs, il commence sérieusement à y avoir plus de femmes de pouvoir dans les médias, les ministères, les centres de décisions, et comme le dit notre chère Présidente de la République avec son humour bien à elle  : il va falloir penser à créer la journée des hommes !
Nous n’avons plus à nous taper seules/gratuitement  les corvées domestiques et nos hommes s’occupent tellement bien des enfants !
Dans le monde entier, les femmes sont respectées. Ont été abolies au cours des dernières décennies toutes les horreurs telles que la lapidation, l’excision, les humiliations machistes, les obligations vestimentaires, le massacre des bébés-filles, le viol comme arme de guerre, les mariages forcés, les talons aiguilles …
Les religions ont supprimé leurs fondamentaux sexistes et Dieu s’est même excusé de nous avoir punies injustement. Marie a avoué qu’elle n’était pas vierge. Les avancées de la médecine ont permis de faire disparaître l’hymen.
Nous n’avons plus peur. Peur de quoi ? Nous pouvons sortir, créer, présider, déclarer, enfin nous exprimer sur tous les sujets sans être condamnées, ou biffées, ou même  raillées.
Nous sommes bien ensemble, avec les hommes. Et ils n’ont pas l’air de s’en plaindre, enfin, si j’en crois le peu qu’ils avouent sur le sujet …
Mais il faut que je vous laisse : je dois saupoudrer le pas de ma porte de sucre en poudre. Oui, c’est aujourd’hui la Journée Internationale des Droits de la Fourmi. Un clou chasse l’autre, un combat fini annonce le suivant et comme le dit Virgile : carpent tua poma nepotes (tes arrière-neveux cueilleront les fruits).

Texte et peinture © dominiquecozette

RAPPEL : Notre* expo « de l’amour, de l’état brut, de la nature humaine », joyeux programme,  continue au Cabinet d’Amateur. Détails ici (*Cathy Burghi, Céline Guichard et moi-même)

Faites vos courses et le bonheur des autres !

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Pour faire une bonne action, je pique le texte du blog d’Olivia van Hoegarden :
« La preuve, je vais faire un peu de réclame, pour Carrefour et Danone. Bon, je l’ai déjà fait, c’était pas mes pires clients, quoi que mais je ne vais pas m’étendre ni cracher dans le yaourt qui m’a nourrie si longtemps.

Et puis, c’est pour aider les Restos du coeur qui est tout de même une des plus belles causes à soutenir, une institution, ça fait 25 ans que ça dure.

Les Enfoirés ont beau dire, enfin chanter, que c’était pas prévu pour durer, moi, je dis : mais heureusement que ça existe et qu’un jour un mec heuh… hors norme et d’origine italienne, a eu cette idée. Coluche on l’appelait. En vérité son nom, c’était Michel Collucci.

Bon, tout ça vous le savez, ce que vous ne savez peut-être pas, c’est que les deux géants de l’alimentaire et de la distrib’ soutiennent massivement les Restos depuis trois ans. Au passage, ils se font de l’image, mais pour une fois qu’il ne s’agit pas de délocalisation de sites ou de pub Boum Boum, il vaut mieux ne pas passer cette action sous silence.

Carrouf’ et Danone font appel aux blogueurs, un billet publié, dix repas offerts. Ainsi l’année dernière pour 1 457 blogueurs, 16 675 repas offerts. Du coup, j’y vais de mon petit post moi aussi.

Alors, comment on fait? Les 4 et 5 mars, on soutient la collecte de denrées alimentaires et du 16 au 22 mars, on achète 4 produits Danone en promo, à chaque fois un repas offert. Pour cette fois, vous ferez vos courses de miam chez Carrefour, même si vous ne jurez que par Leclerc, et achèterez du Taillefine ou du Velouté et tant pis pour Yoplait, enfin pour cette fois.

Voilà, j’espère vous avoir mobilisés et que vous allez vous bousculer les caddies aux dates que j’ai écrites ici au-dessus. Et puis, rien ne vous empêche de faire des dons ou de bénévoler à tout va.

C’est pas le moment de pédaler dans le yaourt. »

Olivia van Hoegarden
Merci

Fessebouqueries #33

Pour ceux qui se posent la question sur ces fessebouqueries, je précise qu’il s’agit de statuts postés dans la semaine par les amis  facebook, juste copiés-collés, tels quels, avec les initiales des auteurs.
– JPT : C’est une impression personnelle, ou Henri Guaino est le mec le plus puant de la Sarkosphère ?
– JPT : La pire phrase qu’un ministre puisse entendre de Sarkozy : « Vous avez toute ma confiance ! »
– JT s’ennuie autant qu’un concerto de hautbois de Bach
– CS :  Attention pour ceux qui ont un windows 7 64 bits avec des modules linguistiques: le sp1 que microsoft envoie par windows update crash totalement le laptop.
– PE : Sémantique présidentielle, leçon 1 : ne jamais glisser plus de 2 mots entre « immigration » et « terrorisme ».
– JPCM : On peut remanier le Président, please ?
– PE : Emu aux larmes par la lettre d’Alliot-MArie, Sarkozy envisagerait d’en faire la successeur de Guy Moquet dès la prochaine rentrée scolaire.
– JT : est bien content de ne pas avoir eu de mère sur facebook dans son enfance
– MC Reprend aussi brutalement qu’un tire fesse qui arrache le scrotum. L’animateur de la réunion vient de dire que les mouvements transversaux peuvent masquer les mouvements identiques de sens opposé…
– DC : brise Hortefeux s’est reconduit à la frontière de son ministère, sans violence.
– JPT : Selon Fillon, MAM a été évincée, non pour des raisons morales, mais politiques. Autrement dit, elle ne serait pas à la hauteur de la diplomatie française. Si on pouvait mettre la main sur le con qui l’a engagée il y a un mois, ça nous arrangerait bien…
– JT : il y a encore quelqu’un qui est mort aujourd’hui, ça arrive souvent quand même
– TP :  « Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais… elle cause ! » Moi j’aimais quand elle parlait !…
– EL : Prépare sa traversée de new york à dos d’âne et cherche des sponsors…
– JT se prépare psychologiquement à la journée de la femme
– DB : Annie Girardot a oublié qu’elle etait morte, c’est l’avantage avec Alzheimer
– DB : Au moins si l’armée allemande se pique de revenir à Paris ils auront Galliano pour refaire leur uniforme.
– OVH Après avoir arrêté le tabac, l’alcool, la drogue, le sexe et la publicité, a prouvé qu’elle pouvait se passer de Facebook pendant au moins 24 heures.
– JPCM regarde un film des frères Coen, la moindre des choses serait qu’ils lisent mon livre
– FM : Aujourd’hui en France, entre les repris de justice et les extrémistes de droite à la tête du gouvernement, on ne sait plus à quel démon se vouer…
– DT : Deux vieux acteurs hollywoodiens discutent :
-Te rappelles-tu ce western où nous jouions les Indiens ?
- Oh oui ! Et je sais que nous nous y plûmes.
– EL Essaie d’attraper un pigeon pour le diner !
– JPCM : Le sens de la vie, c’est là, tout droit, jusqu’à nouvel ordre
– MC : j’ai rêvé que je sortais avec Patrick Sébastien. Le cauchemar absolu.
– EL : Soyez gentil avec vos enfants, car c’est eux qui choisiront votre maison de retraite !
– JPT : Chez Dior, quand il s’agit de dire des conneries, si c’est pas la nièce, c’est la tante !
– HH :  gasp! le terrain voisin est vendu! y a plus qu’à esperer que les nouveaux voisins soit une famille de taupe..
– KT :  Quand l’Union Européenne aura fini de discuter sur la couleur des boutons de manchettes, il faudra peut-être qu’elle pense à envoyer Daladier et Chamberlain prendre le thé chez Kadhafi, notre ami le démocrate. Petite pensée affectueuse pour Kouchner, le champion des droits de l’homme (rayer les mentions inutiles).
– SK : c’est ma signature quand je mixe : tout le monde, par une certaine configuration psycho physiologique des muscles faciaux, a l’extrémité des lèvres qui remonte en direction des oreilles, et découvrant ainsi leurs dents, ont indéniablement les yeux qui brillent bizarrement ; résultat : je suis curieusement content, et on dirait qu’eux aussi…).
– CA : Plus je vieillis, plus je ris, plus j’ai de rides ! Dr Delajoue, que dois-je faire ?
– MW : Depuis que j’ai ma mère en amie…. Elle m’appelle plus…. Dingue non ?

AVIS AUX BLECTEURS (lecteurs de blog) ET AUX BLAUTEURS (= auteurs dans ce blog) : Je laisserai dorénavant vos noms car beaucoup d’amis ont envie de connaître et cliquer ceux qui se cachent sous les initiales.  Ce blog paraissant aussi dans le Monde.fr, sur Twitter et mySpace, si  vous préférez vos initiales, dites-le moi  sur mon mail ici . Merci.

MON EXPO, RAPPEL IMPORTANT : Mon expo commencée avec enthousiasme jeudi 3 se poursuit. C’est à la Bastille, 500 mètres à pied au soleil, la galerie Le cabinet d’amateur est ouverte aussi dimanche. Voir le lien ici

dessin © dominiquecozette

R.I.P. Serge et Dédé

Ils n’avaient pas grand chose de commun, ces deux-là, à part celui de mourir en même temps. Je parle de Serge Gainsbourg, LE Serge Gainsbourg, et d’André Cozette, mon père. Rien de commun non. Ou alors quelques trucs…
La clope. La brune pour tous les deux. Mais si Gaingain appréciait la danseuse à castagnettes, Dédé préférait téter de la bien de chez nous, la bonne goldo.
La musique aussi puisque Dédé jouait du piano avec deux doigts, index et auriculaire. Seul accompagnement :  do/fa, quel que soit le morceau joué.  « Ils ont des chapeaux ronds, vive la Bretagne » était son tube joyeusement dissonant.
L’alcool aussi sur lequel mon père ne crachait pas, tout en restant dans les normes acceptables de l’époque. Nos dimanches étaient vraiment bien arrosés.
Et  69, ah 69.  Ce ne fut pas l’année érotique de mes parents, loin s’en faut, mais l’âge fatidique auquel Dédé rendit les armes et cetera…
La décadance ? Sûrement pas celle qu’on danse, celle de leur couple qui roupillait dans l’hôtel du cul tourné. Dommage pour eux  que mon père n’ait pas dit  » je suis venu te dire que je m’en vais », j’avoue qu’ils en bavèrent beaucoup et c’était pas très in mais très out pour les three easy pisseuses que nous fûmes.
Chez les yéyé, mon père se voyait contraint de subir nos tam-tam, pas très heureux  de ces rythmes qu’il ne sentait pas, et de ces filles qu’il ne comprenait pas toujours car, comme pour Serge, les femmes c’est du chinois. Il nous aurait bien dit « sois belle et tais-toi », sachant que nous n’obéirions qu’à la première de ses injonctions.
Pour le reste, c’était le jour et la nuit. Mon père ne flamba pas, ne brûla pas, ne provoqua pas, ne coucha pas avec BB, Deneuve ou Jane, ne composa pas. Ce n’était pas un artiste, ni un jouisseur, ni un people. Mais un monsieur sérieux,  prince-de-Galles fiscaliste.
Ils ont juste fait ce bout de chemin ensemble. Le dernier. Dernier sourire, dernier soupir.
Je me demande bien ce qu’ils se racontent, là-haut.  Dédé a t-il convaincu Serge de faire un cover des chapeaux ronds des Bretons ? Serge a t-il enseigné à Dédé la gamme en mi bémol ? Je le saurai peut-être un jour MAIS ÇA N’URGE PAS  !

Texte et image © dominiquecozette

Tiens, des drôles de films !

« Victime d’une sévère chute de rein, contre toute attente, elle se releva indemne. »

Comme je n’ai rien d’avance à vous servir pour cause de peinture fraîche (vernissage ce jeudi), je vais vous parler de quelques films charmants qui peuvent tout aussi bien  ne pas vous plaire. Mais qui constituent d’excellents lavages de cerveaux par leur éloignement des tyrannies  commerciales habituelles.

Dans le genre minimaliste, le premier est chinois, d’une lenteur esthétique que d’aucuns apparentent à un Jarmush à ses débuts. Les plans sont d’une langueur monotone, fixes et peu causants. Il s’appelle « winter vacations » de Li Hongqi, il a gagné le grand prix et la prix de la critique à Locarno et conte le quotidien oisif de quatre ados pendant les vacances d’hiver. Ils ne font rien de spécial, se racontent en deux mots une histoire de coeur, se prennent des baffes sans s’en formaliser. Une fillette de quatre a des insomnies, un pépé immobile menace son petit-enfant sage, et le film se clos sur l’interrogation écrite de la rentrée : comment être utile à la société. Tête des mômes. Le genre de film dont l’ambiance absurde et étirée ne s’oublie de sitôt. Bande annonce (en fait, il s’agit de la deuxième séquence) ici
« La BM du Seigneur » de Jean-Charles Hue est tournée dans une communauté de gens du voyage : unité de lieu totale. Des caravanes, la zone, des personnages (des vrais) dans une vie plutôt simple entre larcins et code d’honneur , respect dû au patriarche, sens de la famille. Les sentiments y sont rudimentaires, les échanges primaires, la vie basique. Quand l’un d’eux, après avoir eu une vision, décide de se ranger des voitures, c’est à dire de ne pas voler la BM qu’on lui a commandée, ça fout la zizanie. Bon. Curieux, dépaysant, sans ironie ni décalage. Un peu effrayant quant aux facultés d’adaptation de ces personnages à la société actuelle. La poésie ethnologique si on veut.
Si vous avez envie de mer et de soleil, un autre film où il ne passe pas grand chose mais c’est dans une des plus grandes barrières de corail de la planète, au Mexique. Il s’appelle Alamar,  il est réalisé par Pedro Gonzales Rubio et a été sévèrement primé. C’est l’histoire — réelle — d’un beau petit garçon né de l’amour entre une Romaine et un pêcheur mexicain. Qui se sont séparés. Alors, un jour, le petit, citadin italien, va aller passer des vacances avec son père  pour le connaître, et son grand-père, simple pêcheurs vivant dans une petite maison sur pilots. Il apprend la mer, la pêche, les fonds sous-marins, les oiseaux, les crabes, la nature, l’humilité, l’attention aux autres. Le papa est un magnifique spécimen naturaliste, délié, souple, élancé, craquant. C’est le vrai père. Bande annonce aqui
Enfin, plus proche de notre cinéma mais atypique quand même, « je suis un no man’s land » de Thierry Jousse, avec Philippe Katerine et Julie Depardieu, protagonistes d’un improbable amour. Ça se passe dans le terroir, dans les champs et les bois. Il se retrouve fortuitement, après le harcèlement d’une ex, dans la ferme de ses parents superbement campés par Aurore Clément et Berroyer, et curieusement, ne peut plus en repartir. Très poétique aussi, drôle, inattendu, rafraîchissant. Bande annonce ici

Texte et dessin sans rapport © dominiquecozette

Donc jeudi 3, vernissage au cabinet d’amateur, près de la Bastille. Lien ici

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