Les enfants de Copenhague

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Copenhague, donc, a échoué, OK, qu’est-ce que ça fait ? Vous avez des gosses vous ? Ils ont des gosses les divers dirigeants intervenant dans ce processus ? Oui ? Ah bon, alors c’est quand même de sales cons ! Franchement ! Car eux savent très bien que leurs enfants, les chairs de leur chair à qui ils ont donné des prénoms mignons, à qui ils ont appris à nager, dont ils ont filmé les premiers rots et dont ils trimballent la photo dans leur Iphone, savent très bien à quel destin sordide ils les condamnent en ne prenant pas leurs responsabilités. Incroyable !
Moi, j’sais pas, j’aurais des gosses, je serais intraitable avec leur avenir puisque c’est juste le but de la procréation. Mais Dieu merci, je n’ai pas eu la légèreté d’en faire, aussi puis-je continuer à me vautrer dans mon petit confort hypocrite, clim, avion, lumières qui clignotent, glaçons, spa, grosse bagnole, voyages, gadgets qu’on jettent, gaspillage en tout genre.  Le respect de la planète, pour moi, c’est du chinois, si je peux permettre. Après moi le déluge ! D’ailleurs la planète, elle se débrouillera très bien sans nous, bon débarras pour elle, on commençait à la burner sévèrement avec notre arrogance de petits maîtres du monde… Pauvre monde !

Texte et dessin © dominiquecozette

East side story…

Ma Ludi chérie, excuse-moi ma poule, je ne serai pas à notre mariage et il ne faut pas que tu sois triste. L’homme que tu devais épouser n’existe plus. Il s’appelait Lucien comme moi, était un peu timide, un peu intro, et même terriblement complexé. Mais depuis mardi, cet homme n’existe plus. Depuis cette fameuse nuit où j’ai enterré ma vie de garçon. Trop fort ! Tu ne peux même pas imaginer la dinguerie. Nico et Fred, après m’avoir fortement alcoolisé, voire plus, m’ont abandonné dans un endroit où il y avait je ne sais combien de canons. Je veux parler de femmes et tu peux voir sur la photo prise par je ne sais qui que je n’exagère rien. Des Russes, des Lituaniennes, des Bulgares, des Tchèques, des Slovaques, bref un cocktail de nanas de l’est qui n’ont froid ni aux yeux ni ailleurs. Et, même si je sais que ça va te fendre le coeur, elles m’ont fait découvrir un monde, un monde !!! dont je ne reviendrai jamais, ma pauvre Ludi. Je suppose que ce genre de fiesta a été inventée pour tester la motivation des futurs maris : eh bien j’ai flanché. Je ne suis plus du tout motivé à l’idée de passer mes soirée devant la télé en te caressant la cuisse et en espérant que tu n’auras pas trop mal à la tête pour accepter une petite toupie polonaise (un truc !!!!). De passer nos vacances à Carnac à t’oindre le dos d’huile solaire alors que alors que… bref il y a tellement de choses à faire avec de l’huile solaire. Maintenant, si tu acceptes d’épouser un tout autre homme, le voici : il s’appelle Lulu, il est marrant, il mate les filles, il est lubrique et décomplexé du gland, il a envie de te prendre comme jamais personne ne saura le faire et de passer avec toi des nuits d’enfer. Et peut-être pas qu’avec toi car il aime partager. Voilà, ma Ludi. Je pense que tu ne perdras pas au change. Je t’embrasse où tu ne sais pas encore et t’attends, fébrile, devant l’hôtel. Je veux dire l’autel.

Texte et photo © dominiquecozette

Verre solidaire

barRaphael - copie

Il est alcoolo, il a inventé le concept de verre solidaire pour trinquer à quelque chose d’utile, de gentil, de bienveillant, un verre qu’on ne peut pas refuser, ça la foutrait mal. Il ne dit pas qu’il est alcoolo, il dit qu’il aime bien boire des petits coups et que ça n’a jamais fait de mal à quelqu’un de lever son verre pour fêter ça. Dorénavant, il boit politiquement correct, à l’ours amaigri qui dérive sur son bout de glace, à la dame de Versailles qui s’est fait fouiller au corps par des flics craignos, pour les Blacks et les Beurs qui se font contrôler toutes les cinq minutes, pour les les Harkis qui se font insulter par un mec pas très frêche, pour les thons rouges qui disparaissent et les journalistes russes qui se font descendre, pour les Iraniens qui se font voler la démocratie, pour les Africains qui continuent à n’être pas grand chose, pour les Mongols qui respirent les gaz des Chinois, pour les Chinois qui travaillent dans des conditions épouvantables, pour les etc etc.
Ça finit par agacer ses compagnons de bouteille. Eux, ils aiment bien trinquer parce qu’ils viennent de toucher leur nouvelle Saab, parce que leur femme a fait remonter ses pommettes ou ses seins, parce qu’ils ont réussi à avoir des billets au Stade de France, parce que la petite-fille de Le Pen a un beau cul, parce que ce soir, il y a Monica Belluci à la télé, parce que parce que. Alors, ils finissent tous par s’engueuler, ça braille, dans crie, on ne s’entend plus et Bébert, le tenancier leur dit comme ça que ça va pas du tout, que s’ils continuent à se chamailler, il ne sert plus rien. Alors, ils remettent ça. Pour Bébert. C’est pas un verre solidaire, ça ? Si, bien sûr, c’est. Finalement, on sort de là bourrepif, on se fait engueuler par bobonne et voilà encore une bonne journée de passée, vaut mieux entendre ça que d’être mort, et on remet ça avec bobonne parce qu’elle aussi elle a besoin de boire avec quelqu’un. Le verre solitaire, elle trouve que ça fait poivrote.

NB : Comme je me suis remise à la boxe et/ou au saut en parachute, ça dépend de la météo, j’ai moins de temps, aussi ne vous posterai-je qu’un article par week-end au lieu de deux, ce qui n’est déjà pas mal, convenez-en. Merci de votre compréhension.

Texte et photo © dominiquecozette

Souffre-Douleur and Ass.

J’aurais préféré que ce nom fût en anglais, mais je ne l’ai pas trouvé dans mon dictionnaire. Je me suis dit que pour me développer internationalement, le nom en français est difficile pour un anglo-saxon. Mais commençons par notre beau pays, la France. Souffre-Douleur and Ass., qu’est-ce ? C’est une association sans but lucratif mais où on peut se faire de la thune, comme la SACEM par exemple, avoir pognon sur rue et une belle hôtesse à l’accueil. L’idée de base c’est de louer des gens pour faire office de souffre-douleur dans une famille tellement stressée par le travail qu’ils se foutent sur la gueule tous les soirs. Enfin, pas physiquement (Ça sera mieux dit dans la brochure). Donc la personne a les clés de la maison et attend que le mari exténué ou la femme au bord de la crise de nerfs entre. Le Souffre-Douleur doit alors prendre un air énervant, c’est à dire con, mielleux, en posant une question idiote genre : ça s’est bien passé au boulot, chéri ? Et alors, l’autre, son sang ne fait qu’un tour. Et ça pleut comme à Gravelotte, et ça pleut, et ça pleut. Et puis à la fin, le Souffre-Douleur fournit une pile d’assiettes achetées au vide-grenier pour que la personne qui souffre puisse se défouler à donf. Sur option, la scène est filmée avec  une caméra sur pied, ou avec une équipe allant de deux personnes à vingt (chef-op, électros divers, gaffeur, perchman, maquilleuse, coiffeuse, etc… plus montage, post-production, plus ensuite mise sur daily motion). C’est en fonction des moyens de la personne. Un marché-test est prévu en région parisienne auprès d’employés de Pôle-Emploi.
Une section concernant des Souffre-Douleur à mettre à sa place dans  les manifestations est actuellement à l’étude. Ainsi que des souffre-douleur qui remplaceraient une députée européenne tellement stressée de faire ce boulot de con (7661 euros bruts mensuels plus les indemnités, la pauvre !)  qu’elle aurait peur de péter un câble et de ne pas finir son mandat.

Texte et peinture sur tôle © dominiquecozette

Texte et peinture sur tôle © dominiquecozette

Toi aussi fais partie de mon groupe

Retombons en enfance, après tout, Noël c’est fait pour ça (on appelle ça la regraission), alors je vous propose un florilège de groupes prisés de nos chers ados sur Facebook. En bonus : les fautes d’ortografes de certains…

Virez Atchoum des 7 Nains avant que Blanche Neige chope la grippe H1&Nains.,
Toutes ces choses que nos parents ne sauront jamais sur nous…,
Règle n°1 : Ne jamais s’attacher,
Si les pokémons existaient, à 10 ans je serais parti devenir maître Pokémon,
Ne mets pas ta bite sur les portes,
20 000 metalleux dans ce groupe avant début 2010 !,
Si un flic me dit « contrôle » et que je réponds « j’ai pas révisé » j’ai 0 ?,
On vous donne Johnny, rendez-nous Michael,
Si 500 000 personnes rejoignent ce groupe, je me tatoo facebook sur le cul,
Si toi aussi t’es né le jour de ton anniversaire.,
2012 c’est pas la fin du monde c’est celle de Sarkozy.,
RATP=Reste Assis T’est Payer,
Dites moi, le clip de l’UMP, c’est une blague?,
Si toi aussi, la nuit quand tu dors, tu fermes les yeux.,
Oui,d’accord,mais oui,je sais,ok,t’inquiète pas,j’ai compri,Aurevoir maman.,
MOI LA PRESSION…JE LA SUBIS PAS, JE LA BOIS,
« La longueur ça va ? » « Tu me recolles les cheveux si je dis non ? Connard »,
Après 5 min de travail, t’as bien mérité une petite pause d’une heure ou 2.,
Pour tout ceux qui rêve que la porte du Luco en face de Montaigne s’ouvre,
Preuve irréfutable que le pere Noël n’existe pas (interdit aux – de 7 ans!),
un prof est en retard tu as envie de lui dire « non on vous accepte pas « ,
Non je Mate pas son cul, je regarde la marque de son jean !!,
Je suis une victime de la procrastination.,
Si toi aussi tu aimerais avoir un calin lorsque tu déprimes :'(,
Mon prof est fort, il peut transformer 55 min. de cours en une éternité,
Pour Noël .. C’est toi que je veux ♥ ,
Les 37 façons de se faire éjecter du Auchan,
Si toi aussi tu perds 10 ans d’âge mental quand il neige…,
un vrai mec ne leve pas la main sur les femmes!
Johnny, ne nous lâche pas, j’ai pas envie de me taper tes clips 24h/24 !!,
Pour que l’UMP représente la France à l’Eurovision,
Si un flic me dit « PAPIERS » et que je réponds « CISEAUX », j’ai gagné ?,
Marre des gens qui t’ajoutent alors que tu ne les connais pas?Rejoinds nous,
Oui-Oui est un gosse de riche qui a une voiture et une maison à 8 ans,
Les phrases cultes des collégiens/lycéens,
Si toi aussi tu penses comme Obama  » yes weekend »,
Si toi aussi t’en a marre de te lever à 7h tous les matins !!!,
Je me parle souvent à moi-même car j’aime les interlocuteurs intelligents,
Je troque mon ordinateur portable contre un Pokédex®,
Père Noel : J’ai tout de suite senti le mensonge !,
Ma prof de sport est toujours en jogging, mais ne fait jamais rien.,
Yeah, ok, yes, yeah, yeah, ok, yes, ok, i know, ok, yes, BYE MOM.,
Pour que la « flemme »soit reconnu comme une excuse pour ne pas aller en cour,
A tous ceux qui mange la moitié ou le pot entier de pop-corn avant le film,
Qu’est ce que on se fait chier sur facebook mais on y reste quand même!!,
POUR ATTEIINDRE LES 1 MILLION DE PERSONNES CONTRE LE RACISME !!!!

Texte : FB. Dessin © dominiquecozette


A vendre : le Mont Saint-Michel

Le projet de loi de finances 2010 contient un discret petit article 52 qui stipule que l’Etat va brader ses trésors historiques jugés trop coûteux : sur simple demande du préfet, les monuments nationaux pourront être transférés aux collectivités territoriales qui seront libres de les revendre si elles n’ont pas les moyens de les entretenir. Ainsi, un chef d’oeuvre du domaine public deviendra propriété privée. Imaginez Khadafi acheter le château de Rambouillet, Disney l’abbaye du Mont Saint-Michel, l’OM le château d’If, TF1 la Conciergerie pour y tourner ses merdes etc… Bizarrement, 100 écrivains réunis par Adrien Goetz ont écrit sur 100 de nos plus prestigieux monuments et ont imaginé le pire sans savoir que  Sarkozy avait le projet de disposer de nos biens, sans aucune consultation. Le plus drôle (!!!), c’est que l’ouvrage* est préfacé par Frédéric Mitterrand qui n’aurait même pas son mot à dire dans l’affaire puisqu’elle relèverait du seul Budget. On croit toucher le fond mais non, il y a toujours un double fond !

Texte d’après l’article de Jérôme Garcin dans le Nouvel Obs du 10-16 décembre 09.
* »100 Monuments, 100 Ecrivains » éditions du Patrimoine.
Peinture © dominiquecozette

A quoi rêve JP Dubois ?

« Tu veux savoir de quoi je rêvais ? d’une femme qui me trompe, qui me fasse voir les pierres, qui laisse du rouge à lèvres sur tous ses mégots de cigarettes, qui se douche en talons aiguilles, qui se teigne en blonde, qui roule dans des cabriolets, qui croise ses jambes très haut, qui passe sa langue sur ses dents, qui vive en lingerie et qui me traite comme un domestique. Et je vis avec toi, brune, réservée, douce, toi qui ne m’as jamais  donné autre chose que quatre enfants de taille moyenne et des repas à heure fixe. »

Texte Jean-Paul Dubois (« Parfois, je ris tout seul »)

« Moi, c’est le contraire. J’ai toujours rêvé d’une belle brune ardente, chaude comme une braise mais fidèle, très sexuelle avec moi mais très sage et très timide, qui fasse un petit boulot de secrétaire chez le comptable d’à côté, qui finisse tous les soirs à la même heure, passe faire les courses et prépare mon repas en chantant, m’apporte mes pantoufles en me demandant comment s’est passée ma journée, et qui m’annonce fiévreusement un soir qu’elle attend un bébé, notre bébé. Au lieu de quoi je n’ai rencontré que des harpies belles et vénéneuses, de ces nanas qui font rêver les hommes mais sont invivables, qui n’aiment pas baiser, qui bousillent ta voiture en allant s’acheter des cigarettes, qui les laissent se consumer sur la commode ancienne, qui ne savent pas faire le lit ni le café, qui te piquent de l’argent dans tes poches et te quittent en te traitant de pauvre type. »
Moi je dis : on est toujours à lorgner ailleurs si y aurait pas autre chose que ce qu’on a. Par exemple, on est à Milan et on se dit que ça aurait été plus sympa d’être à Rome, au lieu de se dire que ça aurait pu être pire si on avait atterri à Hénin-Liétard. Non ? Ben si, moi je trouve.

Texte et dessin © dominiquecozette

Et Dieu créa l’infâme

Et Dieu créa l'infâme

Très mauvais titre pour ce tableau car Vadim, Roger de son prénom, était tout sauf un infâme, on a su cela lors de ses obsèques où toutes ses femmes (qui n’étaient pas les plus moches du monde occidental) l’ont évoqué en termes plus qu’élogieux. C’est lui qui s’est occupé des gosses la plupart du temps, Jane Fonda le dit dans ses mémoires, bref c’était un mec bien. Bon, alors pour mon tableau, je me suis inspirée d’une image de Et Dieu créa la femme (d’où le titre). Sur le volet gauche, c’est l’homme qui parle : « Je te jure, toute ma vie je t’aimerai ». Sur le volet droit (et avec la voix de BB s’il vous plaît) : « Comment peux-tu dire ça ? Si ça tombe, je serai morte ou tellement moche ». Et le personnage coupé, commentant la promesse fallacieuse de l’homme marmonne d’une voix à peine audible quoique sarcastique « Et Dieu créa l’infâme ».
Pourquoi je vous raconte tout ça ? Parce qu’on est samedi matin, que je vais bientôt partir aux Frigos, à la galerie Aiguillage où ce tableau est exposé, que je reviendrai tard, qu’il sera peut-être vendu et qu’il tombera alors dans votre oubli. Pour vous dire aussi que ce tableau qui a l’air comme ça extrêmement futile est d’une grande gravité puisqu’il y manie les concepts métaphysiques  de temps, de mort, d’amour, d’anticipation, de durabilité, de beauté/laideur, de sincérité, de doute, de relativité, d’amitié/complicité et de perméabilité de la serviette éponge avec laquelle le personnage central s’est ceint les hanches pour mieux s’appliquer à crêper sa choucroute.

Texte et peinture © dominiquecozette

Jourlan d’un dysleixuqe

triosieme jour : c’est ters difficiel de pnerde le tarin sans billet, le contorleru m’a fihcu une purne, he medre ! Acev tout le lam que je me donne poru ganger de l’argnet, c’est abusre ! Ma mère n’étiat pas à la gare, j’ai été obilgé d’attenred le cra, trios plombes, gerave… Mon père ne va pas miexu, il est tojuours altié avec son turc dans le nez. Je lui demadné cobmien il polluati la plaente avce totu cet oxygnee qu’il respirati. Il n’a même pas soiur. Ma mère a commecné à releri mes noste, elle trovue cela illisiebl, elle m’a dit que c’éatit même pas la penie de l’envyoer à un édieurt, il le lirait meêm pas. Ça m’a décrouagé, du copu, j’arrête, je vais aller à la pêceh aux moluse, vosu savez, ce qu’on raème qunad on va au bla du semdia soir. Cioa !!!

Tetxe et desins © domiinquecoetzee

footage !

Ceci est un interlude… Une bête histoire de pied tordu et ça foot tout le planning en l’air. Et je n’ai rien d’avance. Pour consoler les accros du blog du matin (et ceux de la nuit), je vous raconte une petite histoire :

« J’étais au lycée, j’avais piscine le lendemain matin et décidément, je ne voulais pas y aller. Aussi, ai-je demandé à ma mère de m’écrire un mot d’excuse comme quoi j’étais un peu malade. Le lendemain à 7h30, j’ai retrouvé ce mot sur la table de la cuisine : Monsieur, Philippe ne pourra pas aller à la piscine parce qu’il a de grosses narines. (Signature) »

Histoire tirée du journal graphique rigolo de Philippe Katerine « doublez votre mémoire »
Photo de mon pied par moi même.

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