Tenue de réveillon

J’sais pas quoi mettre ! J’ai rien à me mettre ! J’sais pas quoi mettre ! J’ai rien à me mettre ! J’sais pas quoi mettre ! J’ai rien à me mettre ! J’sais pas quoi mettre ! J’ai rien à me mettre ! J’sais pas quoi mettre ! J’ai rien à me mettre ! J’sais pas quoi mettre ! J’ai rien à me mettre ! J’sais pas quoi mettre ! J’ai rien à me mettre ! J’sais pas quoi mettre ! J’ai rien à me mettre ! Ouais ben j’irai pas à leur réveillon ! Y se passeront de moi. J’ai pas envie de passer pour une nase. Merde, qui c’est qui m’appelle encore ? Allo ? Ah, c’est toi ? Oui… oui… oui… non pas du tout j’étais en train de bouquiner… un vieux livre … attends, je regarde … les illusions d’optique, c’est marrant comme tout … oui … bien sûr et toi ? Oh, super, tu t’habilles en pingouin et tout ça ? Une robe longue ? Evidemment que j’ai une robe longue mais je l’ai déjà mise l’an dernier et un connard m’a vomi dessus, ça te rappelle rien, peut-être ! Ouais, ciao et bonne bourre ! Cling ! (façon de bruiter le téléphone qu’elle raccroche brutalement.) Connard, ce mec ! Et puis quoi ? M’inviter au dernier moment !
Putain, J’sais pas quoi mettre ! J’ai rien à me mettre !
Allo, Iris ? Tu fais quoi ce soir ? Ouais pour le réveillon, pardi ! Rien ? Et si on se bourrait vite fait une petite valise, qu’on se pointe à Roissy et qu’on prenne le premier… ah, pas envie, c’était marrant pourtant l’autre fois ! Bon, bah… Bon bah OK, je viens comme ça, hein, tu me jures que tu me refais pas le gag des invités surprises ? … Quoi, des chaussons ? Un plan bourrage de tronche en chaussons ?  C’est trop ouf ! Bon, OK, je saute dans mes charantaises et j’arrive, à tout’ ! Cling (façon de bruiter le téléphone qu’elle raccroche dubitativement )… Merde !!! J’sais pas quoi mettre ! J’ai rien à me mettre ! J’ai pas de chaussons ! Ce que c’est chiant, ces réveillons !!!

Texte et dessin © dominiquecozette

Moi, nue, sur FB

Cette photo de moi qui a fait le tour du monde en 2018 a été prise lorsque j’avais 12 ans. C’est ma mère qui, très fière « de la belle jeune fille » que j’étais en train de devenir, l’a postée sur Face Book pour se vanter auprès des copines et des copains. Je ne vous raconte pas  les commentaires croustillants que ça a généré. Ce n’était pas pour me nuire, elle était juste ravie de m’exhiber, ainsi que mon petit frère avec sa zigounette au vent … de nous immortaliser. C’est le mot, car depuis que je suis connue, ces photos ornent les magazines dès qu’il est question de moi, comme vous le savez. Alors tant pis, j’ai attaqué ma mère et figurez-vous que j’ai gagné : n’ayant pas respecté mon droit à l’image lorsque j’étais mineure, elle a été condamnée à me verser des dommages et intérêts. N’ayez crainte,  les droits d’auteur de ma mère suffiront largement à couvrir cette somme, vu ce que ses best-sellers lui rapportent depuis que je suis en pleine lumière. Nous ne sommes pas brouillées, je voudrais simplement qu’elle arrête de raconter ma vie et qu’elle se mette enfin à vivre la sienne. C’est trop demander que ma mère de 45 ans se fasse cloner comme tout le monde et  s’occupe du rejeton avec amour et égoïsme ? Qu’elle me lâche une bonne fois, en un mot ?

Texte et dessin © dominiquecozette

Très gros voeux

Cher journal intime,

merci de m’avoir amenée à bon port à Saint-Domingue sur cette magnifique plage de sable blanc jonchée de beaux nordiques. Tu sais que mon voeu le plus cher est de rencontrer un très beau jeune homme pauvre qui me demanderait de l’épouser. Il me suffit de rester sur cette plage où beaucoup de jeunes hommes tropicaux (sic car je ne trouve pas le bon mot) passent. L’un d’eux vient de m’accoster et j’ai cru comprendre qu’il m’a donné ses tarifs pour une nuit avec lui. J’avoue que je n’avais pas pensé à cet aspect des choses : il me semblait plutôt que c’était moi le cadeau pour lui. Il faut que je réfléchisse à ça,  je ne vais quand même pas repartir d’ici sans avoir profité un peu ! J’ai encore six jours, j’ai le temps.
Mon deuxième voeu, cher journal, c’est de repartir, du moins fiancée, en tout cas très belle et très bronzée afin de faire la nique à toutes celles qui s’imaginent que ma vie n’est pas intéressante. Et toc, je voudrais bien voir leur gueule !
Mon troisième voeu, et non des moindres, est que mon avion de retour ne s’abîme pas en mer, premièrement, et que mes bagages ne soient pas partis sur un autre vol, avec les paréos que je viens d’acheter sur la plage à un très beau jeune homme qui va revenir cet après-midi avec des bracelets.
A suivre donc… et à la baille !

Texte et dessin photoshoppé © dominiquecozette

Salvayre : deux siècles d’aveuglement

« Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées entières prêtes au combat. Si le peuple américain permet un jour que des banques privées contrôlent leur monnaie, les banques et toutes les institutions qui fleuriront autour des banques priveront les gens de toute possession, d’abord par l’inflation, ensuite par la récession, jusqu’au jour où leurs enfants se réveilleront sans maison et sans toit sur la terre que leurs parents ont conquise.
Devine qui l’écrit ? Thomas Jefferson, président des Etats-Unis. Devine quand ? En 1802, tu entends : 1802 ! Deux siècles d’aveuglement volontaire ! LA PASSION D’IGNORER. LA PASSION D’IGNORER. LA PASSION D’IGNORER. »

Texte de Lydie Salvayre.  (BW. Ed. Fiction & Cie 2009)
Photo © dominiquecozette

Dans ce bouquin, Lydie Salvayre prend la plume pour raconter l’histoire de son compagnon éditeur, BW, qui devient aveugle. Il évoque particulièrement une enfance humiliante car ils étaient pauvres et il ne pouvait pas le cacher, d’abord parce qu’il était le seul boursier. Sa mère lui fabriqua un blouson en skaï bleu, immettable, qu’il planquait avant d’arriver à l’école, mais il devait quand même garder le pull tricoté main marron à rayures vertes, car il n’avait rien en dessous,  et faire comme si c’était délibéré. Il avait des pantalons aux ourlets rallongés. Son père, hors une camionnette de service, n’avait qu’une mobylette avec un chariot dans lequel il emmenait parfois son fils, la honte totale. Je vous raconte tout ça parce que c’est un sentiment que j’ai pu aussi frôler, jeune, plus parce que mes parents n’avaient pas le souci du paraître et qu’ils étaient très occupés par leur boulot que par leur niveau de vie qui était convenable. A côté d’autres enfants toujours très bien « tenus », il y avait toujours un truc qui clochait. Mais j’aime bien avoir eu ça.

Risky business

Abortion #5
Abortion #5 ratée = naissance réussie

Il y a les conducteurs qui n’ont pas vu le stop
Il y a les conducteurs furieux après leur patron / femme / mari /autre (préciser)
Il y a les conducteurs victime d’une crise cardiaque ou d’un accident vasculaire cérébral
Il y a les conducteurs suicidaires
Il y a les conducteurs qui doublent sans visibilité
Il y a les conducteurs fous de vitesse et que leur importe de mourir…
Il y a les conducteurs bourrés, défoncés ou les deux
Il y a les conducteurs dont l’enfant fait coucou en lui mettant les mains sur les yeux dans un virage en épingle à cheveux
Il y a les conducteurs poursuivis par les flics
Il y a les conducteurs flics qui poursuivent une voiture louche
Il y a les conducteurs qui roulent sur une plaque de verglas ou une tache d’huile
Il y a les conducteurs absorbés par leur discussion téléphonique
Il y a les conducteurs qui regardent le match sur la télé de bord
Il y a les conducteurs sujets aux crises d’épilepsie suite à l’alternance ombre/lumière des platanes bordant la route
Il y a les conducteurs victimes d’une pulsion mortifère qu’ils sont incapables d’expliquer ensuite
Il y a les conducteurs qui se la jouent rallye de Monte-Carlo ou circuit d’Indianapolis
Il y a les conducteurs qui se font faire une douceur par la personne accompagnée
Il y a les conducteurs qui perdent le contrôle de leur véhicule
Il y a les conducteurs trop âgés pour avoir eu le bon réflexe
Il y a les conducteurs juste énervés parce que la voiture devant eux  n’avance pas
Il y a les conducteurs qui font la course entre eux ou avec le train
Il y a les conducteurs qui prennent les routes à contresens
Il y a les conducteurs qui n’ont pas une seconde à perdre pour une urgence
On peut mettre ces conducteurs au féminin, bien sûr.
Et il y a tous les impondérables trop longs à énumérer (chute de pierres, sanglier au milieu de la route…)
Et puis il y a nous qui – pour l’instant et jusqu’à quand – ne nous sommes pas trouvés sur leur chemin.
Sans parler des maladies, accidents divers, malformations fortuites, catastrophes naturelles, intempéries récurrentes, maléfices de putes.
Sans compter aussi la probabilité sur des milliards d’avoir été conçus puis d’être nés.
Alors oui, pourquoi ne pas tenter un petit loto, ne pas croire aux miracles, ne pas être fataliste. Et ne pas faire des voeux irréalisables ?
Tous mes voeux donc, et s’ils ne se réalisent pas, tant mieux, il en restera pour l’année prochaine !

Texte et photo © dominiquecozette

solo e miserabile

Cet homme rose, comme je l’appelle alors que c’est la maison qui est rose, est en train de tripoter cet appareil avec frénésie. Il ne le met jamais à l’oreille, ne parle jamais dedans, n’a pas de dispositif mains libres qui l’en dispenserait. Il ne veut pas parler parce qu’elle lui raccroche au nez. C’est pourquoi il envoie des chapelets de SMS qui racontent sa peine : Es-tu seule ce soir, est-ce que je te manque, les chaises de ton salon te semblent-elles vides ? On dit que la vie est une scène sur laquelle chacun joue son rôle. J’ai aimé l’acte 1, le coup de foudre, l’amour et tout ça, et c’était tellement bien joué. Mais je n’ai rien compris à l’acte 2, tu as tellement changé, tu m’as raconté tellement de bobards et tu ne m’as jamais dit pourquoi. Néanmoins (il apprécie ce mot désuet téléphoniquement parlant), je préfère la vie avec toi et tes mensonges que rien. Maintenant la scène est vide et le théâtre désert et si tu ne reviens pas, il vaut mieux baisser le rideau. FIN. Alors, l’homme rose éteint la lumière et sort du bâtiment. Puis se met à pleurer à torrent.*

Photo et texte © dominiquecozette d’après la chanson de Roy Turc et Lou Handman « Are you lonesome tonight » chantée par Elvis.
(*Expression made by Mroad)

Encore une mort injuste

Pâle imitation...
Pâle imitation...

C’était un des mecs les plus rebelles et les plus talentueux du monde. Il a fait scandale en dessinant des femmes, vieilles, jeunes, moches, en tout cas jamais magnifiées car il avait  crayon cruel et réaliste. Ses autoportraits n’échappe pas à cette noirceur. Les chairs sont blanchâtres, les organes sexuels rougeoyants, les corps pathétiques, les poses disgracieuses, on voit des poils et des origines du monde assez trash, et d’ailleurs il passera quelques jours en prison pour obscénité ou atteinte à la pudeur ou quelque chose de ce genre. Il s’était lié avec une femmes légère qu’il dessina sous toutes les coutures puis il épousa une gentille jeune femme. En 1915, il est mobilisé. Il continue son oeuvre et commence à être reconnu. En 1918, lors le l’expo de la Sécession Viennoise, le groupe qu’il a créé, il vend presque tout. Hélas, sa femme, enceinte de six mois, meurt brutalement de la grippe espagnole. Il la suivra trois jours plus tard. Et d’ailleurs, trois jours après, Apollinaire est foudroyé à son tour.

je le pleure encore et encore. Il n’avait que 28 ans, vous imaginez !!! Moi, j’imagine et je brandis mes poings menaçants vers le dieu qui n’existe pas et qui tue le talent. Salaud, j’y dis !!! Et comme il n’existe pas, je suis furieuse et alors je me console en me plongeant dans ses chères monographies.
A côté de ça, je me prends à tenter d’essayer de faire un petit dessin rapide, à la Egon, voilà, comme quand j’étais gosse et que je faisais Elvis de profil. Voilà ce que ça donne, ne m’en veuillez pas car je vous donne un lien avec plein de superbes dessins de cet artiste exceptionnel : lien
Si ça ne marche pas, vous tapez Egon Schiele sur Google, vous avez une palanquée de sites extrêmement nourris (comme nous ce soir, ouarf ouarf !).

Texte et « dessin » © dominiquecozette

Et joyeux Noël malgré tout…

Pourquoi tu n’es pas né ?

abortion # 4

A toi, le frère que je n’ai jamais eu car ma pauvre mère les perdait tous en route alors que les filles proliféraient, cette petite pensée une veille de nativité : tu te serais appelé Marc, tu aurais été probablement blond aux yeux bleus comme nous tous, le cheveu fin et les traits réguliers. Tu aurais peut-être fait Assas pour plaire à notre père et prendre sa succession, et tu serais  au bord de la retraite, aujourd’hui, profitant de ta fin de carrière pour réunir tes trois soeurs, leurs compagnons, tes quatre nièces et les enfants de celles-ci, bref, une grosse affaire de famille dans une belle propriété que tu aurais gagnée à la sueur de tes clients. Et puis ta femme nous aurait préparé de bonnes choses et tes enfants…???  Ou alors, tu aurais hérité de talents artistiques dont j’ai mal tiré parti et tu serais devenu le rival de Johnny, une sorte d’Higelin tom-waitsien, je t’aurais écrit des textes et ça aurait trop fort ! A l’heure actuelle, on serait tous en train de lever nos verres à ta tournée d’adieu. Mais voilà, mon Marco Cozette, tu n’es pas né, tu ne sais rien de notre famille et c’est drôlement con !

Texte et photo © dominiquecozette

La peau du ventre bien tendue

Merde ! On va encore se gaver des tas de saletés, je vais m’enfiler des coupes de champagne, puis des petits verres de sauternes, des montbazillac au dessert sur de la truffe au chocolat et des foies gras à peine cuits ou poêlés (4000 tonnes, cette année, ça fait combien de bêtes ?), des cous farcis, des chapons dodus dégoulinant de graisse, des dindes farcies aux marrons de l’Ardèche, des rôtis de biche bien sauceux, des magrets de canard, des pomerol, des moulis, des gaillac, des omelettes aux truffes, du pain et du beurre avec les coquillages, des bûches au moka, à la crème, aux chocolats blancs, noirs, des bouchées à la reine, des boîtes entières de chocolats belges, suisses et français, des marrons glacés, des saumons fumés, des queues de homard à la mayonnaise, des amuse-bouche de toutes sortes, des noix de cajou, des martin–gin, des mojitos, des manzanillas, des roquefort, des vacherins, du caviar, des oeufs de lumps rouges, des cuissots de chevreuil, en moyenne sept cents euros par ménage… Pourquoi passons-nous chaque fin d’année à nous dégoûter déjà de ce qui nous dégoûtera après, qui laissera notre organisme exsangue, notre portefeuille plat, qui nous fera grossir, nous filera le cafard mais que nous ferons quand même ? Parce que dans la Comédie Humaine, il est écrit que nous sommes obligés de subir cette épreuve afin de nous souvenir que le petit Jésus était tout nu dans de la paille avec juste le souffle de l’âne et du boeuf pour le réchauffer. Ah, bon, c’est pour ça ? On avait complètement oublié !

Texte et dessin © dominiquecozette

2010, année des délices, année clitoris…

Pierrette était prête, sur les starting blocks, absolument motivée : l’heure était arrivée de perdre 10 ans d’âge physique, d’effacer les coups durs, les coups du sort, les coups du père François, les sales coups, les bons coups, les coups de Jarnac, les coups du destin et du hasard, les coups de dés et de Dédé, les coups de …(complétez vous-même), bref de lisser cette peau sous-tendue de muscles qui en avaient vu de toutes les couleurs depuis le 20 décembre 1999, date à laquelle elle se préparait au grand bug d’internet, mais qui fut présentement le gros bug de sa vie puisque son mari, jusque là irréprochable, se barra à Courchevel avec le meilleur ami de leur fils Damien, Jérôme il s’appelait, un petit allumeur de première qui d’ailleurs maintenant traînait dans les coulisses de tous les puissants ayant fait leur coming out et à l’affût de bomecs pour réduire leur stress. Le mari était revenu pantelant et pitoyable, implorant le pardon mais reçut, non pas une baffe bien méritée, mais un improbable dédain qu’il interpréta comme de l’indifférence. Il repartit la queue basse vers ces lieux de plaisirs que sont le Marais et ses Pièces de Derrière mais son alopécie galopante lui interdisait la concupiscence des plus juteux petits julots dans lesquels il aurait bien croqué.
Donc Pierrette, pour gommer ces sales années et commencer 2010, l’année des délices (s’encourageait-elle), année-clitoris répondait son sex-toy, se tenait prête à entrer à la clinique Monceau quand éclata l’affaire Johnny-Delajoux. C’est bien ma veine, commenta-t-elle, avant que de se laisser endormir par une anesthésiste androgyne qui lui affirma que le docteur Delafesse était le meilleur plasticien de la place de Paris. L’opération s’est bien passée, les hématomes sont encore très présents mais Pierrette est fière d’être entrée dans le grand club de celles qui refusent la vieillesse. Et qui vont sur Meetic rencontrer des petits voyous sympathiques et tendres qui leur piquent leur fric pour se payer une dose. Elle aura des tas d’anecdotes à raconter à ses copines ridées (qui ne causent que de cuisine) et tiendra une sorte de petit carnet intime avec prénom du jeune homme, description anatomique et notule sur la qualité de la relation, telle une Grisélidis Real du pauvre,  ce qui fera dire à ses amies qui n’en ont rien à lifter : « sacrée Pierrette, va ! » et à elle-même pas grand-chose car finalement, elle ne saura plus trop si sa vie est pathétique ou exaltante. En tout cas, pas très passionnante à raconter, c’est moi qui vous le dis. Même pas une petite chute. Chut ? Ouais…

Texte et dessin © dominiquecozette

PS : Mon webmaster m’a installé des icônes sur lesquels vous pouvez cliquer pour buzzer… Buzzons, buzzons donc !

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